Jean Gaumy (1948) photographe français, né à Royan dans le quartier de Pontaillac, il effectue sa scolarité à Toulouse et Aurillac. Puis suit des Études supérieures de lettres à Rouen durant lesquelles il collabore comme rédacteur et photographe pigiste au journal régional « Paris Normandie ».

      • En 1972, il photographie les ouvrières d’un atelier de filetières à Fécamp dans l’usine la « Boucane », conserverie de poisson.

      • Il effectue un bref passage à l’agence « Viva » et en 1973 à la demande de Raymond Depardon, il rejoint l'agence française « Gamma » où il débute sa carrière de photographe professionnel. Durant ces années, il couvre l’actualité internationale, et entame deux longs projets personnels sur des sujets jamais encore traités en France.

      • Le premier de 1975 à 1976, consacré à la vie d’un hôpital, et un second de 1976 à 1979 ou il est le premier photojournaliste à être autorisé à pénétrer une prison française, essai photographique intitulé « Les incarcérés », édité en 1983 avec des extraits de ses carnets personnels écrits à la première personne.

      • En 1976 après s’être fait repéré aux « Rencontres d’Arles » par les photographes Marc Riboud et Bruno Barbey, il rejoint l’agence Magnum Photos en 1977.

      • En 1984 il réalise son premier court métrage sur la conserverie de ses débuts « La Boucane », relatant les liens forts qui s’établissent entre ces femmes de tout âge autour d'un travail pénible et usant, elles parlent d’elles-mêmes, de leur vie, en toute intimité. Son film est nominé en 1986 au César du meilleur documentaire. Cette même année, il débute un cycle d’embarquements hivernaux à bord de chalutiers dits « classiques » qu’il documente jusqu’en 1998 et aboutit en 2001 à un ouvrage intitulé « Pleine Mer ».

      • En 1986 il se rend en Iran lors de la guerre avec l’Irak et y retourne à plusieurs reprises.

      • En 1987 il réalise son second documentaire « Jean-Jacques », passe deux ans dans la commune d’Octeville-sur-Mer, relatant cette fois ci l’histoire à travers le regard de Jean-Jacques, un marginal qui ne mérite pourtant pas d’être considéré comme l’ « idiot du village », il témoigne de sa vie quotidienne et des liens établis entre lui et les enfants, l’école, les jeunes de la commune.

      • En 1994 il tourne son troisième film à Raulhac en Auvergne, « Marcel, prêtre », révélant l’effet du temps sur un personnage important de l’enfance du réalisateur, Marcel Puech, ainsi que sur son environnement, ce qui doit être un film sur la vie d’un curé de campagne devient alors un témoignage de la réconciliation entre l’enfance et l’âge adulte.

      • En 2001 il reçoit le « Prix Nadar » pour son ouvrage « Des tempêtes, à bord de l'Abeille Flandre ».

      • En 2005, il engage les repérages et le tournage son nouveau documentaire « Sous-Marin » pour lequel il passe quatre mois en plongée lors d’une mission secret-défense dans les mers arctiques à bord d’un sous marin nucléaire d’attaque français, une première dans le monde du documentaire international.

      • En 2008, il débute tout un travail de reconnaissance photographique qui le mène des mers arctiques à bord du brise-glace « Amundsen » et se rend sur le territoire contaminé de Tchernobyl en Ukraine. Année ou il est nommé officiellement « Peintre officiel de la Marine », titre accordé par le ministre français de la Défense aux artistes ayant consacré leur talent à la mer, à la Marine nationale et aux gens de mer.

      • En 2010, il obtient une seconde fois le « Prix Nadar » pour son livre « D'après nature », série photographique consacrée aux paysages de montagne.

      • Il embarque de nouveau, à deux reprises en 2010 et 2011, à bord du « Terrible », sous-marins français, le plus récent dédié à la dissuasion nucléaire.

      • En 2012, un an après L'accident nucléaire il se rend à Fukushima au Japon.

      • En 2013, il rejoint l'équipe scientifique internationale BB Polar avec laquelle il part au Spitzberg et au Groenland.

      • En 2016, il est élu avec Sebastião Salgado et Bruno Barbey à l' « Académie des Beaux Arts » de l'Institut de France.


Jean Gaumy réalise de nombreux voyages en Europe, aux États-Unis, en Afrique, au Moyen Orient, au Bangladesh, au Pakistan, en Indonésie, en Malaisie, au Japon, et effectue des reportages célèbres consacrés à la pêche en haute mer et sur l’Iran post-révolutionnaire.

De nos jours, nombreux de ses clichés figurent dans les plus grandes collections, la Bibliothèque nationale de France, le musée national de la Marine ainsi que la Fondation nationale de la Photographie.

Loin des documentaires classiques, ses films et ses photographies sont empreints d’une sensibilité contemplative tout en restant dans la mouvance de la vérité, dans une atmosphère intime, sa caméra ainsi que son appareil dévoilent l’âme de ses protagonistes.

« Photographier c’est comme pêcher ou écrire. C’est sortir de l’inconnu qui résiste et refuse de venir au jour. » Jean Gaumy

Coluche dans sa loge, 1974

Iran, 1986