Clay Langdon (1949) photographe américain, né à New York, il grandit dans le New Jersey puis le Vermont . Il suit ses études dans le New Hampshire et à Boston.

  • En 1971, âgé 22 ans, il s’installe à New York et commence à sillonner la ville et ses alentours. Son métier le conduit en Europe où il réalise des commandes pour des magazines et ouvrages d’art.

  • Très rapidement, il se met à la photographie, rejetant la street photography qui est à la mode et l’académisme du noir et blanc, en choisissant la couleur.

  • A partir de 1974, il se concentre sur sa première série, intitulée « Cars », au gré de ses rencontres avec les voitures colorées croisées dans les rues de New York et non loin d’Hoboken, dans le New Jersey. Pendant deux ans, armé de son trépied et de son Leica, il cartographie toutes les voitures garées le long des trottoirs, devant des devantures.

  • En 1978, ses clichés ayant longtemps dormi dans ses archives, font l'objet de deux expositions aux « Rencontres d’Arles » et au « Victoria & Albert Museum » de Londres . Cette même année il déménage dans une petite ville Sumner dans l’État du Mississippi, où actuellement aujourd'hui il vit et travaille en compagnie de sa femme, la photographe Maude Schuyler Clay ainsi que ses trois enfants.

  • En 2016, plus de quarante ans plus tard, les éditions Steidl lui consacre un ouvrage, « Cars – New York City, 1974-1976 »

  • Depuis son travail rejoint les collections de nombreuses institutions, dont le Victoria and Albert Museum de Londres et la Bibliothèque Nationale de Paris.

Très tôt il s’intéresse aux rues de New York, de Hoboken dans l’État du New Jersey, guidé par les lumières et les labyrinthes nocturnes, dans l’obscurité, son œil s’active sur les reflets des lampadaires, des néons, des devantures de magasins, des grands coups de phares dans la nuit qui sont son leitmotiv.

Nourri depuis le début de sa carrière par les pérégrinations nocturnes de Brassaï, les visions d’Eugène Atget et de Walker Evans, c'est la couleur de William Eggleston qui s'impose dans ses images, il travaille au Kodachrome dans son boitier Leica, en donnant toute sa place à l'automobile dans l'histoire de la culturelle américaine.

« Les voitures ont constitué pour moi un revirement vers les couleurs vives. C'était en quelque sorte une affirmation de mon existence, partir dans la direction opposée à celle du moment décisif du photographe de rue. Un grand trépied, un objectif 40 mm, des pellicules Kodachrome et deux années passées à déambuler. C’était la photographie de la rue en elle-même, une voiture, un décor en toute simplicité, la nuit est devenue sa propre couleur. » Langdon Clay

Depuis 1974, il collectionne et cartographie de nuit, en permanence le monde automobile, dans son viseur, il parvient à donner un aspect irréel et ancien, afin de révéler la place de l'automobile dans l'histoire culturelle américaine. Dans la pénombre, il découvre derrières les passants évaporés par les poses longues, la figure envoutante d'une auto, cet obscur objet du désir et du futur, icône parmi les icônes de la culture américaine au temps béni du moteur à essence.

« C’était il y a longtemps et la vie ne coûtait rien. On pouvait avoir un petit appart à Manhattan pour 400 dollars ! Et les caisses américaines n’étaient alors comparables à aucune autre. Elles étaient fascinantes, on aurait dit d’énormes bateaux. » Langdon Clay

Il photographie une époque, ou la voiture était encore un Eldorado, les parkings étaient gratuits, les pompes débordaient, l'essence coutait peu, la fumée ne dérangeait personne.

« Elles étaient toutes là, immobiles, sagement parquées. Elles me regardaient, couchées au pied des immeubles. Mises côte à côte, c’est comme si elles pouvaient créer une sorte de carte géographique et imaginaire de cette ville que j’ai tant aimée. » Langdon Clay

Dans son travail, il suit systématiquement le même procédé, en photographiant toujours de profil les carrosseries des voitures qu’il croise au gré de ses pérégrinations urbaines, tantôt c'est une Datsun 610, puis une Cadillac Coupe DeVille, ou encore une somptueuse Ford Gran Torino, un peu plus loin, une Buick Electra ou une Chevrolet Impala.

« A l’époque, les designers étaient fous, de vrais artistes. Ils faisaient tout ce qu’ils voulaient et surtout, ils dessinaient à la main. » Langdon Clay

Sign of Good Taste Car, Plymouth Duster, Hoboken, 1975