Thomas Hoepker (1936) photographe allemand, né à Munich. De 1942 à 1956, il effectue sa scolarité à Munich, Stuttgart et Hambourg, c'est au cours de cette époque, âgé de 16 ans, qu'il réalise ses premières photographies avec l'appareil à plaques de verre 9 x 12 de son grand-père, réalisant lui-même ses tirages dans la cuisine et la salle de bains chez ses parents. Il vend ses tirages à ses amis et camarades de classe afin d'obtenir un peu d'argent et lui permettant de financer ses études.

  • En 1954 et 1956, dans le cadre de concours photographique de la jeunesse, certains de ses clichés sont exposés à la Photokina.

  • De 1956 à 1959 il l'étudie l'histoire de l'art et l'archéologie à Göttingen et Münich.

  • En 1960, il est embauché sous contrat en tant que photojournaliste au sein des hebdomadaires, le « Münchner Illustrierte » et le « Kristall ».

  • En 1964, il rejoint le magazine « Stern » à Hambourg, occupant une place de photo reporter, période durant laquelle, il effectue de nombreux reportages à travers le monde entier, en Inde, en Asie du Sud-Est, en Rhodésie, en Espagne, au Portugal et réalise des reportages politiques sur l'Allemagne.

  • En 1968, il s’installe comme photographe indépendant, et reçoit le prix « Kulturpreis » du Deutsche Gesellschaft für.

  • En 1972, il travaille pour la télévision allemande, comme cameraman et producteur de documentaires, puis à partir de 1973, il collabore à nouveau avec « Stern » sur des projets photographiques, dont il est correspondant en RDA.

  • En 1974, il effectue en compagnie de sa femme journaliste, Eva, un reportage en Allemagne de l'Est, puis ensemble il partent s'installer à New York, et sur place, il devient correspondant toujours pour le « Stern ».

  • En 1978, il est nommé rédacteur en chef adjoint de la photographie pour l'édition américaine du magazine « GEO », poste qu'il abandonne en 1981 pour travailler en indépendant.

  • De 1986 à 1988, il occupe la place de directeur artistique du « Stern » à Hambourg.

  • En 1989 il devient membre de l'agence Magnum photos et en est le président de 2003 à 2006.

  • Le 11 septembre 2001, il effectue une photographie le jour même, qui fait coulé de l'encre, son cliché est contesté pendant cinq ans, comme étant l'image la plus controversée des attentats. En 2006, il prend la décision de la publier dans l'un de ses ouvrages.

  • Aujourd'hui, il vit à New York en compagnie de sa seconde épouse Christine Kruchen, avec laquelle il produit des documentaires pour la télévision.


Thomas Hoepker débute la photographie par le noir et blanc mais rapidement change ses films pour la couleur avec laquelle il se spécialise d'années en années, il est équipé d'un Leica, dans les années 1970, il utilise également un seul verre reflex, Le Leica lui permet d'effectuer des images en grand angle, et son Nikon de pouvoir zoomer, dès 2002, il se met aux reflex numériques.

Sa trajectoire professionnelle est longue, variée et cohérente, il travaille avec autant de persévérance et de variété, entre reportages d'auteur et revue illustrées, en harmonisant les attentes du photojournalisme et les demandes de la presse.

« Le photojournalisme consiste simplement à être curieux, à sortir et voir ce qui se passe. » Thomas Hoepker

Ses images et reportages sont d’élégantes chroniques photographiques, elles donnent un sentiment d’être happé dans l’univers d’un homme, d’être guidé par un ami. Photographies douces et fortes dans le même temps, il capte la vie avec un regard ouvert et compréhensif pour parvenir à révéler l’essence d’un être humain, du monde, avec un immense respect pour leurs beautés, des mystères, des puissances parfois effrayantes.

« Je me suis toujours associé à la photographie documentaire. » Thomas Hoepker

Les éléments pour lui dévoilent leurs secrets complexes, se mettent en scène devant son objectif. Son œuvre photographique montre les désirs, les attentes, les peurs, les triomphes, les amours et les rêves de l'humanité, c’est un photographe du langage, avec la sensibilité d’un peintre de la Renaissance, des images qui invitent à aimer la vie réelle qu’il rencontre aux quatre coins de la planète.

« Le monde est plein de bonnes et de mauvaises surprises, on le constate tous les jours. » Thomas Hoepker

Il n'aime pas les images bruyantes ou spectaculaires, au delà des actualités journalières, il pratique un langage visuel, attentionné et compréhensif. Dans le regard qu'il porte sur lui même comme photographe, il se définit comme documentariste, il attache une grande importance à l'authenticité d'un médium si maniable ou manipulable par l'image numérique que les différences entre la réalité et la fiction ne sont plus guère perceptibles.

« Il y a des choses et des situations horribles et il y a de la beauté, souvent en même temps et parfois au même endroit. Je tente simplement de voir les deux. » Thomas Hoepker

Son travail est une recherche d'une concision visuelle dont la forme concernant la composition de l'image, se rattache aux réalisation de la « photographie subjective » et d'un autre coté marque un intérêt pour les sujets sociaux et sociétaux.

« Je ne suis pas un artiste, je suis un producteur d'images. » Thomas Hoepker

Mohamed Ali, Bridge over the Chicago River, Chicago, 1966

Mohamed Ali, Bridge over the Chicago River, Chicago, 1966

Bihar, Inde, 1967

Parris Island, South Carolina, Usa, 1970

Éthiopie, 1973

Trabant, Berlin Est, 1974

Tokyo, Japon, 1977

Miyajima Island, Japon, 1977

Festival Akasuka Temple, Tokyo, Japon, 1977

Skyline de Manhattan depuis le Queens, New York, 1983

Pékin, Chine, 1984

Ritan Park, Pékin, Chine, 1984

Leipzig, Allemagne de l'Est, 1990

Robert Rauschenberg on the roof of his Lafayette Street House

New York, 1990

Manhattan vue de Brooklyn, 11 septembre 2001

Les images du 11 septembre sont sombres, à la limite de l’apocalypse visuelle, mais celle de Thomas Hoepker est une photographie qui diffère des autres. Sur celle qu'il prend ce jour là, des New-yorkais assis, discutent dans un parc ensoleillé de Brooklyn, derrière eux, au delà d'une eau bleue scintillante, dans un ciel d'azur, un terrible nuage de fumée et de poussières survole le bas de Manhattan. Il part des deux tours qui ont été frappées par les terroristes le matin même et qui se sont effondrées, tuant par le feu, la fumée, la chute ou l'écrasement environ 3 000 personnes. Les jeunes gens visibles sur la photo ne sont pas forcément insensibles, ce sont juste des Américains.

Wild Wadi Water Park, Dubai, 2006