Joe McNally (1952) photographe américain, né à Montclair dans le New Jersey, sa première vocation est d’être journaliste dans la presse écrite, suite à un cours de photographie suivit à Syracuse, la découverte de l'appareil est de suite pour lui une révélation, il décide immédiatement de se tourner vers la photographie.
Ses débuts comme pigiste au Daily News lui permettent de rencontrer les meilleurs photographes de la rédaction. Avant de devenir à son tour photographe indépendant, il collectionne les boulots d’apprentissage, tout en poursuivant ses études.
En 1994, il rejoint le magazine Life qui fait de lui, son premier membre de la rédaction en vingt ans. En 1998, il devient photographe indépendant, il ne cesse de travailler avec le « National Geographic » tout en collaborant et réalisant de nombreuses couvertures pour le « Sports Illustrated », « Time », « Newsweek », « Geo », « Fortune », « Business Week », « Life » et « Men's Journal ».
En 2001, il réalise l'une de ses œuvres les plus marquantes, « Faces of Ground Zero », une collection de Polaroid géants, considérée comme une réponse artistique significative à la tragédie du World Trade Center.
En 2003, il est le premier photographe à produire un reportage entièrement numérique publié en décembre par le National Geographic, intitulé « The future of flying », un article de couverture de 32 pages commémorant le centenaire du premier vol aérien par les frères Wright, couverture qui est immédiatement incorporée aux archives de la Bibliothèque du Congrès américain.
En 2010, suite à une enquête du Photo District News, il est élu l'un des 30 photographes les plus influents de la décennie, le magazine « American Photo » le nomme à son tour comme l'une des 100 personnes les plus importantes de la photographie en étant le plus talentueux photojournaliste en activité de nos jours.
Parallèlement, il écrit deux ouvrages, The Moment It Clicks (Le moment du déclic) et The Hot Shoe Diaries, et travaille dans le monde de la publicité, pour FedEx, Sony, Nikon, Land’s End, General Electric, MetLife, Adidas, American Ballet Theater, and the Wildlife Conservation Society.
Tout au long de sa carrière, il obtient de nombreuses récompenses, le « The World Press Photo » à quatre reprises, en 1996, 1997, 1998 et 2000, le « Alfred Eisenstaedt Award » dans la catégorie Journalist Impact pour une couverture du magazine Life intitulée « The Panorama of War », et à maintes reprises par « Communication Arts », « Graphis », « American Photo », « POY ». Il est aussi honoré membre de « Kodak-PDN Legends online », et reçoit le titre de « Nikon Legend Behind the Lens ».
Ses photographies sont représentées par la Monroe Gallery à Santa Fe et réparties dans différentes collections, notamment au sein de la National Portrait Gallery.
Dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001, il imagine un projet qu'il baptise « Faces of Ground Zero », équipé d'un appareil Polaroïd, il effectue une série regroupant 246 portraits géants, réalisés dans un studio près du site, effectuant des prises pendant trois semaines de tous ceux qui ont participé à l'effort durant les jours qui suivent l'attentat.
« Je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose. » Joe McNally
Il réquisitionne un studio dans le sud de Manhattan, décide d'utiliser un Polaroïd démesuré, de plus de 3 mètres de haut et 2 mètres de large, créé dans les années 1970 par deux ingénieurs à qui le fondateur de la compagnie, le Dr Edwin Land, a demandé de fabriquer le plus grand appareil photo du monde, équipé d'une lentille empruntée aux avions-espions U2, cet appareil est capable de produire des clichés de taille énorme, en moins de deux minutes.
« Les qualités souvent sous-estimées sont la persistance et la ténacité ainsi que la volonté de les conserver, le temps passé derrière l'objectif est incroyablement important. » Joe McNally
Ce sont des visages devenus familiers, à jamais gravés dans la mémoire d'une ville meurtrie, des femmes, des hommes totalement inconnus, qui ont fait de Ground Zero leur territoire, des pompiers, des docteurs, des infirmières, des survivants, des prêtres qui ont fait face à la réalité des décombres du World Trade Center. Il établit une galerie de gens ordinaires, chacun de ses portraits raconte une histoire, de ceux qui ont vécu la même tragédie que lui, devant sa télévision, il a vu et revu les images des new-yorkais qui fuyaient les tours en feu, de ceux qui affluaient pour tenter d'aider les victimes.
« Ils ont fait un acte de foi quand ils ont accepté d’être photographiés, j’ai promis à chacun d’eux de traiter leurs images avec respect. » Joe McNally
« Ne ranger pas votre appareil photo avant d’être rentré chez vous. » Joe McNally
Richard Gleason, Patrick Gleason et Peter Gleason
prés de Ground Zero, 2001