Philippe Halsman (1906-1979) photographe américain d'origine lettonne. Il fait ses études d’ingénieur en électricité. Halsman commence sa carrière de photographe à Paris dans les années 30 se faisant rapidement connaître comme le photographe le plus prometteur de sa génération.

  • Il ouvre un studio de portrait à Montparnasse en 1934 où il photographie Gide, Chagall, Malraux, Le Corbusier et beaucoup d'autres artistes et intellectuels.

  • Dès l’invasion Allemande en 1940, il fuit la France, obtient un visa pour les États-Unis grâce à Albert Einstein et émigre en Amérique avec sa femme Yvonne et ses filles. Il est très rapidement remarqué et commence très tôt à travailler pour la célèbre revue du LIFE Magazine, photographiant des stars telles que Marilyn Monroe, Elizabeth Taylor, Audrey Hepburn, Albert Einstein, Alfred Hitchcock, John F. Kennedy , Andy Warhol.

  • Il réalise 101 couvertures pour le célèbre magazine, un record. Il démarre également en 1941 une collaboration avec Salvador Dali qui durera 37 ans. En 1945, il est élu premier président de l’America Society of Magazine Photographers. En 1949, son premier livre est publié, « The Frenchman », entièrement consacré à Fernandel, qui devient vite un best-seller.

  • Il est invité à se joindre à Magnum dès 1951 et sera contributeur à partir de 1956. C’est durant cette période qu’il commence sa célèbre série des sauts de personnalités, d’abord pour la banque d’images de la NBC puis pour LIFE , en photographiant des personnalités en plein bond comme le président Nixon, le duc et la duchesse de Windsor et bien d’autres. Elle débouchera sur l’un de ses livres les plus connus : « Jump Book » (1959). Ces photographies pleines d’esprit et d’énergie sont devenues une part importante de son œuvre. Son portrait de Dali avec trois chats, une toile et de l'eau en suspens dans l'air est devenu une des plus célèbres photographies du peintre.

Célèbre pour ses portraits de personnalités et ses photos de mode, avec une immense originalité, ses portraits dégagent une atmosphère de spontanéité en dépit de poses soigneusement élaborées. Utilisant un appareil photo à deux objectifs qu’il a lui-même conçu, il a le don de saisir la personnalité de ses sujets, révélant souvent leurs profondeurs cachées. Pour Halsman dès le début photographier signifie faire le portrait des gens et ainsi accepter un nouveau challenge chaque fois, celui d’apprendre à capter l’intimité vraie dans les mouvements discrets d’un geste ou d’une expression. Il donne une image humaine et réaliste sans précédent.

Philippe Halsman, autodidacte, La photographie il la considère comme un outil qui donne libre cours à son imagination. Il s’intéresse à la mise en scène, sous forme d’images ou de scénarios fictifs.Il aime beaucoup l'humour, mais aussi expérimenter de nombreux processus créatifs photographiques avec des images chargés en humanité. Loin de se contenter de n’être qu’un portraitiste de célébrités, il ne cessera d’expérimenter et de repousser les limites de son métier de photographe. Original, direct, avec une exigence et un soin dans le détail, il exprime dans ses photos humour, vivacité, vie et le naturel.

« Par bonheur, j’ignore les règles de la photographie, car si je les connaissais, je ne serai pas créatif. Des règles, il y en a trop. » Philippe Halsman

Rare son les photographes dans les années 50’ qui avait compris le potentiel surréaliste, étrange de la photographie au flash, Halsman en est un et sera un précurseur en la matière. Le surréalisme nait de cette illusion de figer le mouvement. Ses Portraits de « Sauts » poussent plus loin encore ce dualisme, la distorsion de la vérité par l’illusoire fixation du mouvement, Halsman est toujours à la recherche d’une quête d’une vérité plus profonde qui est celle du sauteur lui-même, dans le saut le sujet mû par une explosion d’énergie en s’affranchissant de la gravitation, il ne peut plus contrôler son expression, les muscles de son visage et de ses membres, alors le masque tombe et le sujet devient lui-même, naturel, visible révélant sa propre et intime personnalité. Il y a ceux qui serrent les jambes comme Richard Nixon ou qui remontent leur jupe comme Grace Kelly ou encore d’autres qui écartent les bras comme Brigitte Bardot ou Marilyn, symbole d’une sexualité libre et exubérante. Ses photos sont une question de centimètres et de secondes, mais sous son objectif, la personne lors du grand saut, devient un astronaute, libre et heureux.

Il compte parmi les plus grands portraitiste, trois de ses images feront l’objet de timbres poste. Les contributions d'Halsman à l'art du portrait sont innombrables et ses photographies resteront emblématiques de la culture populaire américaine du milieu du 20e siècle.

Dali et Halsman : dès 1941, Halsman rencontre Salvador Dali à New York, les deux ont tout pour s'entendre, ils ont tous les deux vécus à Paris et fuient l'occupant, les deux ont le culte de l'humour et adorent la psychanalyse, leur collaboration dure 37 ans. Parfois, Dali allant même jusqu’à redessiner sur les tirages.Pendant 47 séances, se mélangent, les envies de communication de Dali, sa folie calculée, et le savoir-faire technique d'Halsman. Les deux ont un petit faible pour les idées délirantes. En 1953, Philippe Halsman croit voir dans les moustaches de Dali, le symbole de la force imaginative de l'artiste. Les deux compères créateurs ont alors l’idée d’en faire un livre. Pendant deux ans, Halsman photographie Dali dans diverses attitudes qui aboutira en 1954 à la publication d’un ouvrage intitulé « Dali's Mustache ».

Avec Dali il va pouvoir les pousser à l’extrême, produisant ses plus passionnantes créations, Dalí comme sujet, ses idées visuelles fourmillent davantage, son humour et son excentricité sortent renforcés. Fasciné par les moustaches du peintre espagnol, il a su faire ce qu’il s’était fixé comme suprême objectif, « atteindre l’essence même des choses », capter la personnalité du peintre.

« Pour mon travail sérieux, je m’efforce d’atteindre l’essence même des choses et des objectifs qui sont peut-être impossibles à réaliser. D’un autre côté, je suis très attiré par toute forme d’humour, et cet aspect puéril de mon caractère m’amène à toutes sortes de comportements frivoles. » Philippe Halsman

« La photographie doit essayer d’utiliser les instruments de chaque profession, si vous photographiez un peintre, vous utilisez un pinceau ou un chevalet. » Philippe Halsman

« Chaque visage que j’observe semble cacher et parfois subrepticement révéler le mystère de l’être humain. Capturer cette énigme est devenu une passion et le but de ma vie » Philippe Halsman

Salvador Dali, 1942

Salvador Dali, Atomicus, 1948

Salvador Dali, Popcorn Nude, 1949

Jean Cocteau, 1949

Fernandel, New York, 1948

Richard Nixon, 1951

Anna Magnani, Rome, 1951

Marilyn Monroe, 1952

Cover Life Magazine du 7 Avril

Marilyn Monroe, 1952

Marilyn Monroe dans son Appartement, 1952

Marilyn Mao, 1952

Audrey Hepburn, Rome, 1954

Salvador Dali, Moustache, 1954

Salvador Dali, The Morning Show, 1956

The Duke and Duchess of Windsor, 1956

Marilyn Monroe, New York, 1959

Alfred Hitchcock, 1962

Andy Warhol, 1968