Norman Parkinson (1913-1990) photographe anglais, né Ronald William Parkinson Smith à Londres dans le district de Wandsworth. Dès l'age de dix huit ans, il débute la photographie, durant la Première Guerre mondiale, il est envoyé avec sa sœur dans une ferme dans le conté d’Oxfordshire. Il suit des études à la « Westminster School », ou il développe son goût pour l'art.
En 1931, il intègre en apprentissage le studio photo « Speights & Sons », spécialisé en portraits de jeunes femmes, il y reste deux ans et est renvoyé.
En 1934, il fonde avec Norman Kibblewhite son propre studio de portraits et commence à collaborer avec de nombreux magazines tels que « Life », et le « British Vogue ».
En 1935 il réalise ses toutes premières photographies en extérieur pour l'édition anglaise du « Harper's Bazaar » avec qui il travaille pendant cinq ans. Parallèlement, il s'intéresse à l'agriculture et épouse Margaret Banks. Il effectue une série photographique pour le service de recrutement de l'armée britannique.
Au tout début de la Seconde Guerre mondiale, son studio de Londres est bombardé, en 1940 il se sépare de sa femme et en 1941 intègre l'équipe de photographes du « Vogue » anglais, le magazine à l’époque peu autonome, dépend pour ses illustrations de son équivalent américain. Il est également photographe dans la « Royal Air Force » et collabore avec Auxiliary Territorial Service, branche féminine de la British Army, tout en restant fidèle à sa seconde passion, celle de fermier, il s’établit dans le Worcestershire et se marie en secondes noces avec Thelma Woolley-Blay.
En 1945, il est publié pour la première fois dans l'édition américaine du magazine « Vogue » et reprend son activité de photographe de mode au sein du « Vogue » anglais, donnant à la publication une identité distincte de son homologue américain. Précurseur, il fait sortir les mannequins des studios pour les photographier à travers le monde. Il effectue de nombreux travaux pour les agences de publicité françaises, anglaises et américaines ainsi que le magazine américain « Cosmopolitan ». Il épouse en troisièmes noces Wenda Rogerson qui devient son modèle et lui donne un fils.
En 1949, lassé des années d'après-guerre en Angleterre, il écrit à Alexander Liberman afin de lui proposer quelques un de ses clichés, le directeur artistique du magazine très rapidement, le recrute. Il prend l'habitude de se rendre régulièrement à New York pour travailler avec le « Vogue » local sous la responsabilité d'Edna Woolman Chase, ainsi que pour le magazine « Glamour » américain.
Durant les années 1950, il appartient, avec Cecil Beaton et Bill Brandt, au groupe des rares photographes britanniques de mode ayant réellement une envergure internationale. Il parcoure le monde de long en large, photographiant les plus grands modèles et mannequins telles Fiona Campbell-Walter, Anne Gunning, Grace Coddington, Celia Hammond et Carmen Dell'Orefice.
De 1960 à 1964, il devient rédacteur en chef du magazine « Queen » pour lequel il apporte une autre vision de la photographie de mode, innovante, à la limite de l’extravagance. Pendant cette période il s'installe dans sa ferme de Tobago ou il élève des cochons, ce qui lui vaut le surnom de « photographe fermier ».
En 1965, Diana Vreeland, rédactrice en chef du « Vogue » américain, lui passe commande d’une série de photos sur Tahiti, qui dès son retour, est publiée sur trente-trois pages au sein du magazine. À la fin des années 1960, aux côtés de Beatrix Miller, rédactrice du Vogue britannique, il devient le mentor du mannequin Grace Coddington, ensemble ils développent par la suite le concept de « séquences de styles », consistant à prendre pour une même série photographique, des vêtements dans différents endroits du monde.
En 1978, il est publié dans le magazine « Town and Country ». En 1980 à la mort du photographe Cecil Beaton, il devient le portraitiste de la famille royale d'Angleterre et prend le statut de photographe indépendant.
En 1981, il reçoit le prix de la « Royal Photographic Society » et peu de temps après celui de l’ « American Society of Media Photographers »
En 1984, il est au commande du calendrier Pirelli pour l'année 1985, en choisissant comme décor la ville d'Édimbourg en Écosse.
En 1990, lors d’une séance photos pour « Town & Country », il décède à Singapour. Il obtient le titre honorifique de « Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique » et la « Royal Mail » publie en son hommage un timbre à son effigie.
Photographe gentleman, toujours courtois et élégant, il reste tout le long de sa carrière une caricature du dandy anglais avec ses grandes moustaches, son parapluie, et son éternel chapeau qu'il ne quitte jamais. Le voyage est le prétexte pour rencontrer l’autre, faire dialoguer l’Orient et l’Occident, susciter des passerelles entre les cultures du monde.
Il est l’un des premiers photographes de mode à sortir son appareil photo des studios et à shooter ses mannequins en extérieur, effectuant ses photographies en plein air, en situation, et dans des décors spectaculaires. Il souhaite obtenir de cette manière des photos plus réalistes, sa conception est avant toute chose, faite d'action et de vérité.
Il est une source d'inspiration majeure pour la gent féminine, il les place hors de l'enceinte étouffante des studios, pour les amener dans un monde réel, il fait sauter les barrières, ouvrant son objectif sur l'émancipation de la femme. Il sait capturer leur beauté naturelle, ne se considérant jamais comme un artiste, avec le temps, ses clichés acquiert une véritable fibre artistique. Il développe une vision élitiste et raffinée de la femme à travers ses photos, utilisant l'urbanisation des villes ou à l'opposé la campagne comme décors afin de produire des images qui mettent en scène des jeunes filles romantiques, sans pour autant négliger l'humour qu'il place au sein de ses compositions. Bien que son style est spontané, il est aussi un perfectionniste rigoureux, en préparant longuement ses images que ce soit pour la lumière ou pour la pose du modèle.
Norman Parkinson, pays de l’élégance intemporelle, le raffinement du voyage par excellence, avec la rencontre de ces aventurières si distinguées, resplendissantes qui poussent le chic à demeurer impeccables. Il invente un glamour contemporain pour les femmes, réalistes et en pleine action. Une féminité chic, décalée, il aime les femmes telles qu’elles sont, vivantes, sensuelles, pleines d’esprit. Son travail exprime toujours une modernité et un style éternellement actuels, il bouscule durablement le monde de la mode, en affirmant une nouvelle écriture photographique, images qui séduisent par leur force, leur fantaisie, qui subliment les femmes en mouvement.
Il est l’un des plus talentueux photographes de mode de son époque, mais aussi reconnu pour ses portraits de la famille royale d'Angleterre, de la princesse Anne ou du prince Charles, des stars de cinéma, Audrey Hepburn, le couple Elizabeth Taylor et Richard Burton, des célébrités de Jane Birkin à Yves Saint Laurent avec Loulou de la Falaise, des politiciens comme Margaret Thatcher, des chanteurs, Mick Jagger, les Beatles, Bryan Ferry.
« Je suis le plus inconnu des photographes célèbres. » Norman Parkinson
Roof of Condé Nast Building, Lexington avenue, New York, 1949
Wenda Parkinson, Times Square, New York, 1949