Margaret Bourke-White (1904-1971) photographe américaine née à New York dans le quartier du Bronx ou elle grandit, fille de Joseph White, d’origine Polonaise, ingénieur dans le secteur de l'imprimerie à la « Hall Printing Press Company », et d'une mère d’origine Irlandaise et Anglaise, Minnie Bourke.

      • En 1912, à l'age de 8 ans, son père l'emmène visiter l’usine de production des presses rotatives de Duncllen, dans le New Jersey, où des pièces de fonderie sont produites pour la fabrication des rotatives. Perchée du haut d’un balcon, elle assiste à la coulée du métal en fusion, avec la magie de la lumière, de la chaleur et des étincelles, elle est émerveillée par ce spectacle, qui marque à jamais son attachement pour la beauté industrielle.

      • Dès 1916, son père, également photographe amateur, l’initie à la photographie, à l'age de 12 ans, elle l’assiste lors de ses prises de vues, ainsi qu’au développement de ses tirages qu’il effectue dans une baignoire.

      • 1918 à 1921, elle étudie au lycée de Plainfield dans New Jersey, en 1921, entre à l’université de Columbia puis en 1922 intègre l’université Rutgers. En 1923, passionnée pour la danse, elle change à nouveau pour rejoindre l’université du Michigan, c'est à partir de ce moment qu'elle débute la photographie en réalisant des portraits pour illustrer le livre de son année de promotion.

      • Douée dans la rédaction d’articles, elle se voit offrir un poste d'éditrice photographique pour le journal annuel de la Faculté, poste qu'elle refuse pour épouser Everett Chapman, élève ingénieur en électricité.

      • En janvier 1922, suite au décès de son père, elle manque un semestre, puis retourne à l’université de Columbia où elle suit des cours du soir en photographie, auprès de Clarence H.White, célèbre représentant de la photographie Pictorialiste, qui lui enseigne la composition, lui inculque la façon de photographier les paysages, avec des tonalités vaporeuses.

      • Ne renonçant pas pour autant à ses rêves de devenir scientifique, elle envisage de mettre la photographie à profit pour documenter son métier. Pour 20 $, sa mère lui offre un appareil Reflex ICA d’occasion dont la lentille est fêlée. Afin de payer sa scolarité, durant l’été, elle enseigne comme professeur, et vend aux touristes pas moins de 2000 cartes postales qu’elle effectue au camp Agaming, au bord du Lac Bantam dans le Connecticut.

      • Après l’échec de son mariage, en 1926, elle reprend des études sur les reptiles et les amphibiens à l’université Cornell, dans la ville d’Ithaca, où elle obtient son diplôme de biologie en 1927.

      • Avec son vieil appareil photo, elle trouve à nouveau l’occasion de monter une entreprise photographique, pour gagner sa vie, et prend pour sujet des photos de building entourés de neige, des chutes d’eaux gelées. Le succès est tel, que malgré son travail acharné, elle se doit d'embaucher deux étudiants afin de l’aider. En parallèle elle suit des cours de journalisme, présente ses photos au « Cornell Alumni News », qui lui rémunère chaque couverture, pour 5$.

      • En 1927, elle déménage à Cleveland, pour rejoindre sa mère et son frère, et débute une carrière de photographe industriel. Jusqu’alors photographe amateur, elle adjoint à son nom celui de sa mère, Bourke, et ouvre en 1928 son propre studio « Bourke-White Photography », dans le Terminal Tower à Cleveland, gratte-ciel, tout juste sortit de terre, devenant une photographe professionnelle indépendante, se spécialisant dans les prises de vue d'architecture et de bâtiments industriels. Les commandes pour la presse, afflues, elle travaille pour des industriels, « The Aluminium Company of America », « The Standard Oil of Ohio », « The Chrysler Corporation »,pour des architectes, des banquiers, et de nombreuses revues, le « New York Times Magazine », « Vanity Fair », et « House and Garden ».

      • Dès 1928, elle travaille à photographier la construction du « Chrysler Building », pour en faire la promotion, ce qui lui permet de gagner de sa vie.

      • Grace à ses photographies réalisées pour le compte de la « Otis Steel Company », elle est remarquée pour son originalité par par l'éditeur Henry Luce, séduit par ses clichés de cette aciérie, en 1929, il l'engage pour son nouveau magazine « Fortune ».

      • L’année suivante, en 1930, la revue l'envoie en Allemagne, afin d'y photographier les usines sidérurgiques Krupp, elle poursuit son voyage jusqu'en Union soviétique, obtient un visa, devenant le premier photographe occidental autorisé à entrer en URSS, elle y reste plus de cinq semaines, et réalise un reportage sur le premier plan quinquennal, photographiant, les usines, les fermes, les barrages, et les ouvriers, effectuant pas moins de trois milles clichés.

      • La même année, elle déménage son studio de Cleveland, pour en ouvrir un autre à New York au 61eme étage du Chrysler Building.

      • A l'été 1931, elle se rend une seconde fois en URSS, pour photographier Magnitogorsk, l’immense complexe métallurgique de la région du Kazaksthan, reportage qui aboutit à la publication d'un ouvrage « Eyes on Russia». La même année il participe à une exposition collective à New York aux cotés Ralph Steiner et Walker Evans.

      • En 1934, alors qu’elle effectue un reportage pour Fortune sur la pénurie d’eau dans l’Ouest Américain, elle prend conscience de la souffrance humaine, de la réalité sociale, celle des fermiers américains impuissants face à la crise, ce qui l’éloigne de son travail publicitaire. En dehors du cadre du projet de la « Farm Security Administration », elle prend part à la situation, en photographiant les victimes du Dust Bowl à l'instar de Dorothea Lange.

      • En 1935, elle réalise des séries d’images aériennes, pour différentes compagnies d’aviations, comme la « Eastern Airlines ».

      • En 1936, dès le lancement du magazine LIFE, Margaret Bourke-White est la seule femme de la revue et au coté du photographe Alfred Eisenstaedt, l'un des quatre reporters permanents, elle fait la « Une » du premier numéro, le 23 novembre 1936, avec son reportage consacré au barrage de Fort Peck dans le Montana. La même année elle collabore avec son futur mari Erskine Caldwell à un ouvrage intitulé « You Have Seen Their Faces », traitant de la pauvreté rurale dans le Sud des États-Unis.

      • En 1938, elle se rend en Tchécoslovaquie, pour documenter la montée des évènements politiques, et publie « North of the Danube ». En 1939 en seconde noce, elle épouse l'écrivain Erskine Caldwell. Elle couvre la période d’avant guerre du Royaume-Uni en Roumanie, parcoure la Turquie, la Syrie et l’Égypte.

      • Au début de 1940 , durant une courte période, elle collabore pour le journal New Yorkais « PM », mais retourne très rapidement au sein du Life.

      • Durant la seconde guerre mondiale, elle est la première photographe américaine accréditée et autorisée à voler en mission de combat, sur des zones d’opérations militaires pour l’U.S. Air Force, elle travaille comme correspondante de guerre pour le Life. Elle retourne en URSS et trouve refuge à l'ambassade américaine de Moscou au moment de l'invasion allemande. Elle photographie d'autres fronts pendant le conflit en Afrique du Nord, en Italie, suit le général George S. Patton dans l'Allemagne vaincue jusqu'au du camp de concentration de Buchenwald, qu 'elle est l'une des premières à découvrir, le 15 avril 1945.

      • Après la guerre, elle continue ses voyages, et se consacre à des reportages humanitaires, avec d'autres artistes, elle forme « l’American Artist’s Congress », organisation de gauche, récoltant des fonds publics, pour promouvoir les arts et combattre les discriminations raciales.

      • Dès 1946, elle voyage en Inde et passe trois ans à couvrir l’accession à l’indépendance, elle suit la campagne pour la non violence du Mahatma Gandhi, le rencontre et est la dernière personne à l'interviewer.

      • Le 30 janvier 1948, six heures avant l’assassinat de Gandhi, elle s’entretient avec lui dans les jardins de Birta House à New Delhi, ultimes instants d’une relation longuement entretenue avec cet homme, ses proches et le pays tout entier.

      • « A peine quelques heures plus tard, alors qu’il se rendait à la prière, cet homme qui croyait que la non violence pouvait même venir à bout des bombes atomiques est tombé, abattu par des balles de revolver. » Margaret Bourke-White

      • En 1950, elle part à Johannesburg, pour documenter l’Apartheid qui sévit en Afrique du Sud, afin de rendre compte des conditions des travailleurs dans les mines de diamant et d’or, n’hésitant pas à descendre à plus de trois kilomètres sous terre, pour en rapporter des clichés exceptionnels.

      • En 1952, alors qu’elle voyage en Corée, pour couvrir la guérillas communiste, elle ressent les premiers signes d’une terrible maladie, le début la maladie de Parkinson.

      • En 1955, Edward Steichen, directeur photographique du Museum of Modern Art de New York, sélectionne plusieurs de ses clichés pour l’exposition « The Family of Man ».

      • 1957, incapable de continuer son activité photographique, elle prend une semi-retraite, et se consacre alors pendant six années, à écrire sa biographie, « Portrait of Myself » qui est publiée en 1963, qui devient rapidement un succès d’édition.

      • En 1957, la Boston Chamber of Commerce lui attribue « l’American Woman of Achievement Citation », en 1963 le U.S. Camera Magazine lui décerne l' « Achievement Award » et en 1964 the American Society of Magazine Photographers, la récompense de « l’ Honor Roll Award ».


Dès son adolescence Margaret Bourke-White rêve d’une vie pleine d’aventures. Elle est largement exaucée et sa vie est un roman tumultueux et riche. Et en tant que femme au caractère intrépide elle sait se faire une place éminente dans un métier d’homme. Pour avoir son passeport pour l’aventure, elle comprend vite que la photographie est le moyen idéal. Et son génie est d’être au bon endroit au bon moment lui permet de réaliser des images devenues des témoignages, des icônes, ses photographies racontent des histoires, mais font aussi l’histoire.

« Je ne connais rien d’autre qui égale l’attente heureuse précédant la découverte d’une chose nouvelle, d’une chose que l’on peut devenir à l’avance, d’une chose que vous seul trouverez, parce qu’en sus d’être photographe, vous êtes une personne d’un type particulier. » Margaret Bourke-White

Installée à Cleveland, au contact des noires usines sidérurgiques, elle abandonne très rapidement les vaporeux flous artistiques qu’elle pratique au début de sa carrière. Son style devient dès lors plus précis et mieux adapté aux publications de la presse périodique. Embrassant la modernité, elle choisit de se consacrer à la photographie de paysages industriels, elle y arrive par la pratique, doublée d’une bonne détermination à apprendre sur le tas.

« Le monde industriel, vaste et dynamique, s’offre à moi. » Margaret Bourke-White

Entre chaque voyage, livre ou reportage pour le magazine Life, Margaret rentre chez elle à New York, où se trouve son second foyer, la rédaction du Life et dans le Connecticut où se situe son refuge, un grand cottage au milieu des bois.

Elle découvre rapidement que c’est par la photographie que tout se comprend le mieux. Les motifs géométriques que son regard découpe sur les touches d’une machine à écrire, sur les tours à bois, les charrues, les ponts suspendus, et jusque sur la toge de la statue de la Liberté, l’enchante au point qu’en retour, elle construit par ses photographies, un récit sublimé du progrès et des symboles, à l’aube du 20eme siècle.

Elle est l’une des grandes chroniqueuses de l’ère moderne et mécanique, elle photographie la ville de New York en plein mouvement, les équipements et les processus de production industrielle en employant des méthodes qui captent un univers habituellement perçu comme dénudé de beauté. Romanisant l’extraordinaire pouvoir d’un nouveau monde et avec des plans rapprochés, des jeux d’éclairages, des perceptives inhabituelles, elle réalise des compositions avec art, des tours de force visuels qui montre sa compréhension du design et de l’esthétique moderne.

« Un autre photographe prendrait également des photos, mais elles seraient différentes, vous seul éprouvez cette expérience mental et émotionnelle singulière qui permet de percevoir précisément le détail d’une histoire et de le capturer sur une pellicule de gélatine. » Margaret Bourke-White

Les vues aériennes sont omniprésentes et caractéristiques chez la photographe, dont le studio est situé au sommet du Chrysler Building, de la fenêtre de son dernier étage, elle peut voir non pas une, mais deux gargouilles d’acier, brillantes pointer vers le sud-ouest. Aucun autre studio ne se trouve à une telle hauteur que le sien et maintes fois elle escalade ces gargouilles pour photographier la ville de New York.

« La hauteur ne me fait pas peur, ici au sommet du Chrysler Building, les soudeurs et les riveteurs m’ont confié une règle précieuse : quand tu es à 300 mètres au dessus du sol, pense que tu es à 3 mètres et détends toi, les problèmes sont exactement les mêmes. » Margaret Bourke-White

Témoins des évènements les plus importants du XXème siècle, Margaret Bourke-White saisit des regards, des gestes, construit puissamment ses images et donne, souvent à travers le particulier, le sens profond des faits historiques. Ses centaines de milliers de photographies reflètent l’aventure, la sensibilité et le courage.

« Aucune image n'est pour moi sans importance. » Margaret Bourke-White

Son œuvre est riche de plus de 25 000 photographies, figurant aujourd'hui dans de nombreux musées, le « Brooklyn Museum » , le « Cleveland Museum », à la « Bird bibliothèque de Syracuse », au « MoMA » de New York, ainsi qu'a la « Bibliothèque du Congrès » de Washington.

« La photographie est chose subtile. Vous devez laisser l’appareil vous prendre par la main et vous menez à votre sujet. » Margaret Bourke-White

Hydrogénérateurs, Niagara Falls Power Co, New York, 1928

Garment District, New York, 1930

Statue de la Liberté, New York, 1930

Ornamental Gargoyle, Chrysler Building, New York, 1931

Margaret Bourke White, Chrysler Building, New York

Margaret Bourke-White photographiée par son assistant Oscar Graubner, perchée sur le sommet du Chrysler building alors en construction et préparant sa prise de vue, équipée d'un Graflex 3-1/4 x 4-1/4 RB Auto.

« De la fenêtre de mon dernier étage, je ne pouvais voir pas une, mais deux gargouilles d’acier brillant pointer vers le sud-ouest, aucun autre studio ne se trouvait ainsi en hauteur et aucun autre, je crois n’était aussi beau. Maintes fois j’ai escaladé les gargouilles pour photographier la ville. » Margaret Bourke-White

Royal Typewriter, 1934

Barrage de Fort Peck, Montana, 1936

Cette photographie s'affiche en « Une » du premier numéro de la revue du Life Magazine, le 23 novembre 1936. Son directeur, Henry Luce, souhaite quelque chose d’ample, de gigantesque et d’imposant. Margaret réalise alors un reportage sur le barrage, le plus grand du monde à l’époque, construit dans les prairies du Montana, à Fort Peck.

Louisville, Kentucky, 1937

Lors des plus désastreuses inondations de l’histoire des États-Unis, en 1937, Margaret est dépêchée par le Life magazine, elle se précipite sur les lieux pour couvrir la ville de Louisville, touchée à plus de 70%, en rapportant un reportage dense allant plus loin que le simple documentaire, avec cette image, celle d'afro américains qui ont tout perdus, suite à la catastrophe, formant une queue dans la rue afin de recevoir du secours, un simple morceau de pain, contrastant à l’arrière plan avec une affiche publicitaire pour l’Association Nationale de l’Industrie, d'une famille blanche, souriante en compagnie d'un chien joyeux, à bord d’une automobile rutilante, avec le slogan « There's no way like American way. »

DC-4 flying over Manhattan, 1939

« C’était un type de photographie agréable, j’étais sanglée dans un petit appareil qui volait en formation serrée avec un grand avion de ligne. Mon pilote passait au dessus, au dessous, tournait autours pour que je puisse photographier l’avion au premier plan avec les gratte-ciel au dessous. » Margaret Bourke-White

Chisinau, Roumanie, 1940

Durant les années 1930 et au début des années 1940, son travail se concentre sur l'Europe, elle veut monter les répercussions du nazisme et du communisme sur les conditions de vie, la militarisation de la société et l'orientation fortement idéologique transmise dès les premières années d'école, comme cette photographie qu'elle réalise avec une capacité de saisir par une simple image, les moments forts de l'histoire, celui d'une classe roumaine à Chisinau, avec les élèves levant les bras en l'air bien droits.

Bombardement, Moscou, 1941

Le 19 juillet 1941, lorsque les premières bombes allemandes tombent sur la ville de Moscou, Margaret Bourke-White se trouve dans la capitale russe en compagnie de son mari, l'écrivain Erskine Caldwell, elle est alors la seule photographe occidentale à être présente sur les lieux.

« J'avais sous les yeux le plus grand scoop de ma vie, le plus grand pays du monde entrant dans la guerre la plus grande au monde, et j'étais l'unique photographe sur place, l'unique représentante de la presse étrangère. » Margaret Bourke-White

Buchenwald, Allemagne, 1945

Durant la Seconde Guerre mondiale, elle parvient à rendre compte des différentes phases, des raids aériens, en passant par la campagne d’Italie et de la progression en Allemagne des alliés, jusqu'à l’arrivée en 1945 au camp de Buchenwald.

« On me demande souvent comment il est possible de photographier de telles atrocités, il me faut travailler avec un voile sur l’âme. Lorsque je photographie les camps de la mort, le voile protecteur est si fermement tiré que je ne sais à peine ce que je suis en train de prendre avant de voir les tirages, c’est comme ci je découvrais alors ces horreurs pour la première fois. » Margaret Bourke-White

Mahatma Gandhi au Rouet, Inde, 1946

En 1946 la photographe passe deux ans afin de couvrir la violence qui éclate lors de l'indépendance de l'Inde, elle y réalise des photos immortalisant Gandhi, chef spirituel, apôtre de la non-violence, et « père de la Nation indienne », ce cliché est le plus célèbre, intitulé « Gandhi au rouet », il fait la « Une » du Life magazine le 25 mars 1946, le rouet symbole par excellence du coton que les britanniques récupèrent des indiens pour le transformer et leur revendre, Gandhi incite alors les indiens à tisser eux même le coton.

La photographie est prise au niveau du sol et à horizontale, elle se place à la hauteur de Gandhi, à genoux, pour réaliser son cliché, la pièce étant petite, elle prend de recul et effectue un cadrage serré sur Gandhi dans une posture calme, lisant, en tailleur sur un matelas fin, simplement vêtu de son pagne traditionnel. À sa gauche, le rouet qui permet le filage, au sol, des tapis indiens, à droite, un écritoire et au fond de la pièce, son lit dans un décor aux murs blancs ou une simple fenêtre, met Gandhi à contre-jour, le bras gauche relâché et posé sur le sol, dans un moment de calme et de recueillement.

« L’utilisation d'un appareil photo était presque un soulagement, car il a édifié une barrière légère entre moi et l'horreur en face de moi. » Margaret Bourke-White

Inde, 1946

Mineurs, Johannesburg, Afrique du Sud, 1950

Margaret ne craint pas d'aller au plus près du désespoir des mineurs, elle descend dans les entrailles de la terre, en parcourant les galeries aussi humides qu'irrespirables en photographiant des visages épuisés par un dur labeur, des visages baignés d'une héroïque sueur, de deux chercheurs d'or, portant sur leur casque les numéros 1139 et 5122, dans un pays ou existe l’apartheid qui est à ses yeux une absurdité, et à chaque fois qu'elle le peux, munie de son appareil et d'un stylo, elle dénonce la folie et illégitimité du régime sud-africain, en tentant de dévoiler au monde un de ces pays les plus opprimés au monde.

Coney Island, Brooklyn, 1952

Statue of Liberty, New York, 1952

Moissonneuse-Batteuse, Colorado, 1954