Alec Soth (1969) photographe américain, né à Minneapolis dans l'état du Minnesota. Il suit des études de peinture au Lawrence College dont il en sort diplômé d'art, à la suite d'une conférence donnée par le photographe Joel Sternfeld, il abandonne la peinture et opte pour la photographie.

  • Entre 1999 et 2004, équipé d'un appareil grand format, datant de la fin des années 1980, aux négatifs 8 x 10 pouces, qui a la particularité de produire des images quasi semblables à des tableaux.

  • Bousier des McKnight et de la Jerome Fondation, en 2003 il reçoit le « Santa Fe Prize for photography ».

  • Il effectue un voyage en voiture, parcoure pendant deux ans le fleuve du Mississippi, du Minnesota cap au sud vers la Louisiane, produisant un récit de voyage à la fois précis, personnel et poétique, un reportage qui aboutit à la publication de son premier ouvrage, intitulé « Sleeping by the Mississippi ».

  • En 2004, il participe aux biennales de Whitney et Sao Paulo, 2004 année de sa nomination au sein de l'agence Magnum Photos, en 2006 en devient membre associé et membre à part entière en 2008.

  • En 2005, il enchaine avec un nouveau second projet, « Niagara », une recherche sur les symboles de l'imaginaire américain.

  • En 2007, il publie un nouvel ouvrage, « Dog Days », d'un reportage qu'il a réalisé en Colombie à Bogota.

  • En 2008, le musée du Jeu de Paume de Paris lui consacre une grande exposition rétrospective.

  • En 2011 il reçoit le prix de la publication Infinity Award pour « From Here to There, Alec Soth’s America ».

Il est un représentant d'un documentariste conceptuel, un explorateur de la réalité post-moderne, tout en s’inscrivant dans la new color photography. Avec son appareil grand format, il s'estime toujours heureux s'il réussit un à deux clichés par jour. Dans ses études au long cours développées sur une toile de fond à la fois narrative et documentaire, il élabore un langage esthétique et artistique d'une façon personnel, au sein de l'agence Magnum, il représente l'exemple type de l’élargissement interdisciplinaire qui ne peut être catalogué en photographie utilitaire ou artistique

Il ne prend pas des photos furtivement et ne cherche pas à cacher sa présence, c'est une question de sensibilité et de technique, avec son appareil grand format, encombrant et compliqué, il choisit toujours de prendre son temps, ayant parfois besoin de plus de 20 minutes pour préparer son image, puis d'un coup il disparaît sous le drap de l'appareil pour faire le point sur son sujet. Dans la lenteur, son regard est plus efficace et l'image se transforme en une détente significative.

Son travail puisent leur racine dans la tradition de Walker Evans, Robert Frank et Stephen Shore. Sa représentation du quotidien fait apparaître la complexité d’une société américaine construite sur des idéaux d’indépendance, de liberté, de spiritualité, et d’individualisme.

A travers ses photographies, il fait exister quelque chose, tel qu'un écrivain peut le faire, elles deviennent un texte, un récit.Lorsqu'il prend une image, il règle tout sur place, les personnages dégagent une force et un naturel que l'on retrouve chez peu de photographes qui utilisent les grands formats et la chambre.

Il s’intéresse aux surfaces, aux peaux, à leur texture et à leurs couleurs, noir foncé ou clair, ou encore légèrement brune ou blanc rosé. Chacune de ses images est décrite dans le détail, pigmentation, vergetures, minces varices, boutons, présence de poils ou non. L'opposition pour lui, paraît nécessaire entre les personnages, les paysages ainsi que les natures mortes, qu'il perçoit comme distincts et qui s’entrechoquent pour créer une sorte de troisième réalité.

« Ce qui m’intéresse c'est la beauté du mystère, je suis ici et est là, entre nous il y a un espace mystérieux qui m’attire. » Alec Soth


Cemetery, Fountain City, Wisconsin, 2002