Gueorgui Pinkhassov (1952) photographe français d'origine russe, né à Moscou, possédant la double nationalité, il découvre la photographie dès son adolescence.

  • De 1969 à 1971 il suit des cours à l’Institut National de la Cinématographie à Moscou. Après ses études, il passe deux ans dans l'armée, et est ensuite engagé par la société de production « Mosfilm » en tant que photographe de plateau.

  • En 1978 il obtient le statut d'artiste indépendant accordé par l’Union des artistes graphiques de Moscou, ce qui lui permet d’avoir une plus grande liberté pour pouvoir exposer son travail à l'échelle internationale. Il est remarqué par le réalisateur, Andreï Tarkovski avec lequel il collabore en 1979 sur le film, « Stalker ».

  • En 1979, ses photographies sont exposées pour la première fois hors de Russie, à l'occasion d'une exposition de groupe de photographes soviétiques présentée à Paris.

  • En 1985, il s’installe définitivement à Paris.

  • En 1988, il intègre l’agence Magnum Photos, ce qui lui donne la possibilité d’élargir son travail, collaborant pour de nombreux magazines internationaux, « Géo », « Grand Reportage » et « The New York Times Magazine », il couvre les événements en Lituanie, en Mongolie, en Indonésie et en Afrique.

  • En 1991, à la demande du New York Times, il retourne à Moscou pour couvrir le coup d’État d’août.

  • En 1993, Il reçoit le 1er prix du « World Press Photo », dans la catégorie Art et spectacle pour un sujet sur l'avant-garde artistique en Chine.

  • En 1994, il devient membre à part entière au sein de l’agence Magnum.

  • En 1998, il réalise son premier ouvrage « Sightwalk » sur la ville de Tokyo.

  • En 2014, la RATP lui commande un reportage photographique sur les transports en commun dans cinq villes ou la société est implantée, Casablanca, Florence, Londres, Séoul et Paris, soixante de ses clichés sont publiés dans un ouvrage réalisé par les Éditions de la Martinière, intitulé « Un nouveau regard sur la mobilité urbaine ».

Depuis son arrivée à Paris en 1985, en flâneur poétique, il arpente les trottoirs de la capitale, son œil est à l’affut de la moindre surprise visuelle, il défie l’agitation de la rue, cherche des images au prisme décalé, à la lumière ruisselante et au silence flouté. Doté d’une vision fulgurante de ce qui l’entoure, son obsession est d’offrir des instants volés qu’il pioche dans les rues. Il est comme guidé par un compas, son regard est attiré vers la lumière et les textures, Pinkhassov est fasciné par cette lumière et les interactions qu’elle crée.

Peu intéressé par les grands événements, il préfère les détails singuliers. Il explore le monde, la réalité à travers des reflets, des lumières si particulières, jusqu’à l’abstraction.

« Il faut beaucoup de talent pour donner à voir ce qui ne peut être vu. C'est le fait de grands artistes, peintres ou photographes qui savent, couverts du manteau couleur de muraille, se faire oublier. » Gueorgui Pinkhassov

Ses images sont baignées d’une lumière diaphane, très pâle à la limite du translucide ou, au contraire, dans de forts clairs-obscurs avec des silhouettes noires tachetées de lumière. Il a trouvé la solution de traduire le mouvement à travers une image statique par des jeux de transparence, avec des effets de miroir et de superposition, avec des touches de couleur, il capte la présence humaine sous forme de silhouettes sous une lumière qui offre une mise en scène unique à chacun de ses clichés.

« Un artiste ne se nourrit pas de sa seul volonté, la curiosité vous rapetisse à la dimension de votre focale, pour que vous puissiez vous glisser dans l’inconnu. » Gueorgui Pinkhassov

Paris, 1996

Tokyo, Japon, 1997