Slim Aarons (1916-2006) photographe américain, né George Allen Aarons dans le quartier de Manhattan à New-York. Il passe sa jeunesse dans le New Hampshire.

    • À l’âge de 18 ans, il s’enrôle dans l’armée américaine dans la « Eighth Army Division » et travaille comme photographe au sein de l’académie militaire de West Point. Il devient reporter de guerre pendant de la Seconde Guerre mondiale pour laquelle il est décoré de la médaille militaire « Purple Heart ». Aarons raconte que les combats lui ont enseigné que la seule plage qui vaut la peine qu’on y débarque est celle qui est « ornée de ravissantes jeunes femmes dénudées, bronzant sous un soleil tranquille. »

    • Après la Seconde guerre, il rejoint la Californie et commence une nouvelle carrière en photographiant des célébrités idéalisées, dans des endroits magnifiques, à la manière de natures mortes. A Los Angeles, au nouvel an 1957 il réalise l’une de ses plus célèbres photographies celle des « Kings of Hollywood » regroupant sur le même cliché Clark Gable, Van Heflin, Gary Cooper et James Stewart vêtus de leurs tuxedos, se détendant dans le bar « Roumanoff’s », fumant, buvant et riant, il capture un moment de sincérité entre ces hommes puissants d'Hollywood qui à eux-seuls définissent une époque, l'idéal masculin.

    • De 1950 à 1980, il devient le photographe de la Jet Set et se consacre entièrement à la représentation du Hollywood glamour et doré. Son travail se retrouve rapidement dans les plus prestigieux magazines tels que « Life », « Town & Country », « Holiday », « Travel and Leisure ». Ces revues lui donne la possibilité de faire de nouvelles connaissances dans le mode de vie jet-set des stars hollywoodiennes, des personnalités mondaines américaines et européennes ainsi que d'autres nombreuses célébrités.

    • En 1974 La publication de son ouvrage « A Wonderful Time : An Intimate Portrait of the Good life » vient incontestablement renforcer son rôle de photojournaliste et lui donne une reconnaissance internationale.

    • En 2003, il publie « Once Upon a Time », en 2005 « A Place in the Sun » et suit celui en 2007 de « Poolside with Slim Aarons ».

    • Son œuvre fait objet de nombreuses expositions à travers le monde, en 2006 à la « Torch Gallery » d'Amsterdam, puis en 2007 à la galerie « M+B » de Los Angeles et à New York en 2008 à la galerie « Yancey Richardson ».


Aarons est connu comme l'un des plus célèbres photographes de la jet set ainsi que de la haute société, ses photographies couvrent des années 1950 à 1980. Il bâtit sa carrière sur ce qu’il appelle « photographier des gens passionnants qui font des choses passionnantes dans des endroits passionnants ». Il sait manier la photographie avec une immense acuité, s’y prendre pour relever de petits détails, des touches imperceptibles mais vitales qui élèvent son travail au dessus de ces hagiographies. Il ne s’agit nullement d’une présentation délibérément subversive du style de vie des privilégiés. Son regard ne semble ni flatteur, ni dénigreur, ni persifleur, mais l’atmosphère réelle est toujours présente dans ses clichés et n’en est pas moins par son aspect résolument satirique.

De Palm Beach à Acapulco, de Gstaad à Aspen, cocktail à la main au bord de la piscine lors des garden parties ou faisant du ski nautique, Slim Aarons a réalisé au cour de sa carrière un voyage en technicolor, ses photos très composées dégagent un style vintage immédiatement reconnaissable, elles sont construites comme des tableaux, aux couleurs saturées.

Son plaisir, photographier de belles femmes en tenue chic ou savamment décontractées dans des villas luxueuses, des hôtels, il privilégie la lumière naturelle et les décors en extérieur. À travers ses instantanés de vie très posés, il livre une image idéalisée de l’Amérique d’après-guerre, où il fait bon vivre, retranscrivant un idéal de perfection de plénitude où le glamour est au premier rang.

Il n’a jamais recours lors de ses prises, à un quelconque styliste, c’est seulement a lumière naturelle et les célébrités qui l’intéressent. Son approche est simple pas de maquillage ou de lumière artificielle, il privilégie l'opulence naturelle de ses sujets et leur environnement pour illuminer son objectif. Avec un simple appareil, son Leica il réalise des scènes typiques qui se déroulent au soleil, près d'une piscine entourée de belles nageuses, dans des décors luxueux ou dans leur propre demeure.

Il approche ces élites, avec lesquelles il entretient une véritable amitié et a de leur part une confiance absolue. Sa conception avant toutes choses, est le beau, le glamour, le faste et ses terrains de jeux, les pistes de ski, les bords de piscines privées, les maisons de campagne et les hôtels particuliers disséminés aux quatre coins du monde.

Chacune de ses photos a changé la façon d'appréhender la mode dans les années 70. Grâce à lui, chacun des objets figurant sur ses clichés devient désirable. Lorsqu’il shoote les piscines, elles servent de modèles à ceux qui en construisent.

Ses modèles, les stars de ciné, les têtes couronnées, les artistes, les milliardaires et les héritiers qu’il s’emploie à immortaliser sous leur meilleur jour. Slim Aarons sait ne pas froisser l’ego des puissants. Il peux s’introduire dans leur milieu, obtenir leurs faveurs et leurs pudeurs. Les plus riches lui ouvrent d’autant plus facilement les portes de leur intimité, qu’il sait se faire discret en reportage, avec sa bienveillante curiosité. Comme la « pauvre petite fille riche », Barbara Hutton, posant dans son cottage de Venise, l’extravagant Truman Capote dans son tout aussi extravagant appartement de Brooklyn, ou Helena Rubinstein et son prince de mari Archil Gourielli au milieu de leur collection d’œuvres d’art dans leur appartement aux trois étages, aux vingt-six pièces et aux dix baignoires, sur Park Avenue.

« Les gens me demandent souvent, pourquoi est-ce que tous ceux que tu photographies paraissent si heureux, parce que je suis celui qui les photographie ! » Slim Aarons

Son travail photographique est un subtil croisement entre les photographes Anglais Cecil Beaton pour le carnet mondain et Martin Parr pour les scènes de récréation en technicolor. Aarons, l’américain documente ce qu’il appelle « le reste », le reste que 99 % de ses contemporains boudent, préférant les reportages sur l’adversité et les soucis du monde d’après-guerre.

Pour la petite histoire, son appartement aurait inspiré le décor architectural du long métrage, « Fenêtre sur cour » d’Alfred Hitchcock

« Je connaissais tout le monde, ils m’invitaient à leur fêtes car ils savaient que je ne leur ferais pas de mal. J’étais l’un d’entre eux. » Slim Aarons

Eleuthera Pool Party, Bahamas, 1950

Humphrey Bogart et Lauren Bacall, Berverly Hills, 1951

Marilyn Monroe, Beverly Hills, 1952

Man Ray, Paris, 1957

Jackie Kennedy, Paris, 1959

The Berverly Hills home of interior,

Decorator James Pendleton, 1960

The Canellopoulos Penthouse Pool, Athènes, Grèce, 1961

A Party at the Kaufmann Desert House, Palm Springs, 1970

George Hamilton, Ruth Luthi

et Sabine Korte, St Tropez, 1977

Catherine Wilke, Elisabetta Catalano,

Pamela Grupas, Charlotte Tieken, Capri, Italie, 1980

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