Nickolas Muray (1892-1965) photographe hongrois, né Miklos Mandl à Szeged, d'un père employé des postes, à la recherche de meilleures opportunités économiques et éducatives pour leur fils, la famille décide de déménager à Budapest. Dans un premier temps, il étudie la lithographie, la photogravure, et la photographie à l’école d’Art Graphique de Budapest, où il obtient un certificat de graveur international. Puis par la suite prend des cours de photogravure couleur à Berlin et travaille pour une maison d’édition.


Il est un homme pour toutes les saisons, quand il émigre de sa Hongrie natale pour les États-Unis, à vingt-et-un ans, il apporte avec lui la conviction d’une contribution indélébile. Tout au long de sa carrière, il semble avoir tout et tout photographié, reconnu comme un photographe portraitiste les plus connus du monde, il immortalise autant les femmes que les hommes les plus célèbres du moment, le 34ème Président des États-Unis, Dwight David Eisenhower, Lilian Gish, Gloria Swanson, Johnny Weissmuller, Marilyn Monroe, et la peintre mexicaine Frida Kahlo.

La plupart des Américains sont très familiers de ses photographies, malgré son talent, son charme personnel, et ses pouvoirs créatifs illimitées, il a réussi à vivre une vie d'auto-effacement, il est aussi renommé internationalement en tant que sportif de haut niveau, champion d’escrime.

Il est un consommateur précoce de la photographie couleur, Frida est pour lui un modèle vibrant et irrésistible, ayant fait de l’autoportrait le sujet clé de ses peintures existentielles, Kahlo s’est mise en scène face à son appareil avec la même virtuosité qu’elle apporte pour s’appuyer sur ses peintures propres, dans des costumes traditionnels, avec de lourds bijoux et des coiffures emplies de fleurs. 

Les couleurs en technicolor et les compositions ultra-léchées sont son mot d’ordre, mais à côté de ses innombrables portraits, de ses photos de plateau de cinéma, il s’intéresse particulièrement à la danse, en particulier à la danseuse Ruth Saint-Denis et à sa compagnie, dans un noir et blanc assez expressionniste. Sa production de la fin des années 30 aux années 50, caricature « l’American way of life » qui fait rêver une Europe ne se relevant qu’à peine de la guerre.

Pour Frida, il est grand, mince, athlétique, au visage aristocratique qu'elle retrouve de son ancien son fiancé Alejandro Gomez Arias. Lui est tout de suite séduit par Frida, par sa beauté exotique, par cette flamme qui brille dans ses yeux charbonneux, par son esprit pétillant, juvénile, par sa provocation continuelle. Elle est très amoureuse de Nickolas, suite à un petit déjeuner au restaurant du Barbizon, elle l’accompagne au studio de McDougal Street, c’est à cet endroit, qu’il fait un de ses plus beaux portraits, elle est debout, drapée dans un rebozo magenta, coiffée de ses tresses mêlées de laine à la manière indienne, posant avec une expression apaisée, pour lui, elle devient son double rêvé, venu du monde indien, libéré de toutes les contradictions et médiocrités de la vie moderne.

« La photographie, heureusement pour moi, a non seulement été une profession mais également un contact entre les personnes pour comprendre la nature et le cercle humain et, si possible, le meilleur dans chaque individu. » Nickolas Muray

 Frida Kahlo on White Bench, New York, 1939

Frida Kahlo with Magenta Rebozzo, New York, 1939

Frida Kahlo on Rooftop, New York, 1946