Steve McCurry (1950) photographe américain, né à Philadelphie, durant sa jeunesse il rêve de devenir un cinéaste de documentaires. Il fait des études au Collège d'arts et d'architecture de l'université d'État de Pennsylvanie, où il obtient un diplôme. À 19 ans, il voyage pendant une année en Europe, parcoure le continent de long en large, travaille en tant que serveur dans un restaurant à Amsterdam, puis à Stockholm. De retour aux États Unis, il suit des cours de cinéma et de mise en scène à la Penn State University, et découvre la photographie à travers l’œuvre de Dorothea Lange et de Walker Evans. Il commence à photographier pour le Daily Collegian, le journal de l’université.

« J'ai essayé de traduire sur la pellicule ce que je ressentais, l'horreur et la perte. C'était totalement un autre niveau du mal. » Steve McCurry


Voyageant à travers le monde au cours des deux dernières décennies, Steve McCurry regarde droit dans les yeux les visages de personnes dans tous les coins de la planète, de l'Afghanistan à Los Angeles, et dans d'innombrables lieux entre les deux, il effectue certains des portraits photographiques les plus marquants de notre temps. Sa manière de photographier directe et sans compromis lui permette de produire des images mémorables dont une grande majorité font les couvertures et les pages intérieures des grands magazines, comme la très célèbre image d'une jeune afghane réfugiée au Pakistan qui fait la Une du Magazine du « National Geographic ».

« Je crois que j'ai toujours voulu voir le monde, explorer de nouvelles cultures. » Steve McCurry

Il est guidé par une curiosité innée et un sens de l'émerveillement au sujet du monde qui l'entoure et de chaque personne qu'il rencontre. Il a une étrange faculté à traverser les frontières du langage et de la culture pour saisir des histoires relatives à l'expérience humaine.

« Mon approche du visible est particulièrement humaniste. La plupart de mes images sont consacrées aux êtres humains, en fait je cherche à capter et à transmettre ce que les gens me semble être, des êtres immortalisés dans un paysage plus vaste, dans ce que j’imagine être la condition humaine. » Steve McCurry

Lorsqu’il fait un portrait il cherche l’instant ou l’essence humaine se révèle, les couleurs vibrantes et la lumière caractérisent ses photos, pleines de lyrisme et souvent symboliques, il attend la lumière, profonde et vive comme un paysan anxieux attend la pluie. Une photo est pour lui un instant suspendu où la réalité affleure dans sa fraicheur et que nait un merveilleux portrait.

« De manière inconsciente, je crois, je guette un regard, une expression, des traits ou une nostalgie capable de résumer ou plus exactement de révéler une vie. » Steve McCurry

En 1979, à 29 ans, lors de son premier séjour en Afghanistan, il laisse derrière lui l’Amérique et la routine du noir et blanc du quotidien, il arme son appareil de Kodachrome, à la richesse chromatique, développe une nouvelle vision de la photographie documentaire, tout en couleur, devenant l'humanisme en technicolor.

« Je me suis nourris tout particulièrement des couleurs, henné sombre ou martelé, curry et safran, noir intense du laqué et nuances des matières. Si j’y réfléchis bien, je dois conclure que se sont les vibrantes couleurs de ces pays qui m’ont appris à regarder et à écrire avec la lumière. On ne peut trouver qu’extraordinaire dont le troisième œil, celui de l’appareil photo, métamorphose et recueille dans la poussière de précieuses transparences. » Steve McCurry

« Ma vie est façonnée par le besoin urgent de voyager et d’observer, et mon appareil photo est mon passeport. » 

Steve McCurry

Rajasthan, Inde, 1983

Agra, Inde, 1983

Jeune Afghane, Peshawar, Pakistan, 1984


Un Afghanistan tourmenté et dévasté par 23 années de guerre qui provoqueront un million et demi de morts et trois millions et demi de réfugiés. Cette jeune fille aux immenses yeux verts semblables à des lacs est l’une des leurs, McCurry la rencontre pour la première fois en 1984 dans le camp de réfugiés de Nasir Bagh à Peshawar dans une école aménagée sous une tente. Il accomplit un miracle, dans une infinie douceur, une légèreté, ou la lumière caresse les couleurs qui se meuvent en ondes concentriques. Les yeux verts, la peau d’ambre, les cheveux et le voile, évoquent une terre brulée par le soleil. Le cadre en plastique vert de la tente offre une toile de fond précieuse, une peinture sur Kodachrome. Quelques mois plus tard, le portrait parait en couverture du « National Geographic » faisant le tour du monde, un cliché qui devient une icône et une photographie emblématique du 20eme siècle.

Mère et son Enfant, Bombay, Inde, 1996

Fille au Châle vert, Peshawar, Pakistan, 2002