Robert Adams (1937) photographe américain né à Orange dans le New Jersey, qu'il quitte rapidement pour s'installer dans le Wisconsin, puis rejoint le Colorado ou il passe plus de trente ans de sa vie.

  • De 1952 à 1955, il étudie à la « Wheat Ridge High School » dans le Colorado.

  • De 1955 à 1959, il suit des cours en Californie à l'université de Redlands, et obtient une licence d'anglais.

  • A partir de 1962, il est chargé de cours et est maître-assistant au sein du Colorado Collège, ainsi que du Colorado Springs.

  • En 1965, il décroche un doctorat à l'« University of Southern California » de Los Angeles, et enseigne la littérature anglaise en tant que professeur.

  • En 1967, il opte définitivement pour la photographie, devient photographe indépendant et écrivain, débutant des grands cycles photographiques en noir et blanc, avec une nouvelle vision critique du paysage américain qui fait de lui, le chef de file d'une photographie de paysages altérés par la main de l'homme.

  • En 1970, il publie son premier ouvrage, « White Churches of the Plains ».

  • En 1973, récompensé par la Fondation John-Simon-Guggenheim, il obtient une bourse, puis une seconde en 1980.

  • En 1974, son troisième ouvrage est édité sous le nom, « The New West », regroupant ses images apparentées au registre documentaire, des photographies austères et nuancées de l’aménagement suburbain dans le Colorado de la fin des années 1960 et du début des années 1970.

  • En 1975, il participe à une exposition collective, intitulée « New Topographics » à la Georges Eastman House.

  • En 1981, il réalise une nouvelle exposition collective, « American Landscapes » au Museum of Modern Art de New York.

  • En 2009, il reçoit le prix de la fondation internationale Hasselblad.


Il est au coté du photographe Lewis Baltz, un représentant majeur de la nouvelle photographie américaine, avec pour devise que l'art, la nature et la forme naturelle sont inextricablement imbriqués. Il photographie la rencontre de la terre et de l'habitat humain de manière que le paysage et les constructions reçoivent des qualités traditionnellement associés à l'autre.

Il appartient au mouvement artistique des « Nouveaux Topographes » depuis les années 1970, en étant neutre et s'interdisant tout jugement critique du sujet. Ses images sont titrées comme des documents, établissant leur neutralité, elles ne donnent qu'une information géographique et se veulent purement descriptifs.

Un jour, durant les années 1970, il aperçoit une colonne de fumée s’élever au-dessus de l’usine de production d’armes nucléaires de Rocky Flats près de Denver, il décide de suite de mettre en images ce que peut être une catastrophe nucléaire, armé d’un Hasselblad, dissimulé dans son sac, il arpente la ville, sa banlieue, ses parkings et ses centres commerciaux, pour photographier les habitants, façonnés par la société de consommation et vivant sous l’emprise de cette menace, ce qui l’intéresse particulièrement ce sont les relations visibles entre les personnes et le danger potentiel, sous l’apparente tranquillité des humains, se dissimule ce danger quasi invisible, mais qui selon lui, reste inévitable et qu'il parvient à mettre en images.

Depuis ses débuts en photographie, il est un chroniqueur important et influent de l’Ouest américain, sa vision s'axe autour de deux pôles, la relation tragique entre l’homme et la nature, ainsi que sa quête d’une lumière et d’une beauté rédemptrices au sein de paysages dégradés.

Pour Robert Adams, l’État du Colorado est depuis le début de sa carrière, une véritable passion, il en photographie les moindres endroits ou la main de l'homme à modifié ce paysage de l'Ouest américain, cherchant en permanence à enregistrer le développement humain, soucieux d'en comprendre les répercussions environnementales, avec des images austères, nuancée set lumineuses de l’aménagement suburbain.

Le paysage prend les attributs de la régularité industrielle, de la brutalité urbaine et de l'artificialité. Dans cet univers ambivalent, les faits mécanisés représentent subrepticement des faits naturels, tandis que la nature adopte les caractéristiques de la culture.

Il plaide avec force et clarté en faveur d'une approche traditionnelle et humaniste de la photographie, d'une responsabilisation en matière d'environnement, donne à voir une fusion des contraires, l'existence simultanée de l'harmonie et de la discorde, de la beauté dans la laideur.

Ses images se distinguent par leur économie et leur lucidité, par un mélange de déploration et d’espoir, en offrant un récit intime et cohérent de l’évolution de l’Ouest des États-Unis à la fin du 20eme siècle et au début du 21eme siècle, un regard sur la complexité et les contradictions de la société contemporaine mondialisée.

Ses tirages qu'il réalise lui même de petit format, n’excèdent pas 15 cm x 15 cm, sont d'une précision quasi inégalée ou les noirs sont profonds, et toujours illuminés par une lumière qui semble inquiétante.

« Alors que nous réfléchissons une fois encore aux conséquences d'une éventuelle catastrophe nucléaire, ce qui aujourd'hui ressort surtout de mes images ce sont les gestes, aussi discrets et fugaces soient-ils, d'affection, de tendresse et d'amour pour nos semblables. » Robert Adams

Colorado Springs, Colorado, 1968

Eden, Interstate 25, Colorado, 1968

Eden, Colorado, 1968

Pikes Peak, Colorado Springs, Colorado, 1969

Quarried Mesa Top, Pueblo County, Colorado, 1978