Michael Nichols (1952) photographe américain, né dans l'Alabama. Au début des années 1970, il débute sa formation, lorsqu'il est recruté au sein de l'unité photographique de l'armée américaine, puis étudie et se perfectionne à l'université « North Alabama », où il rencontre son mentor, l'ancien photographe du magazine Life, Charles Moore.
En 1979, il commence sa carrière de photojournaliste en travaillant pour « GEO », surnommé « l'Indiana Jones de la photographie » par la revue Paris Match.
En 1982 il intègre et devient membre de l'agence Magnum Photos, année ou il obtient le prix de l' « Overseas Press Club of America », un honneur habituellement réservé aux photographes de guerre.
En 1989, il collabore au sein du « National Geographic », pour lequel il signe plus de trente reportages, obtenant quatre premiers prix au « World Press Photo » dans la catégorie Nature et Environnement.
En 1995, il quitte Magnum Photos.
En 1999, en collaboration avec l'éthologue et l'anthropologue britannique, Jane Goodall, il publie l'ouvrage « Brutal Kinship » consacré aux chimpanzés.
En 1999, il se rend en Afrique centrale, où il rencontre le biologiste J. Michael Fay, et documente le défenseur de l'environnement durant son expédition « MegaTransect » , à travers l'Afrique, pendant 455 jours, parcourant plus de 3 200 km à pied de la plus profonde forêt tropicale du Congo jusqu'à la côte atlantique du Gabon, afin d'étudier le dernier grand désert d'Afrique. Le travail de Nichols issu de ce reportage est publié en 2001 en trois partie dans le magazine National Geographic, sous les titres « Megatransect, 1 200 miles d'Untamed Africa on Foot », « Green Abyss, Megatransect, partie II » et « End of the Line, Megatransect, partie III » .
En 2007, il fonde le festival de la photographie « LOOK3 » à Charlottesville, en Virginie. Qui tous les ans, célèbre durant trois jours, la paix, l'amour, où les photographes se rencontrent en tant que communauté d'égaux, se renouvellent et partagent leurs points de vue avec un public le plus large possible.
En 2008, il est nommé rédacteur en chef au National Geographic.
En 2012, il se rend en Tanzanie pour documenter la vie des lions dans le parc national du Serengeti, patrimoine de l'Unesco depuis 1981.
Pendant 18 mois, dans le Parc national de Yellowstone, il réalise son dernier reportage, pour lequel le National Geographic lui consacre un numéro complet en 2016, année ou il décide de prendre sa retraite.
Michael « Nick » Nichols, toute sa carrière, mène son travail dans les coins les plus reculés du monde, c'est la jungle la plus authentique qu'il choisit de photographier, les abysses verts, l'ultime morceau de terre encore intact, loin de la présence de l'humanité. Sa pratique de la photographie est militante, c'est une photographie de guerre contre la férocité de la société de consommation et de sa faim de ressources naturelles.
« La première fois que j'ai pris un appareil photo dans les mains, tout a changé. Après, je n'ai plus jamais regardé en arrière. Depuis, je n'ai jamais eu d'autres passions, je suis devenu complètement obsédé par la photographie. J'ai abandonné tout le reste. Ne restait plus que cette obsession, celle d'obtenir quelque chose d'unique. Je pense que le moment où on n'est plus fait pour ce métier, c'est quand on croit que, ça y est, on a la bonne photo. » Michael Nichols
Il photographie pour protéger un monde qui reste sauvage, ou l'homme n'est pas le bienvenu, un monde ou il doit se cacher pour ne pas altérer la beauté de la nature et pour saisir la grâce, lorsque les premiers rayons de soleil apparaissent, d'un éléphant qui se baigne dans un étang. Il se dissimule derrière les arbres, sort de sa cachette et pointe son appareil photo, l'animal fixe son objectif, ce n'est l'affaire que d'un instant, après il doit rapidement fuir.
« Une fois, on m'a demandé de faire des photographies à la Maison-Blanche, mais ce reportage a été un désastre. Je ne veux personne entre mes jambes, je ne veux que personne ne me parle. Je veux me sentir le seul photographe de la planète, c'est pour cela que je ne vais pas là ou les autres photographes. » Michael Nichols
Il inaugure de nouvelles perspectives en photographiant les animaux, utilisant l'infrarouge, un mini-char commandé par robot ainsi qu'un minuscule hélicoptère électrique transportant un appareil.
En novembre 2015, suite à l'acquisition du National Geographic par la 21st Century Fox de Rupert Murdoch, il est annoncé que Michael Nichols fait partie des 180 personnes licenciées du magazine. Il explique dans une interview qu'il s'apprête à prendre sa retraite en 2016 et exprime ses regrets pour ces collègues de perdre leur emploi et qu'il ne comprend pas pourquoi les réductions de personnel sont jugées nécessaires.
« La différence entre une bonne et une excellente image, c'est cette sérendipité, quand tous les éléments sont là, mais que l'accident arrive, quand un instant absolument hors de votre contrôle se passe sous vos yeux, et que la magie opère. » Michael Nichols
Jane Goodall et Jou Jou, Brazzaville, Congo, 1990
Un jour de 1990, au zoo de Brazzaville, il réalise une de ses plus célèbres photographies, celle de l'ethnologue et anthropologue Jane Goodall, posant le front vers les doigts tendus du chimpanzé, Jou Jou, une scène illuminée par un rayon de soleil, rappelant la fresque de Michel-Ange, « La Création d'Adam ».