Walter Limot (1902-1984) photographe allemand né Walter Lichtenstein à Berlin. Issu d'une famille de la petite bourgeoisie, d'un père représentant de commerce, toujours en déplacement et rarement à la maison, rien ne le prépare à devenir photographe, mais très tôt il s'inscrit dans une école qui enseigne la photographie et le travail de laboratoire.

  • En 1922, jeune laborantin, sa patronne le propose au réalisateur Ernst Lubitsch pour les prises de vue, dont la responsabilité à l'époque incombe aux opérateurs. A l'âge de vingt ans il devient l'un des tous premiers photographes de plateau du cinéma allemand. Il travaille sur de nombreux longs-métrages, avec les grands metteurs en scène, Kurt Bernhardt, Fritz Lang, Georg Wilhelm Pabst, Max Ophuls, Richard Oswald, et Gerhard Lamprecht.

  • En 1931, il est présent sur le tournage du long métrage « Jeunes Filles en uniformes » réalisé par Leontine Sagan, qui est pour lui une grande aventure coopérative, en étant le premier film commercial cinématographique allemand.

  • En 1933, suite au discours de Goebbels au gens du cinéma, il fuit l’Allemagne et se réfugie à Paris, change son nom Lichtenstein en Limot. Sur place il retrouve de grands compatriotes exilés, Ludwig Berger, Max Opuls, Robert Siodmak Fritz Lang, Anatole Litvak qui le font travailler, et débute parallèlement des collaborations avec des metteurs en scène du cinéma français, Marc Allégret, Jean Grémillon, Jean Dréville, Jacques Feyder, Henri-Georges Clouzot, et Sacha Guitry.

  • En 1934, il est un des premiers photographes à rejoindre l’agence Rapho de Paris, qui lui distribute ses photos publicitaires, de reportages, de stills, ainsi que ses portraits de celibrités, ceux de Colette, Jean Cocteau, Fernand Léger, Kees van Dongen, Paul Colin, Arthur Honegger et Louis Lumière.

  • En 1938 il est convoqué au stade de Colombe en tant que ressortissant allemand pour un contrôle d’identité, à l'époque aucune distinction n'étant faite entre réfugiés politiques et ressortissants allemands, il est contraint de signer un engagement pour cinq années à la Légion Étrangère, menacé en cas de refus d’être renvoyé dans son pays d'origine.

  • En 1940 à l'Armistice, il rejoint Marseille en compagnie de sa famille, après plusieurs échecs afin d'obtenir des visas pour les États-Unis, il se réfugie dans la sud de la France, à Cassis, puis en Suisse.

  • De 1941 à 1945 à Genève, il travaille pour la Communauté Israélite. En 1945, après la guerre, il retourne à Paris, et est chargé par l’ « O.S.E », Œuvre de Secours aux Enfants, d'effectuer des reportages photographiques sur les enfants juifs, survivants de Seconde Guerre mondiale. Il effectue des clichés d'enfants de Buchenwald, d'Ecouis en Normandie, et ceux accueillis dans les châteaux, les maisons et les villas sur le territoire français ainsi que sur les immigrants juifs à Marseille en partance pour la Palestine.

  • De 1950 à 1970, il adhère au « Photo Ciné-Club » du Val de Bièvres.


Au cours de sa carrière, Walter Limot, documente plus de 150 films du cinéma allemand et français, avec les plus grands, Marcel Carne, Jean Delannoy, Christian-Jaque Duvivier, René Clair, Autant Lara, Jacques Clouzot, Henri Verneuil.

Son activité l'amène à effectuer de nombreux reportages ainsi qu'une multiples de portraits de célébrités, Louis Lumière, Colette, Fernand Léger, Jean Cocteau.

Réaliser des tirages photographiques reste en permanence son champs de prédilection jusqu'à la fin de sa vie. Trucages, solarisation, découpage, montage, il tente tout et toujours avec grand succès.

En dehors de son activité de photographe on lui doit l’amélioration du système du photomaton, malheureusement sans le brevet étant réfugié en Suisse. Une grande partie de son travail d'avant guerre disparait au cours de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que son magasin, « Prestofoto », situé Avenue de l’Opéra, à Paris.

(Biographie rédigée en collaboration avec André Limot)

Cinéma Pathé, Côte d'Azur, circa 1930

La main de Colette, 1934

Josephine Baker et Jean Gabin, Zouzou, 1934

Fernand Léger devant sa toile « La Joconde aux Clés », 1934

Fernand Léger face à son profil de fer réalisé par Alexander Calder, 1934

Gérard Philipe, Souvenirs Perdus, 1950

Vitrine, Paris, 1950

Bretagne, France, 1954

Brigitte Bardot, 1956