Jean Guichard (1952) photographe français, né à Paris. Enfant, il passe la plupart de ses vacances scolaires chez ses grands-parents bretons, dans le Morbihan. Très tôt motivé par les voyages et la photographie,

  • En 1971, il effectue son service militaire à Lorient, à bord de la frégate du Commandant Bourdais, en s'embarquant sur un aviso chargé de l'assistance à la grande pêche et des chalutiers qui le conduisent dans les océans Atlantique jusqu’à Terre-Neuve et en Arctique. C'est à Godthab, au Groenland, qu'il acquiert son premier Nikon, financé grâce aux photographies qu'il vend à l'équipage. Après ses obligations, il intègre le service des relations publiques du ministère de l'Industrie, où il est chargé de suivre les déplacements des ministres. C'est à partir de ce moment qu'il fait l'apprentissage de la technique du reportage photographique.

  • En 1977, il rejoint l'agence Sygma en tant que photojournaliste, en 1979, l'agence lui confie d'effectuer un portrait d'Eric Tabarly à l'occasion de la mise en chantier de l'hydrofoil Paul Ricard. Il s'en acquitte avec succès et devient par la même occasion, ami du navigateur. Il réalise de nombreux reportages de personnalités politiques, sur Jacques Chirac, Jacques Delors, Marie-France Garaud, André Giraud, François Mitterrand, et René Monory, ainsi que des reportages en Afrique, en Argentine, en Antarctique et en Australie.

  • Il couvre de grands événements sportifs comme les Jeux olympiques de Los Angeles, le rallye Paris-Dakar, et des nombreuse compétitions de voile et événements nautiques, comme la traversée de l'Atlantique en planche à voile de Beauchêne et la traversée de l'Atlantique à la rame par Gérard d'Aboville. Il est présent lors du conflit entre l'Irak et l'Iran et se rend au Liban. La plupart de ses reportages sont publiés dans la presse internationale, Figaro-Magazine, Paris-Match, VSD, Newsweek, Time, Bunte, et Stern.

  • En 1984, il quitte l'agence Sygma pour rejoindre l'agence Gamma où il effectue un parcours similaire.

  • En 1989, il crée l'agence GLMR avec quelques confrères, époque ou il débute son travail de fond sur les phares, en continuant en permanence tout au long de sa carrière à approfondir ce thème de ma mer qui lui est cher.

  • En 1990, il obtient le second prix du World-Press pour sa célèbre photo de « la Jument ». Le 20 juillet 2010 il reçoit la décoration de Chevalier de l'Ordre du Mérite Maritime.


Pendant de nombreuses années, Jean Guichard pointe son objectif au service du grand reportage, à la fin des 1980, il tourne la page et commence à se consacrer aux phares des côtes françaises.

« À l'époque, personne ne croyait en mes projets. Ce qui m'intéressait, c'était d'immortaliser ces éléments forts de notre patrimoine maritime avant qu'ils soient automatisés. J'ai persévéré et j'ai eu raison. » Jean Guichard

Depuis il poursuit son travail patrimonial sur les phares, en mitraillant passionnément un nombre impressionnant de sentinelles lumineuses en France, en Irlande, en Écosse, en Finlande, au Canada et aux États-Unis.

Les phares le fascinent depuis longtemps, il les considère comme des éléments vitaux du patrimoine. En photographiant ces avant-postes isolés, il entend monter simplement que ce que l’homme peut faire pour les autres. Il est capable de réaliser des clichés, en pleine tempête, avec une mer très âpre, offrant une vision d’isolement, de résistance des ces structures et des hommes qui les habitent. A travers ses images, il fait découvrir et met en valeur, d’une façon singulière, ces tours de métal enchevêtrées, leurs lentilles massives merveilleusement travaillées et leurs escaliers en spirale. Il est un maître talentueux de la photographie dédiée à la mer.

« La Jument » Le 21 décembre 1989. Jean Guichard décolle de Lorient, dans l'hélicoptère de Daniel Manoury, son fidèle pilote. Direction la mer d'Iroise où pointent les phares de la Jument et de Kéréon, en face d'Ouessant. « On allait à la rencontre d'une belle dépression qui descendait d'Irlande, se souvient le photographe. Comme il n'y avait pas de lumière, on a fait une halte à la Pointe du Raz. Sur les coups de midi, on a redécollé car le ciel commençait à se déchirer ». L'hélico survole la Jument, la mer est déchaînée. Il prend quelques clichés à la verticale, son appareil lutte bruyamment contre un vent extrêmement puissant. Les vrombissements intriguent le gardien qui ouvre la porte en bas de son phare, cerné par une énorme vague. « À ce moment précis arrivait une énorme vague par-derrière. J'ai shooté. C'était le moment ou jamais. Les conditions étaient loin d'être idéales. J'étais en contre-jour. Mais je savais que j'avais une superbe image dans mon boîtier ».

L’année suivante en 1990, il obtient le second prix du World-Press pour ce cliché de « la Jument ». À ce jour, plus d'un million d'exemplaires de cette image ont été vendus à travers le monde, en s'inscrivant au top 10 des meilleures ventes.

Site Officiel : Jean Guichard

« Quand la lumière du crépuscule baigne l’océan et que la côte a disparu derrière l’horizon, seuls ces édifices extraordinaires dominent la mer. » Jean Guichard

Jean Guichard

La Jument, le 21 Décembre 1989

Phare des Pierres Noires, 1989

Ar-Men, 1989

Phare de la Jument, octobre 1989

Ar-Men, 1989

Ar-Men, 1989

Phare d'Eckmühl, escalier, 1989

Phare d'Ar-Men, 2003

Phare des Grands Cardinaux, 2003