Danny Lyon (1942) photographe américain, né à New York dans le quartier de Brooklyn, issu d'une famille juive émigrée aux État Unis en 1923, fils d'une mère russe Rebecca Henkin et d'un père allemand, médecin et photographe amateur, le Dr. Ernst Fredrick Lyon. Il passe son enfance à Kew Gardens, dans le Queens.

  • En 1959, il séjourne en Europe en compagnie de son frère, ensemble ils parcourent l'Italie, la France et la RFA, ou il achète son premier appareil photographique, un « Exa ».

  • De retour aux États Unis, de 1959 à 1963, il suit à l’université de Chicago, des études d'histoire antique et médiévale, ainsi que des cours de philosophie, obtenant son diplôme en fin de cycle. Durant ses études, il collabore au sein du journal, « Phoenix », découvre en 1961 le travail du photographe Robert Frank qui de suite le passionne à devenir photographe. En 1962, il noue ses premiers contacts avec le mouvement des droits civiques par le truchement du SNCC, « Student Nonviolent Coordinating Committee », qui l'envoie pour un voyage au sud des États Unis

  • « L’utilisation d'un appareil photo, a toujours été pour moi un outil d’enquête, une raison de voyager, de ne pas me mêler de mes affaires, et souvent d’avoir des ennuis. » Danny Lyon

  • En 1964, il publie son premier ouvrage « The Movement », un livre documentaire sur le mouvement pour les droits civils aux États-Unis.

  • Il rencontre le conservateur de l'Art Institute de Chicago, Hugh Edwards, qui l'encourage de poursuivre son travail sur le monde des motards, qu'il effectue dans le Midwest américain de 1963 à 1967, aboutissant à un nouvel ouvrage, « Bikeriders », qui offre une immersion dans le monde authentique et rude des motards américains des années 1960.

  • En novembre 1966, à New York, il réalise un reportage photographique sur les travaux de démolition du Lower de Manhattan.

  • De 1967 à 1968, durant plus de quatorze mois, il se rend dans six prisons, en pénètre les coulisses, se liant d’amitié avec de nombreux prisonniers. Son reportage est publié par Holt Publishing en 1971 intitulé, « Conversations with the Dead », ouvrage accompagné des textes tirés des registres de la prison, des lettres de condamnés ainsi que des œuvres d'art réalisées par les détenus.

  • « J'ai essayé avec tout le pouvoir que j'avais de faire une image de l'emprisonnement aussi pénible que je le savais en réalité. » Danny Lyon

  • De 1967 à 1973, il devient membre associé de l'agence Magnum Photos, au sein de laquelle il ne sera jamais membre à part entière.

  • En 1969, de retour du Texas à New York, n'ayant pas d'endroit où vivre, le photographe Robert Frank , l’héberge avec la famille durant six ans, dans son appartement sur la West 86th St, année ou il publie son ouvrage, « The Destruction of Lower Manhattan » aux éditions Macmillan Publishers et termine son projet sur les prisons avec une première publication au sein du magazine, « Esquire ».

  • Il est le membre fondateur du groupe photographique Bleak Beauty, réalisateur de films documentaires, « Los Niños Abandonados », « Born to Film », « Willie et Murderers » et écrivain avec la publication de « Like A Thief's Dream ».

  • En 1991, une grande rétrospective est organisée, lui rendant hommage, présentée successivement à Tucson, Essen, Odense, Stockholm, Londres, Washington, San Francisco, Chicago, Rochester et Brooklyn à New York.


Il est l’un des photographes américains le plus important de sa génération, Leica en main, il immortalise les principaux mouvements historiques, plonge au cœur de l’Amérique des exclus, en donnant accès pour la première fois aux personnes, aux endroits et à une culture souvent critiqués.

Il s’achète une Triumph et rejoint le « Chicago Outlaws Motorcycle Club », et part à l'aventure avec ces motards, accumulant les clichés qui sont en marge de la société, qui essayent de la changer, son reportage aboutit en 1968 à la publication d'un ouvrage, intitulé « Bikeriders ».

Avec les Bikeriders, il explore au plus près ce gang de motards, le Chicago Outlaws Motorcycle Club. Il réalise un portrait authentique, personnel et sans concession d'hommes et de femmes sur ces machines infernales, sur la route, partageant leur mode de vie et pénétrant leur intimité, avec un style engagé, réaliste, et humaniste, faisant référence au mouvement du Nouveau Journalisme, popularisé dans les années 1960 par Joan Didion, Truman Capote ou Tom Wolfe, courant par définition qui est une investigation artistique. En s’immergeant totalement dans ce sujet, venant amplifier la force de l'oeuvre et l'intérêt qu'elle suscite en nous. Danny Lyon ne photographie pas seulement ces motards, il voyage avec eux et partage leur mode de vie. À travers cette série de photographies, c'est un véritable hommage qu'il leur rend.

C'est une immersion des année 1960, sur les grandes virées, les puissantes cylindrées, des bikers durs, parcourant le bitume à n'en plus finir, se défoulant sur les circuits, des rebelles qui veulent changer la société, campés sur leurs motos, filant à pleine allure, trafiquant leurs bécanes avec leurs compagnes, racontant leurs accidents et leurs embrouilles.

« Ces types étaient des marginaux et les marginaux me fascinaient, depuis mon engagement dans la lutte des droits civiques, je savais que la meilleure manière d'obtenir de bonnes photos était de s'impliquer, j'étais l'un des leurs avant d’être photographe. » Danny Lyon

Le caractère militant de ses sujets, le soutient apporté à des causes libérales et l'association avec le photographe Robert Frank, tous deux fondant en 1969, leur propre société de production, « Sweeney Films », font du jeune photographe Danny Lyon le plus adulé de la décennie. Son commentaire social reflète les fantasmes de la nouvelle gauche, d'égalitarisme aventureux, de communautés interculturelles et de machisme révolutionnaire. Son œuvre s'inscrit dans le sillage d'une tradition longuement honorée consistant à faire du paria culturel un héros culturel.

Depuis cinquante ans, il prend le contre-pieds des clichés de l’American way of life, le monde motards, l'univers des prisonniers, les militants pour les droits civils, sont son objectif.

« Je me sens totalement responsable de ce que je vois. Je me sens totalement responsable de ce que je photographie. » Danny Lyon

Crossing the Ohio River, Louisville, 1966


Ce jour là, Danny Lyon au coté d'un motocycliste vêtu de cuir noir, les cheveux au vent, franchissant la rivière Ohio, effectue cette photographie, celle qui représente la Beat Generation, de ceux qui explore les grands espaces avec un esprit de liberté.

Jeune Femme au Marché, Haïti, 1995