Henri Cartier-Bresson (1908-2004) photographe français né à Chanteloup, issu d'une famille de cinq enfants, bourgeoise d'origine normande, d'une père filateur et d'une mère descendante de Charlotte Corday. A Paris, âgé de douze ans, il entre chez les Scouts de France dans le groupe de la paroisse Saint-Honoré-d’Eylau, fréquente l'école Fénelon et suit ses études secondaires au lycée Condorcet, dès son plus jeune âge, il se passionne pour la peinture.

      • En 1926, il étudie la peinture au cours d'André Lhote à Montparnasse, tout en fréquentant les cercles surréalistes parisiens.

      • En 1929, durant son service militaire, il rencontre, chez les Crosby, l'artiste Max Ernst, l'écrivain André Breton et découvre la photographie grâce au riche couple américain, Gretchen et Peter Powell qui le sensibilise à la photographie.

      • En 1930, il part à l’aventure en Côte-d’Ivoire, y restant presque un an, équipé d'un appareil d'occasion, un Krauss, débutant son art photographique. En 1931, de retour en France, il découvre dans la revue « Arts et Métiers Graphiques », une photographie de Martin Munkácsi, celle ou se détache une silhouette de trois garçons noirs courant vers les berges du lac Tanganyika, image lui révèle la force de la photographie, et le décide à se consacrer totalement à la photographie.

      • « On peut vraiment faire ça avec un appareil photo ? » Henri Cartier-Bresson

      • En 1932 à Marseille, achète son premier Leica, voyage en Europe avec ses amis, le peintre Leonor Fini et l'écrivain André Pieyre de Mandiargues, ses premières clichés sont publiés dans les revues « Voilà » et « Photographie ».

      • En 1933, il réalise sa première exposition à la Galerie Julien Levy de New York et à l’Ateneo de Madrid.

      • En 1934, il s'embarque pour le Mexique avec une équipe du musée d’Ethnographie du Trocadéro, la mission échoue mais il décide d'y rester.

      • En 1935 il effectue un séjour aux États-Unis, réalise des photographies de New York, fréquente Edward Steichen, découvre le groupe Nykino et fait la connaissance de Paul Strand avec lequel il s’initie au cinéma. Il est de nouveau exposer, au Palacio de Bellas Artes à Mexico, au coté de Manuel Álvarez Bravo et le mois suivant à New York, à la Galerie Julien Levy, avec Walker Evans.

      • En 1936, il est le second assistant de Jean Renoir sur les films « La vie est à nous » et « Une Partie de Campagne ».

      • En 1937, il réalise un documentaire sur les hôpitaux de l’Espagne Républicaine, « Victoire de la Vie », et enchaine avec un autre « With the Abraham Lincoln Brigade » sur le thème de la vie des soldats américains durant la guerre. Parallèlement pour le journal « Ce Soir », il effectue un reportage sur le couronnement du roi Georges VI d’Angleterre. La même année, il épouse la danseuse traditionnelle javanaise, Eli, connue sous le nom de scène de Ratna Mohini, militant avec elle, pour l’indépendance de l’Indonésie.

      • En 1938, suite à la demande du Secours Populaire Espagnol, il réalise un nouveau documentaire sur la Guerre d’Espagne, intitulé « L’Espagne vivra ».

      • En 1939, il collabore pour une nouvelle fois avec le metteur en scène Jean Renoir pour son film « La Règle du jeu ».

      • En 1940, il rejoint l’unité « Film et photographie » de la 3e armée, le 23 juin 1940, il est fait prisonnier à Saint-Dié dans les Vosges.

      • Après deux tentatives infructueuses, il réussit à s’évader du Stalag VA Ludwigsburg, en février 1943 et participe au MNPGD, Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés.

      • En 1944, pour les Éditions Braun, muni de faux papiers, il effectue une série de portraits d’artistes peintres, Henri Matisse, Pablo Picasso, Georges Rouault, Paul Claudel et Pierre Bonnard. Il photographie les ruines d'Ouradour-sur-Glane ainsi que la libération de Paris et suit les troupes alliées en Allemagne.

      • En 1945, il s’associe au groupe de professionnels photographiant la Libération de Paris et réalise un documentaire intitulé « Le Retour », traitant du rapatriement des prisonniers de guerre et des déportés.

      • De 1946 à 1947, il reste plus d’un an aux États-Unis et à la demande de la revue « Harper’s Bazaar » entreprend avec le poète, John Malcom Brinnin un voyage de plusieurs mois pour photographier artistes et écrivains.

      • En 1947, une exposition lui est consacrée au Museum of Modern Art de New York, « Photographs by Henri Cartier-Bresson ». Année ou aux cotés de Robert Capa, David Seymour, William Vandivert et George Rodger, ensemble, ils fondent l'agence coopérative Magnum Photos.

      • De 1948 à 1950, il part trois ans en Asie, parcourant l'Orient de long en large, il couvre les funérailles de Gandhi en Inde, guidé par le photographe indien Raghubir Singh, se rend au Pakistan, en Chine pendant les six derniers mois du Kuomintang et les six premiers de la République Populaire de Chine, puis en Indonésie au moment de l'indépendance.

      • En 1952, il publie chez « Tériade » son premier ouvrage, « Images à la sauvette », avec une couverture réalisée par Henri Matisse. Année ou il effectue sa première exposition en Angleterre, « Photographs by Cartier-Bresson » à l’Institute of Contemporary Arts.

      • En 1953, il voyage en Europe pour le compte du magazine « Holiday ». En 1954, il est le premier photographe admis en URSS depuis le début de la Guerre froide. Il initie une longue collaboration avec l’éditeur Robert Delpire, avec lequel il publie deux ouvrages, « Danses à Bali » et « D’une Chine à l’autre » .

      • En 1955, les « Arts Décoratifs » de Paris dans le Pavillon de Marsan au Palais du Louvre, lui consacre sa première exposition française. Il publie deux nouveaux ouvrages, « Moscou vu par Henri Cartier-Bresson » aux Éditions Delpire et « Les Européens », chez Tériade avec une couverture illustrée par Joan Miró.

      • En 1958, à l’occasion du dixième anniversaire de la République Populaire, il retourne en Chine.

      • En 1961, il réalise une série de portraits pour le magazine « Queen », en 1963 se rend pour la seconde fois au Mexique, couvre l'ile de Cuba pour le Life magazine. En 1965 parcoure pendant plusieurs mois le Japon et en 1966, retourne en Inde.

      • En 1966, lors de la couverture pour « The New York Times » des défilés de mode à Paris, il rencontre la photographe Martine Franck.

      • En 1967, la société IBM lui passe commande pour une étude sur « L’Homme et la Machine », projet suivit d’une exposition et d’une publication.

      • De 1968 à 1969, il parcoure le territoire français pendant un an pour la Sélection du « Reader’s Digest », reportage qui aboutit à la publication d'un nouvel ouvrage, « Vive la France », accompagné d’une exposition en 1970, au Grand Palais.

      • En 1970, il épouse en secondes noces Martine Franck.

      • De 1970 à 1971, il réalise aux Etats Unis deux documentaires pour le compte de « CBS News », « Impressions de Californie et Southern Exposures ».

      • En 1971, il reçoit le « Prix Nadar » pour son ouvrage « Vive la France ».

      • De 1972 à 1973, il effectue un second séjour sur le territoire d'URSS.

      • A partir de 1974, il prend ses distances et se détache progressivement de Magnum Photos, en renonçant à sa qualité d’associé, laissant cependant à l’agence le soin de la gestion de ses archives. Mettant la photographie en retrait, il se consacre au dessin.

      • En 1981, il est récompensé par le « Grand Prix national de la Photographie » du ministère de la culture.

      • En 1988, création du Prix HCB, qui récompense un photographe pour une aide à la création, lui permettant de rréaliser ou de poursuivre son projet.

      • En 1996, il est nommé professeur honoraire à l'Académie des beaux-arts de Chine, année ou il rédige une lettre destinée aux autorités chinoises, au sujet du Tibet, afin de dénoncer les persécutions chinoise.

      • En 2000, il décide avec sa femme Martine Franck et sa fille Mélanie, de créer la « Fondation Henri Cartier-Bresson », destinée à rassembler, conserver et présenter son œuvre ainsi que de créer un espace d’exposition ouvert à d’autres artistes photographes.

      • En 2002, la « Fondation Henri Cartier-Bresson » est reconnue par l’État Français, d’utilité publique.

      • En 2003, un an avant sa disparition, une grande rétrospective, intitulée, « De qui s’agit-il ? », est organisée à la Bibliothèque Nationale de France.

« Photographier, c'est mettre sur la même ligne de mire la tête, l'œil et le cœur. » Henri-Cartier Bresson

Celui qui désormais est connu sous les trois lettres HCB, est une figure mythique de la photographie française et internationale, l'œil du 20eme siècle. Ses voyages à travers le monde, sa longévité lui permettent de traverser le temps, en portant son regard autant sur les moments minuscules et éphémères de la vie que sur les évènements majeurs qui jalonne sa vie.

« L'appareil photographique est pour moi un carnet de croquis, l'instrument de l’intuition et de la spontanéité, le maitre de l'instant qui, en termes visuels, questionne et décide à la fois. » Henri Cartier-Bresson

Adepte du reportage de rue, il est l'inventeur du concept de « l'instant décisif », connu pour la précision au couperet et le graphisme de ses compositions, il ne recadre jamais ses tirages.

« Il y a ceux qui font des photographies arrangées au préalable et ceux qui vont à la découverte de l'image et la saisissent. » Henri Cartier-Bresson

Sa photographie est de signifier le monde, se sentant impliqué dans ce qu’il photographie, avec un attitude qui exige de la concentration, de la sensibilité, un sens de la géométrie et c’est par une économie de moyens et un oubli de lui-même qu’il arrive à la simplicité d’expression.

« La composition doit être une de nos préoccupations constantes, mais au moment de photographier elle ne peut être qu'intuitive, car nous sommes aux prises avec des instants fugitifs où les rapports sont mouvants. » Henri Cartier-Bresson

Tout au long de sa vie, il se trouve mêlé aux tournants de l'Histoire, l'indépendance des anciennes colonies, une Chine communiste naissante, un vent contestataire de mai 1968 ou l'oppression du Tibet. Son appareil raconte l’histoire en train de se faire, il refuse de se poser en témoin, ce qui l’intéresse c'est de regarder, de déclencher, il « tire ».

« Photographier c’est retenir son souffle quand toutes nos facultés convergent pour capter la réalité fuyante, c’est alors que la saisie d’une image est une grande joie physique et intellectuelle. » Henri Cartier-Bresson

« La photo est question et réponse. » Henri Cartier-Bresson

Site officiel : Fondation Henri Cartier-Bresson

Derrière la Gare Saint Lazare, Paris, 1932

Bruxelles 1932

Père-Lachaise, Paris, 1932

Uvalde, Texas, 1947

Eunuque de la cour Impériale, dernière dynastie, Pékin, 1949

André Pieyre de Mandiargues, Italie, 1933

Rue Mouffetard, Paris, 1954

Jacques Tati, Mon Oncle, Festival de Cannes, 1958

Sifnos, Grèce, 1961

Bretagne, 1963

Musée d'Art Moderne, New York, 1964

En Brie, 1968

Arts et Métiers, Paris, mai 1968

La Sorbonne, Paris, mai 1968

Baiser, Boulevard Diderot, Paris, 1969