David Hamilton (1933-2016) photographe et réalisateur britannique né à Londres, il passe son enfance dans la capitale anglaise. Durant la Seconde Guerre mondiale, il séjourne quelque temps dans la partie rurale du sud-ouest de l’Angleterre, le Dorset, ou les paysages l'inspirer par la suite son travail photographique.

  • En 1945 il retourne à Londres et termine ses études, il devient employé de bureau chez un architecte.

  • En 1953 il prend conscience de sa passion pour la photographie et rejoint Paris.

  • En 1959 il travaille en tant que designer graphique pour Peter Knapp au sein du magazine Elle. Très vite repéré pour son talent, il est recruté comme directeur artistique par le magazine Queen à Londres, poste qu'il occupe durant six mois.

  • Mais préférant la vie parisienne, il repart de nouveau à Paris, devient directeur artistique pour la chaîne des magasins du Printemps. Il collabore avec Chanel, Nina Ricci et le magazine Vogue. Parallèlement il débute sa carrière de photographe professionnel avec un style onirique, aérien, en rencontrant immédiatement le succès.

  • Les commandes afflues à la demande de nombreux magazines tels que Réalités, Twen et Photo. Admirateur depuis le début de Jacques-Henri Lartigue il refuse les commandes commerciales, excepté celles pour les parfums Nina Ricci.

  • À la fin des années soixante, son style est clairement et immanquablement reconnaissable, il s'inspire de la peinture pour ses compositions et cherche toujours à entrecroiser les arts.

  • Ses influences sont multiples, il les puisse dans les paysages du photographe Gustave Le Gray, et les natures mortes du peintre Giorgio Morandi, ainsi que les nus du photographe Robert Demachy et les danseuses d'Edgar Degas.

  • En 1971, il publie son premier ouvrage sous le titre de « Rêves de Jeunes Filles ».

  • Il édite près de seize ouvrages photographiques, avec un total de ventes combinées dépassant plus d’un million d’exemplaires, réalise cinq films, un nombre incroyable de clichés destinées aux revues et effectue des expositions avec lesquelles il rencontre un public passionné par son travail. A la fin de sa vie, il s'installe dans le sud de la France, à Saint-Tropez.


David Hamilton au départ extrêmement critiqué, est aujourd’hui reconnu comme un acteur majeur de la photographie d'art contemporaine. Ses images nimbées d'un flou artistique aux couleurs pastel, de jeunes modèles à peine habillées ou nues, de fleurs, de danseuses étoiles, marquent son style unique.

Il se fait le témoin des années 1970, de la liberté sexuelle, mouvement venant bouleverser les codes, et décide de photographier une nudité pure afin d'exprimer cette libération des corps. Les « années d'innocence » comme il les nomme.

Il invente un style, identifiable au premier coup d’œil et inimitable. Ses photographies créent un monde qui fait son ascension, un monde bucolique, nostalgique et éternel. Il sait saisir l'instant que se soit un paysage, une campagne, un arbre, le résultat n’est que peinture entre la Renaissance et l'impressionnisme. Son appareil semble restituer les années 1900-1920, avec un esprit qui vacille entre fantaisie et fantasme dans un monde imaginaire ou ses photos ne sont que des rêves flous.

Il est réputé pour maîtriser la lumière et habiller ses images d’un flou artistique, il travaille à l'aube ou au crépuscule, quand la lumière est douce. Il sait capter et dompter cette difficile lumière, fixer la fragilité de l’existence pour que ses modèles de jeunes filles, soient saisies et retenues dans le temps, ne vieillissent jamais, restant belles pour l’éternité.

L’essentiel du son travail repose sur les filles « hamiltoniennes ». Il est en quête de la beauté et de l’innocence, il fuit les agences de mannequins et trouve ses modèles en Suède, jeunes filles nordiques, blondes, aux silhouette longilignes, à la peau lisse, sensuelle et aux seins qui pointent.

Même si il se donne la mort en 2016, suite aux accusations d'harcèlement de certains de ses modèles, il reste néanmoins un homme qui a révolutionné l'art photographique, avec une patte immédiatement reconnaissable.

« La jeune fille, c'est le dernier tabou. » David Hamilton

Heidi et Mona, Ramatuelle, 1970

Nu, 1975