Stéphane Sednaoui (1963) photographe franco-américain, né à Paris, il est aussi réalisateur et producteur. Sa mère, grande amie de Mondino le fait pénétrer dans le milieu photographique.
En 1981, à l’âge de 18 ans, il débute comme directeur de casting pour des campagnes de publicité avant d'incarner en tant que mannequin l’image du couturier Jean Paul Gaultier avec lequel il travaille pendant deux ans de 1982 à 1984.
En 1984 il décroche ses premières commandes éditoriales, des portraits pour le magazine anglais « Tatler » et pour le journal « Libération ». Il collabore par la suite avec de nombreux magazines parmi lesquels « Vanity Fair », le « New York Times Magazine », « Interview » et « Le Monde ». Il a une préférence pour les artistes à forte personnalité tels que Charlotte Gainsbourg, Björk, Sofia Coppola, Robert Mitchum et Javier Bardem.
En 1985 Franca Sozzani, éditrice en chef du magazine « Per Lui », lui commande sa première série de mode. Son contact avec la photographie de mode est énergique, parfois caricatural, dans un style bande dessinée, se différenciant ainsi des images de mode du moment. Il donne une approche plus cinématographique qui va émerger à partir de 2000. Conquit par son talent, Franca Sozzani invite Sednaoui à intégrer le « Vogue Italia », avec lequel il collabore régulièrement.
Ce sont ses contributions dès 1988 au magazine pop iconique « The Face » revue underground ou il pose définitivement les jalons de son univers particulier.
En 1989, il couvre plusieurs événements, la révolution roumaine et les célébrations du bicentenaire de la révolution française.
Dans sa série Fashion Heroes, faite de figurines découpées à la main et rephotographiées, Sednaoui photographie les créateurs Jean Paul Gaultier, Azzedine Alaïa et Vivienne Westwood, aux côtés des mannequins phares de l’époque, créant une aventure épique de super-héros.
À partir de 1990, il créé des visuels et couvertures d’album pour des artistes entre autres Björk (Post, 1995), Kylie Minogue (Impossible Princess, 1997), Les Rita Mitsouko, Mc Solaar, Mick Jagger et Madonna. Cette dynamique le mène naturellement à réaliser des vidéo-clips quelques années plus tard.
En 2001 en couple avec Laetitia Casta, ensemble ils ont une fille, « Sahteene ».
Le 11 septembre 2001 suite à l’attentat du World Trade Center, il se porte volontaire afin de chercher des survivants, et réalise un portfolio spécial illustrant le travail des équipes de sauvetage à Ground Zero qui est publié dans le magazine « Talk » et en couverture du numéro spécial du journal « Libération ».
En 2006 il effectue une série de photos du spectacle de Chopinot qui seront exposées au Musée des Arts décoratifs de Paris en 2007
Il collabore avec le photographe William Klein, réalisant ensemble un portfolio qui sera publiée en 2009 dans le magazine d'art contemporain Paradis.
Bien que Sednaoui n’ait pas suivi de formation dans les métiers de l’image et qu’il n’ait jamais été assistant photographe, c’est en travaillant avec différents artistes qu’il forge rapidement son univers visuel.
Sa carrière commence sous le signe de William Klein, très tôt il entreprend de chercher un itinéraire artistique personnel précis, inspiré par le pop et underground.Un pied dans la mode il se retrouve devant l’objectif des photographes Steven Meisel et Peter Lindbergh, ainsi que William Klein et Andy Warhol. Il entretient au fil des ans une œuvre complète et variée passant des essais photographiques, aux portraits, de la photographie de mode au photojournalisme.
Il développe une photographie magique et irréelle, un jeu continu de miroirs déformants, de superficies qui troublent et confessent quelle est leurs natures, en illusions et fictions. Sa marque de prédilection est l’inversion des territoires photographiques, il porte le domaine de la mode vers des frontières que celle-ci n’avait jamais atteinte. Il mélange le reportage journalistique classique avec des photos personnelles, offre au lecteur une forêt de significations.
Ses images sont comme un disque que l’on passe à l’envers, émettant des phrases incompréhensibles, ses créations stimulent, dérangent devant leurs dynamiques et leurs glissements de sens continu.
« Méfiez vous de ce que vous appelez réalité et au moins une fois cherchez à ne pas croire ce que vous disent vos propre yeux, confus et intimidés. » Stéphane Sednaoui