Annie Leibovitz (1949) photographe américaine, née Anna Lou Leibovitz à Waterbury dans le Connecticut, fille de Sam Leibovitz, lieutenant colonel de l’Armée de l’Air. En 1967 elle étudie la peinture au « San Francisco Art Institute » et suit des cours du soir de photographie.

  • En 1970, elle travaille au sein du magazine musical « Rolling Stone », très rapidement reconnue pour son talent de ses portraits de célébrités, elle devient en 1973 à l’age de 23 ans la photographe officielle de la revue.

  • En 1975, à la demande du magazine, elle suit la tournée du groupe des Rolling Stones.

  • En 1980, le matin même de la mort de John Lennon, elle photographie le chanteur nu, embrassant Yoko Ono habillée. L’image fait la Une et reste l’une des plus célèbre de la photographe. A cette époque, elle enchaine un nombre incroyable de plus de 140 couvertures, ainsi qu’une douzaine de reportages, dont celui de la démission de Richard Nixon en 1974.

  • En 1983, elle quitte le magazine « Rolling Stone » et rejoint celui du « Vanity Fair » qui connaît pour la réédition de son premier numéro le succès immédiat, grâce à la photographe, elle réalise à nouveau un nombre impressionnant de couvertures comme celle de Whoopi Goldberg dans un bain de lait, de Demi Moore enceinte, cliché qui obtient en 2005 par l’« American Society of Magazines Editors », la deuxième place des meilleures couvertures de magazines des quarante dernières années.

  • A la fin des années 1980, elle partage sa vie avec Susan Sontag, l'essayiste, historienne de la photographie et romancière, avec laquelle elle reste jusqu’à la fin de sa vie en 2004.

  • En 1986, elle est invitée et expose à Arles pour les « Rencontres internationales de la photographie ».

  • En parallèle de ses travaux éditoriaux, elle réalise des campagnes publicitaire pour Gap, Givenchy.

  • En 1987 elle obtient pour sa campagne publicitaire « American Express », une récompense, un Clio Award. En 1991 elle fait l'objet d'une exposition à l’ « International Center of Photography » de New York.

  • En 1996, elle est la photographe officielle des Jeux olympiques d’Atlanta, à la suite de cet événement, elle édite « Olympic Portraits », une série de portraits d’athlètes tels que Michael Johnson et Carl Lewis.

  • En 1998, elle intègre le magazine « Vogue ».

  • En 1999, elle est aux commandes pour la première fois du calendrier Pirelli 2000, effectuant sa session photographique dans un petit village, à Rhinebeck dans l'état de New York. La même année, elle expose à la « National Portrait Gallery » de Washington, et publie « Women », ouvrage de 170 portraits de femmes.

  • En 2005 une rétrospective organisée par le « Brooklyn Museum of Art », intitulée « 1990-2005, Annie Leibovitz, A Photographer’s Life », rend hommage à son travail.

  • En 2009, elle reçoit la médaille du centenaire de la « Royal Photographic Society » ainsi que le Prix « Infinity Awards » pour l’œuvre d’une vie. Aujourd’hui elle continue ses collaborations avec Vanity Fair et d’autres magazines et travaille avec de grandes marques comme Christian Dior ou Louis Vuitton.

  • En 2012, la France la nomme « Commandeur de l’Ordre des Arts et Lettres ».

  • En 2013, son œuvre est récompensée par le prix « Prince des Asturies de la Communication ».

  • En 2015, elle est à nouveau sélectionnée pour la réalisation de la 43eme édition du calendrier Pirelli , celui de 2016.

Depuis plus de 20 ans, la photographe Annie Leibovitz produit des images expressives, sincères, et en harmonie avec le public autant qu’avec ses modèles. De son objectif se ressent une collaboration étroite et une complicité avec son sujet. Elle réussit à capter l’intimité de chacun, en créant un contact et une communication intense.

Son style est qualifié de glamour, léché, mettant en situation des stars dans des décors souvent grandioses. Ces images sont extrêmement travaillées, elle s'entoure d'une équipe de près de 15 personnes, éclairagistes, accessoiristes, décorateurs, stylistes, lui permettant d'obtenir des images puissantes, au cadrage classique, à la scénographie d'inspiration théâtrale, à la position des corps baroque et très souvent avec une touche légèrement provocatrice.

« Une chose que vous pouvez voir dans mes photos, c’est que je n’ai de peur de tomber amoureuse des personnes que je prends en photo. » Annie Leibovitz

Annie Leibovitz amène ses sujets à un statut de dieu ou de déesse grecque. Elle n’utilise pas de longues focales et n’effectue pas de portraits serrés. Sa photographie ne montre pas seulement la star en scène, mais elle pénètre une partie des coulisses.

« Mon objectif de prédilection a toujours été le 35mm. Il capture mieux l’environnement. On ne peut pas trop se rapprocher avec un 35mm. » Annie Leibovitz

A l’image de Richard Avedon, elle commence sa carrière très jeune, à 21 ans au sein du magazine Rolling Stones, en l’espace d’à peine 2 ans, elle se hisse à la tête du département photographique du mensuel. Pendant presque 10 ans, elle développe une identité visuelle qui devient sa marque de fabrique, l’utilisation de couleurs vives avec des poses surprenantes, comme son cliché de John Lennon et Yoko Ono, une posture du couple inattendue, un mélange d’intimité et de beauté au milieu de couleurs chatoyantes.

« Quand j’ai commencé à être publiée, j’ai tout de suite pensé à l’approche journalistique de Margaret Bourke-White. Je croyais que je devais capturer la vie, que je ne devais pas l’altérer ou la tempérer, que j’étais juste là pour voir ce qu’il se passait et témoigner du mieux que je pouvais. Cette séance avec John était différente. J’étais impliquée, et j’ai réalisée que l’on ne peut pas s’empêcher d’être touché par ce qui se passe face à vous. Aujourd’hui, je ne crois plus du tout à ce que l’on appelle l’objectivité. Tout le monde a un point de vue. Certains l’appellent le style, mais en fait, ce sont les tripes d’un photographe » Annie Leibovitz

Son approche de la photographe au fil des années évolue, elle devient actrice dans son travail, ses portraits sont un point de vue sur une personne, avec toute la part de sentiments qui en résultent, ce n’est pas une vision de son modèle, c’est bien sa vision.

L’une des raisons pour lesquelles elle choisit de quitter Rolling Stones pour Vanity Fair, est d’élargir sa palette de sujets de tous horizons. Elle admire le travail des photographes portraitistes comme Irving Penn, Richard Avedon et celui de photographes plus rudes tel que Robert Frank.

« Quand je dis que j’ai envie de prendre en photo quelqu’un, cela signifie que j’ai envie de le connaître. Tous les gens que je connais, je les prends en photo » Annie Leibovitz

John Lennon et Yoko Ono, 1980

Lance Armstrong, New York, 1999


1999, en studio, elle dresse le portrait de Lance Armstrong, l'année de son triomphe au Tour de France, une victoire humaine avant d’être sportive, le cycliste américain remporte l'étape finale face à un adversaire qui pouvait lui être fatal.


Trois années plus tôt un cancer interrompe sa carrière et bouleverse son existence, maladie qu'il vainc les bras levés en signe de victoire, la photographe le met en scène, pédalant sous une pluie drue, allusion visuelle de cette pluie battante sous laquelle Lance à triompher en 1993 pour la première fois à Oslo, signant son titre de champion du monde.


Cette image la nudité n'a pas comme fonction de surprendre, c'est le désir de dévoiler la beauté d'un corps triomphant, l’harmonie d'un geste athlétique, le secret d'une volonté et d'une passion qui l'emportent sur la souffrance et la fatigue, un portrait puissant d'un homme qui est la personnification de la force et de l’énergie vitale.

Laetitia Casta, 1999

Calendrier Pirelli 2000

Lauren Grant, 1999

Calendrier Pirelli 2000