Franco Fontana (1933) photographe italien, né à Modène. Dès 1961, il débute en tant que photographe pour son plaisir, tout en exposant au sein de clubs photo amateurs, afin de se faire connaître et pouvoir remporter des prix.

  • En 1963 il est invité à exposer ses premiers travaux lors de la 3e Biennale de la couleur à Vienne. Deux ans plus tard en 1965, ses études sur la couleur, l’espace, la forme et la lumière sont présentées lors de sa première exposition personnelle, à la « Subalpina Società Fotografica » de Turin.

  • En 1967, il séjourne à Prague, une ville ou il découvre le monde urbain.

  • En 1968, il expose cette fois ci dans sa ville natale de Modène, à la « Galleria della Sala di Cultura ».

  • En 1970, il publie son premier ouvrage, intitulé « Modena una città », consacré à sa ville de Modène. suivi par une exposition à Ferrare, au Palais des Diamants, ou le public découvre sa série de paysages, « Paesaggi », des Pouilles, de Basilicata, et autres endroits. L'exposition fait immédiatement vibrer les visiteurs et le révèle comme un génie chromatique, avec la pureté des formes et de l’espace et les jeux des ombres de ses images.

  • En 1972, il est reconnu internationalement lors d'une nouvelle exposition à la galerie Brücke Die à Vienne. En 1974 il obtient le prix de la Photokina de Cologne.

  • En 1978, son livre Skyline est l’aboutissement d’une œuvre en pleine maturité, avec lequel il contribue à ouvrir une voie nouvelle dans la photographie italienne.

  • En 1979, il voyage aux États-Unis, pour un nouveau projet, à la découverte des lignes et l’abstraction des paysages urbains, trouvant sur place un tout nouvel environnement, il photographie les paysages des mégapoles en captant des fragments significatifs,cherchant les géométries cachées, qu’il ordonne comme des tableaux abstraits à la façon des peintres, Mark Rothko et Serge Poliakoff.

  • En 1981, il participe à différents ateliers, celui de Arles ainsi que celui de Venise, et édite un ouvrage, cette fois ci en noir et blanc. En 1982 il publie son livre majeur « Presenza Assenza ».

  • En 1984, il réalise une nouvelle série, « Piscine », dans laquelle il marie l’eau bleue, les corps sensuels et offerts des femmes produisant des images à l'atmosphère érotique. Il enchaine les exposions, à la fondation nationale de la photographie de Lyon, au Château d’eau à Toulouse, au musée Pouchkine à Moscou, à Londres puis à Tokyo. Il reçoit le premier prix d'art, le XXVIII Ragno d'Oro, décerné par l'Unesco.

  • En 1985, il s'occupe d’un autre atelier, celui de l’université de Turin qui lui permet d’alimenter un tout nouveau recueil, « La scrittura fotografica », tout en continuant d'exposer à Arles, Madrid, et Berlin.

  • En 1986, il collabore étroitement avec Alexander Liberman des magazines « Vogue USA » et « Vogue France », se lançant dans la photographie de mode et publicitaire, réalisant des campagnes pour Volkswagen, Volvo, Ferrari, Grundig, Kodak, Satoh, Versace, Hermès. En 1987 il expose une nouvelle fois, à la fondation Cartier, la fondation Vasarely à Aix-en-Provence, et Chicago. En 1989, il travaille au sein de la revue « Il Venerdi, insèrt », de l' hebdomadaire du quotidien italien « La Repubblica ». et la même année, reçoit le « Premio della Cultura Presidenza dei Ministri » de Rome.

  • En 1993 il entreprend un road-movie photographique tout au long de la mythique Route 66, reliant Chicago à Los Angeles.

  • En 1995, il participe à la Biennale de Venise avec l’exposition « Un Secolo di ritratto fotografico in Italia 1895-1995 », et est

  • En 1999, il rend hommage à l’atmosphère vivante des tableaux d’Edward Hopper et à la solitude des aliénés et des acteurs de la vie urbaine à travers son ouvrage « Sorpresi nella luce americana »

  • En 2001, il est inscrit dans la « Britannica Enciclopedia », et se rend à nouveau sur la Route 66. En 2002, il parcourt les routes de Saint-Jacques de Compostelle, qui aboutit sur un nouveau livre, dédié aux parcours historiques. Il préside la direction artistique du Toscana Foto Festival, et présente en Emilie son travail sur la Route 66.

  • En 2003 il débute une nouvelle série « Asfalti », asphalte, faisant écho au travail du photographe Aaron Siskind, il participe à l’exposition « Portrait d’une collection en Arles ». En 2004 il enchaine une grande exposition au « Palazzo Reale », à Milan.

  • En 2011, il est invité à la Biennale d’Alexandrie avec un projet personnel « Vita Nova » et à la Biennale de Venise dans le pavillon italien par le conservateur Vittorio Sgarbi.


Franco Fontana consacre toute sa vie à une quête esthétique constante, avec une cohérence créatrice, il est un sorcier des couleurs et des ombres, en poursuivant sa route, avec des séries bien moins connues que ses paysages italiens du début.

Depuis les années 1960, il est un maître dans l’art de la magie de la couleur, réalisant des paysages entre ciel et terre, une mer perdue dans l’horizon, des femmes posées comme des nénuphars sur l’eau des piscines, et les paysages urbains dans lesquels il parvient à la limite de l’abstraction. Que ce soit les paysages de sa chère Italie du début de sa carrière en passant par les différentes recherches dédiées aux paysages urbains, les piscines et les éclats érotiques des nues, et la mer.

« La créativité de la photographie ne se limite pas à des variations sur le noir et blanc, l'instrument mécanique possède son propre système de signes, que l'on doit explorer pour libérer cette force qui fait sentir derrière l'appareil photo, l'homme et non sa reproduction. » Franco Fontana

Il ouvre une nouvelle ère dans la photographie, tout en photographiant son pays, il parcoure la planète toujours pour restituer le même univers fait des chocs de couleurs et de lignes, une sorte de monde parallèle. Il revient souvent des années après sur les mêmes lieux, afin d'essayer de rendre les fluctuations de la lumière, le délire des couleurs.

Ses photographies sont plus réels que la réalité, presque surréalistes à force d’être recomposés, suspendus, il développe un langage visuel personnel avec des couleurs vives, lumineuses, éclatantes de manière à apparaître irréelles et imaginaires. Son écriture n’est pas celle d’un simple coloriste intégrant les apports technologiques de son temps, c'est une façon de peintre, il tente de déchiffrer les lignes du ciel, les compositions géométriques de la nature et des villes, en couleur, son leitmotiv est écrire avec la lumière.

Ses aplats évoquent ceux de Henri Matisse et de Pierre Bonnard, ce sont de larges couches de couleurs violentes sans profondeur et juxtaposées, ses ombres de passants semblent des tableaux surréalistes et oniriques à la Giorgio De Chirico. Il congédie la perspective, l’utilisation naturaliste de la couleur et toute valeur descriptive de l’image, la superficie chromatique devient un champ d'émotions, il cherche en permanence à restituer l’esthétisme et les couleurs de la Renaissance, haute en couleurs.

« J’essaie d’isoler dans l’espace et le temps tout ce qui est normalement mélangé avec une infinité de détails. Pouvoir extraire quelques éléments essentiels de l’ensemble qui se présente à l’œil humain est l’une de mes exigences intérieures, pour parvenir à une unité harmonieuse grâce à l’élimination de tous les éléments naturels inquiétants. De cette façon, un paysage est né qui est constitué par des relations subtiles de l’espace, de la forme, du dessin et de la couleur. » Franco Fontana

Il utilise un équipement simple, un appareil argentique 35 mm Canon avec que trois lentilles, un zoom 17-35mm, un 35-350mm, et une lentille Premier 14mm.

« Dans la photographie, je cherche la dimension de l’espace, à mon avis c’est la base de tout l’équilibre de la vie, et par conséquent de toute forme artistique. » Franco Fontana

Prague, 1967

Los Angeles, 1978

Skyline

Italie, 1987