Michael Nichols (1952) photographe américain, né dans l'Alabama. Au début des années 1970, il débute sa formation, lorsqu'il est recruté au sein de l'unité photographique de l'armée américaine, puis étudie et se perfectionne à l'université « North Alabama », où il rencontre son mentor, l'ancien photographe du magazine Life, Charles Moore.


Michael « Nick » Nichols, toute sa carrière, mène son travail dans les coins les plus reculés du monde, c'est la jungle la plus authentique qu'il choisit de photographier, les abysses verts, l'ultime morceau de terre encore intact, loin de la présence de l'humanité. Sa pratique de la photographie est militante, c'est une photographie de guerre contre la férocité de la société de consommation et de sa faim de ressources naturelles.

« La première fois que j'ai pris un appareil photo dans les mains, tout a changé. Après, je n'ai plus jamais regardé en arrière. Depuis, je n'ai jamais eu d'autres passions, je suis devenu complètement obsédé par la photographie. J'ai abandonné tout le reste. Ne restait plus que cette obsession, celle d'obtenir quelque chose d'unique. Je pense que le moment où on n'est plus fait pour ce métier, c'est quand on croit que, ça y est, on a la bonne photo. » Michael Nichols

Il photographie pour protéger un monde qui reste sauvage, ou l'homme n'est pas le bienvenu, un monde ou il doit se cacher pour ne pas altérer la beauté de la nature et pour saisir la grâce, lorsque les premiers rayons de soleil apparaissent, d'un éléphant qui se baigne dans un étang. Il se dissimule derrière les arbres, sort de sa cachette et pointe son appareil photo, l'animal fixe son objectif, ce n'est l'affaire que d'un instant, après il doit rapidement fuir.

« Une fois, on m'a demandé de faire des photographies à la Maison-Blanche, mais ce reportage a été un désastre. Je ne veux personne entre mes jambes, je ne veux que personne ne me parle. Je veux me sentir le seul photographe de la planète, c'est pour cela que je ne vais pas là ou les autres photographes. » Michael Nichols

Il inaugure de nouvelles perspectives en photographiant les animaux, utilisant l'infrarouge, un mini-char commandé par robot ainsi qu'un minuscule hélicoptère électrique transportant un appareil.

En novembre 2015, suite à l'acquisition du National Geographic par la 21st Century Fox de Rupert Murdoch, il est annoncé que Michael Nichols fait partie des 180 personnes licenciées du magazine. Il explique dans une interview qu'il s'apprête à prendre sa retraite en 2016 et exprime ses regrets pour ces collègues de perdre leur emploi et qu'il ne comprend pas pourquoi les réductions de personnel sont jugées nécessaires.

« La différence entre une bonne et une excellente image, c'est cette sérendipité, quand tous les éléments sont là, mais que l'accident arrive, quand un instant absolument hors de votre contrôle se passe sous vos yeux, et que la magie opère. » Michael Nichols

Cruising Las Vegas, 1983

Jane Goodall et Jou Jou, Brazzaville, Congo, 1990

Un jour de 1990, au zoo de Brazzaville, il réalise une de ses plus célèbres photographies, celle de l'ethnologue et anthropologue Jane Goodall, posant le front vers les doigts tendus du chimpanzé, Jou Jou, une scène illuminée par un rayon de soleil, rappelant la fresque de Michel-Ange, « La Création d'Adam ».