Joe Rosenthal (1911-2006) photographe américain, né à Washington, fils de Joseph Rosenthal immigrant russe juif, durant sa jeunesse il se convertit au catholicisme, en 1929 lors de la grande dépression, il part en compagnie de son frère s’installer à San Francisco pour trouver un emploi.

    • En 1930, il gagne un appareil photo avec des bons-cadeaux, son premier, c’est à partir de ce moment que son intérêt pour la photographie débute, il la pratique comme passe temps. Diplômé de l'Université de San Francisco il commence sa carrière professionnelle comme reporter en 1932 pour le compte du journal « San Francisco News ».

    • Réformé par l'armée américaine en raison de sa mauvaise vue, il rejoint l'agence « Associated Press » (AP) et suit l'« US Marine Corps » au cours des opérations dans le Pacifique pendant la seconde guerre mondiale.

    • Le 23 février 1945, il réalise sur l’ile de Iwo Jima son célèbre cliché « Raising the Flag on Iwo Jima », pour lequel il reçoit le Prix Pulitzer.

    • Fin 1945 il quitte l'« Associated Press » et rejoint le journal « San Francisco Chronicle » pour lequel il travaille pendant 35 ans.

    • En 1981, il prend sa retraite tout en continuant personnellement la photographie.

    • En 1996 il est nommé « Marine ad honorem »

Raising the Flag on Iwo Jima : A 34 ans, le 23 février 1945, l’objectif du Speed Graphic de Joe Rosenthal, réglé sur 400, le diaphragme entre f/8 et f/11, il prend ce jour là une des photographies de guerre les plus connues de tous les temps. L’image est alors de suite pour l’Amérique un symbole de gloire éternelle. C’est dans l’océan pacifique, lors d’un débarquement des marines sur l’ile d’Iwo Jima, avant poste des japonais, après 4 jours de combats intenses, Rosenthal découvre un groupe de soldats hissant un drapeau au sommet d’un volcan éteint, celui du mont Suribachi, le photographe sort rapidement son appareil lorsque déjà la bannière étoilée vole au vent. Le photographe n’étant pas très grand, empile des sacs de sable et monte dessus au moment précis de la levée de l’étendard, en cadrant à l’instinct. Puis il prend deux autres clichés, un avec les soldats après l’opération et un autre ou ils posent en groupe. Quelques heures plus tard, l’image est envoyée par la radio au siège de l’ « Associated Press » de New York et se retrouve à la « Une » des journaux, un record pour l’époque.

Cette photographie a été reproduite sur 3,5 millions de posters, 15 000 panneaux d'affichage, 137 millions de timbres. En 1954, une sculpture monumentale, réalisée d'après la photographie, se dresse au cimetière national d'Arlington en Virginie

Joe Rosenthal n'a pas les droits sur sa photo et n'en a tiré aucun profit, d’autre part il va souffrir d’une suspicion démontrant qu'il s'agit d'une mise en scène, et est contraint à passer les cinquante dernières années de sa vie à s'en expliquer et s'en défendre.

En octobre 2006, le réalisateur Clint Eastwood sort un film « la Mémoires de nos pères » reprenant scrupuleusement la version de Rosenthal, l'histoire de la bataille de Iwo Jima et des soldats qui levèrent la bannière vers les cieux.

« J'avais déjà beaucoup bourlingué avec les marines dans différents coins du Pacifique. Nous étions sur Iwo Jima depuis cinq jours de durs combats. Je m'étais absenté sur un navire de la Navy pour développer mes photos. De retour sur la plage, on m'annonce qu'une patrouille vient de partir pour le mont Suribachi, le sommet de l'île. Cette journée était décisive. L'ascension fut rude. Les gars lançaient des grenades pour se protéger des ennemis embusqués. Arrivé au sommet, j'ai vu les premiers soldats planter un petit drapeau. J'ai vu un marine qui tenait un drapeau beaucoup plus grand sous le bras. Le premier, c'est pour le souvenir, m'a-t-il dit. Celui-ci, c'est pour que les copains le voient de partout. Deux drapeaux, cela aurait annulé tous les effets. J'ai attendu qu'il plante le grand drapeau. Je manquais de recul, la photo risquait d'être mal cadrée. J'ai bricolé une plate-forme de fortune avec des pierres. Il fallait faire vite. Je suis redescendu, le cliché est parti pour New York sans que je puisse le voir. Cinq jours plus tard, j'ai reçu par radio des félicitations d'AP. Ai-je eu le sentiment de réussir un cliché historique, pas vraiment. Je ne suis pas une vedette, juste un photographe qui a eu de la chance, le temps d'un instantané. » Joe Rosenthal

Le 11 septembre 2001, le photographe Thomas Franklin fera référence à cette image, photographiant les pompiers et la bannière américaine sur les décombres du World Trade Center.

Marines, Raising the Flag on Iwo Jima, 1945