Peter Miller (1934-2023) Photographe américain né à New York, il grandit dans le New Jersey et le Connecticut, à l’âge de seize ans ans part à Weston dans le Vermont ou il se passionne pour la chasse et la pêche, après la revente de ses armes, sa mère lui donne l’argent de ses ventes, 160 dollars avec lesquels il s’achète un appareil photo, un « Twin Lens Kodack Reflex » qu’il utilise dans un premier temps pour photographier près de chez lui, les fermiers et ses camarades de classe.


Photographe amateur, il se nourrit à travers les pages du magazine Life, découvrant les photographes Alfred Eisenstaedt, William Eugene Smith et Leonard McCombe.

Affecté à Paris en tant que jeune photographe au sein de l’armée américaine, à l’époque où la capitale française sort à peine de la longue période de grisaille de l'après-guerre, il rêve de contacts plus humains, fuyant les interminables séances de clichés d'identité ou les reportages photographiques consacrés aux membres du Congrès en visite, il prend plaisir toutes ses heures de loisir, débarrassé de son uniforme, à sillonner Paris avec son appareil dissimulé sous son duffel-coat, accumulant de nombreuses images.

« Je crois qu'il y a une force abstraite en noir et blanc, avec les portraits, je cherche l'humanité qui est gravé sur le visage de tout le monde. » Peter Miller

Il parcoure ce Paris qui le subjugue avec l'enthousiasme d'un Américain réalisant des photos aussi bien dépouillées, vraies et honnêtes. A force de photographier à leur insu les Parisiens et d'explorer leur culture, le timide jeune homme du Vermont se transforme en un observateur au regard averti, séduit par la Ville Lumière et par ses habitants, il s’annexe appareil à la main, une seconde patrie qui l'émerveille et l'enchante, dressant sa propre chronique illustrée, celle de son expérience de jeunesse.

Au fil des ses ballades, il brosse le portrait de cette capitale qu’il aime tant, son travail est un ensemble de photographies saisissantes, celles des rues, des lieux, des monuments, de nuit comme de jour, il établit un documentaire. Il photographie les jeunes gens occupés à faire de la musique, à danser rue de la Huchette, la voyante aveugle, Miss Kick, qui dit la bonne aventure rue Mouffetard, les halles avec des hommes robustes maniant des carcasses de bœufs dans le pavillon de Baltard, les maquereaux et les prostituées de la rue Saint-Denis, à Pigalle, les clochards faisant admirer leurs tatouages sur les berges de la Seine, les bourgeois, les touristes flânant sur la rive droite, les mannequins de chez Dior présentant les modèles de haute couture, et les amoureux qui se livrent à de discrets ébats au fond du Bois de Boulogne.

« L’appareil photo est une boite magique. » Peter Miller

Eiffel Tower from Etoile, Paris, 1956

Moulin Rouge, Paris, 1956