Elizabeth Lee Miller (1907-1977) photographe américaine, née à Poughkeepsie dans l'État de New York, en 1925, elle entreprend des études de théâtre et d'art plastique à l'École des beaux-arts de Paris puis à New York à partir de 1927, elle pose pour de nombreux photographes, dont son père, Edward Steichen, Horst P. Horst ou encore George Hoyningen-Huene. Dans un premier temps, elle travaille en tant que mannequin pour le magazine « Vogue ».


L’art photographique de Lee Miller, à l’image de sa vie, revêt de multiples facettes. elle occupe alors les deux côtés de l’objectif, devant et derrière. Sa quête d’identité et d’un nouvel espace de liberté se concrétise par des évasions multiples, elle a besoin de s’extraire d’elle-même pour mieux se retrouver et se ré-apprivoiser. Elle arpente le monde de ville en ville et s’évade d’homme en homme. Elle qui voit trop longtemps son image maîtrisée par les photographes devient maîtresse dans tous les sens du terme, amante, elle acquiert la maîtrise de l’outil photographique et par là même de son corps et de son existence, la femme objet devient une femme sujet.

Au terme d'une vie exceptionnellement riche, d’un destin hors du commun qui l'a voit tour à tour modèle de nu, top model, égérie du surréalisme, photographe de talent dans le Montparnasse des années 30 et correspondante de guerre.

Sa beauté, est étonnante, depuis son plus jeune âge jusqu’à ses 70 ans, une beauté pure, altière, sculpturale que beaucoup d’hommes tombent sous son charme comme Man Ray ou encore Pablo Picasso. Lee Miller, assistante et égérie de Man Ray, femme libre, fascinante et symbole du surréalisme, elle aurait dû être mannequin, mais elle devient l'une des plus célèbres photographes de ce siècle, excellant avec talent dans la mode et le photojournalisme.

« J’étais très belle. Je ressemblais à un ange mais, à l’intérieur, j’étais un démon. » Lee Miller

Portrait of Space, Siwa, Égypte, 1937

Dans l’oasis de Siwa, où flotte encore l’esprit d’Alexandre, elle réalise cette photographie, intitulée « Portrait of Space », représentant une vue du désert à travers la fenêtre d’une cabane en mauvais état, d’une moustiquaire déchirée. Au travers de celle-ci, elle cadre deux falaises qui viennent rompre la ligne d’horizon, créant comme une tension électrique, au premier plan, dehors, une zone plus calme, plus blanche, plus civile est délimitée par une rangée de cailloux. C’est une image remarquablement composée, équilibrée, pleine de tension, révélant une autre réalité inatteignable qui par la suite inspire le peintre René Magritte pour son « Baiser ».

Autoportrait, baignoire d'Hitler, Munich, 1945