Esther Bubley (1921-1998) photographe américaine, née à Phillips dans l’état du Wisconsin, quatrième de cinq enfants d'immigrants juifs russes Louis et Ida Bubley. En 1936, elle étudie durant deux années au lycée « Central High School », puis intègre l'Université du Wisconsin, et s'inscrit au programme de photographie pendant d'un an à la Minneapolis School of Art.

  • En 1941, elle s'installe à Washington, à la recherche d'un travail de photographe, sans rien trouver, elle décide de déménager à New York et décroche en décembre un poste au sein du magazine « Vogue », puis elle retourne à Washington suite à une demande de microfilmer pour la National Archives and Records Administration.

  • En 1942, Roy Stryker la recrute comme assistante à l’ Office of War Information, OWI, nouvelle unité photographique récemment créée en remplacement de celle de la Farm Security Administration. Avec les encouragements de Stryker, elle décide de prendre des clichés pour la section historique de l’organisme, documentant la vie pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle effectue une premier reportage, une mission sur le système des bus dans le Midwest.

  • À la fin de l'année 1943, lorsque Stryker quitte l'OWI afin de travailler sur un projet de relations publiques pour la Standard Oil Company dans le New Jersey, elle l'accompagne, en compagnie des photographes Gordon Parks et John Vachon. La série Bus Story qu'elle produit alors pour Standard Oil, est la suite de son reportage réalisé précédemment au sein de l'Office of War Information.

  • En 1947, elle élargit son travail photographique, en travaillant au sein d'une agence fédérale de protection de l'enfance, elle réalise sur ce thème des milliers d'images et plus de trente couvertures pour la revue « The Child ».

  • En 1948, elle est récompensée du prix de la meilleure série d'images par l'école de journalisme « Encyclopædia Britannica » de l'Université du Missouri. Elle épouse Edwin Locke, chef administratif de Roy Stryker, mais divorce rapidement.

  • En 1949, avec son reportage sur les maladies mentales pour le magazine « Ladies 'Home Journal », elle est à nouveau récompensée, obtenant la première place au concours « Encyclopædia Britannica ». Elle continue de collaborer pour le « Ladies 'Home Journal » , produisant une douzaine de reportages photographiques pour la série « How America Lives », publiée de façon intermittente entre 1948 et 1960.

  • En 1951, elle est l'une des premières femmes à travailler en tant que photographe indépendante pour les principaux magazines de l'époque, dont le magazine LIFE avec lequel, elle entame une collaboration, effectuant plus de 40 reportages photographiques. La même année, elle effectue une série sur l'hôpital pédiatrique pour enfants à Pittsburgh, suite à une commande de Roy Stryker afin de constituer la photothèque de la ville.

  • En 1952, lors de l'exposition « Diogenese with a Camera », Edward Steichen, directeur de la photographie au Musée d'art moderne de New York, utilise 13 clichés de cette série, ainsi que ses planches-contacts pour pouvoir visualiser comment elle utilise chaque cadrage. Suite à cette série elle se spécialise sur les thèmes médicaux qui deviennent une part importante de son travail.

  • En 1953, elle est engagée par l' UNICEF et le gouvernement français pour se rendre au Maroc afin de rendre compte en photographie du programme de traitement du trachome, maladie infectieuse entraînant la cécité. Grace à une des images réalisées lors de cette mission, elle obtient en 1954, un prix sponsorisé par le magazine « Photography », devenant ainsi la première femme photographe à remporter la première place d'un trophée destiné pour un photographe masculin.

  • En 1955, Edward Steichen de nouveau sélectionne son travail pour l’exposition « The Family of Man » organisée au MoMA. En 1956, la photographe est engagée par la firme « Pepsi-Cola International », afin de couvrir l' Amérique latine pour le magazine « Panorama ».

  • En 1965, elle obtient des commandes de la « Pan American World Airways » qui l’envoie à deux reprises dans le monde entier, afin de réaliser des clichés pour la bibliothèque photographique de l'entreprise.

  • À la fin des années 1960, elle ralentit son activité photographique ainsi que ses ventes pour les magazines, afin de pouvoir se consacrer à des projets d’intérêt personnel, aboutissant sur la publication de trois ouvrages, un premier sur les enfants, un second sur les animaux et un troisième sur la macrophotographie de plantes.

  • En 1991, le Collège d'art et de design de Minneapolis lui décerne un doctorat honorifique.

  • En 2001, à New York, la « UBS Art Gallery » organise une exposition rétrospective de son travail. En 2005, la Fondation Aperture lui consacre une monographie, intitulée « Esther Bubley, On Assignment ».

  • En 2010, la Bibliothèque du Congrès de Washington publie à son tour une seconde monographie sous le titre, « Fields of Vision, The Photographs of Esther Bubley ».


Esther Bubley, très tôt inspirée par les magazines photographiques, et en particulier par les images de la Grande Dépression produites par la Farm Security Administration, développe dès 1939, une passion pour le photojournalisme et la photographie documentaire. Très rapidement elle se spécialise dans la photos expressive de personnes ordinaires de la vie quotidienne.

Les bus sont une constante dans son travail, depuis qu'elle débutée sa première série sur le système des bus dans le Midwest pour l'Office of War Information, elle continue d'élargir ce thème, réalisant des nouvelles séries, comme celle de 1943, intitulée, « Bus Story » qu'elle réalise pour la Standard Oil compagnie. Les bus sont pour elle un moyen de côtoyer les gens à bord comme à l'extérieur, de voir les choses d'une façon différente.

View of Street, Jersey City, 1948