Julius Shulman (1910-2009) photographe américain, né à New York, fils d’immigrants juifs russes. Il passe son enfance dans une ferme d’un coin reculé du Connecticut.

    • En 1920, à dix ans, la famille déménage à Los Angeles, son père ouvre une boutique de prêt à porter à Boyle Hights, ou toute la famille travaille jour et nuit.

    • En 1923 il perd son père, sa mère se retrouve avec la tache gigantesque de gérer l’affaire et d’élever ses 5 enfants. Il est intéressé très tôt par la photographie, la radiotechnique et doué d’un amour particulier pour la nature.

    • Il est le seul des enfants qui bénéficie de pouvoir fréquenter l’université et d’étudier pendant 7 ans, à la Roosevelt High School, aux l’université de Californie, celles de Los Angeles et de Berkeley.

    • En 1936 il interrompe ses études et réalise ses premières photographies en amateur, celle de la maison Kuhn construire par Richard Neutra qui fait de lui le parrain de la photographie d’architecture, marquant le début d’une collaboration qui se poursuivra jusqu’à la mort de l’architecte en 1970.

    • En 1937, il épouse Emma et ensemble ils logent dans un appartement qui sert à Julius dans le même temps de chambre noire. Son épouse fut le grand amour et sera extrêmement coopérative, elle disparait en 1973.

    • Sa clientèle grandit rapidement, incluant les noms des géants du monde de l’architecture, entre autres, Gregory Ain, John Lautner, Pierre Koenig, Frank Lloyd Wright, Raphael Soriano, Albert Frey, Oscar Niemeyer, Mies van der Rohe et Rudolf Schindler. Il publie dans de nombreuses revues, Arts et Architecture, House and Garden, Life, Look, Time. A coté de la photographie éditorial, il travaille pour des clients renommés de l’économie.

    • En 1962 au sommet de sa carrière, il publie un ouvrage à visée didactique sous le titre de Photographing Architecture and Interiors.

    • En 1969, il reçoit la Médaille d’Or de photographie d’architecture de l’American Institute of Architects.

    • En 1976, trois ans après la mort de sa femme Emma, il rencontre Olga, Viennoise, la femme qui par son caractère est complémentaire au sien.

    • En 1986, il se retire de la photographie et reprend une dernière fois son activité en 2000 en collaboration avec Juergen Nogai.

    • En 2002, il obtient la Croix d’Honneur autrichienne des Sciences et des Arts.

    • En 2004 il remet son fonds d’archives au Getty Research Institute, avec plus de 250 000 négatifs et clichés.

    • En 2005, création de la fondation Julius Shulman institute par la Woodbury University.

Julius Schulman est reconnu internationalement pour son travail en tant que photographe d'architecture. Shulman révéle des aspects rarement présentés du modernisme californien, meme si une majorité de ses images sont prises essentiellement en Californie, il dépasse les frontières, ne se cantonnant pas qu’à la côte ouest, il pousse son exploration à tous les États américains, au Mexique, en Israël et à Hong Kong.

La photographie de Julius Shulman a joué un rôle instrumental dans la diffusion de l’image du style de vie californien du milieu du XXe siècle dans le monde entier. Son œuvre identifie et met en valeur les éléments importants de structure, de fonctionnalité et de conception de chaque réalisation dans le contexte à la fois de l’environnement naturel et de l’existence de ceux qui y vivent. Cette sensibilité, associée à son sens brillant et intuitif de la composition et de l’instant, lui a valu la réputation d’être un des maître du genre de la photographie du modernisme. II a fait passer la photographie d'architecture d'un statut commercial à celui d'art.

Ses photographies d'architecture, font éclater les bâtiments comme ceux de Charles Eames , ainsi que ceux de ses amis proches, Richard Neutra et Raphael Soriano. La clarté de son travail exige que la photographie d'architecture doit être considérée pour Shulman comme une forme d'art indépendante. Chacune de ses images unit la perception et de la compréhension pour les bâtiments et leur place dans le paysage. Les compositions précises révèlent pas seulement les idées architecturales derrière la surface d'un bâtiment, mais aussi les visions et les espoirs de toute une époque. Le sens de l'humanité est toujours présent dans son travail, même lorsque la figure humaine est absente des photographies réelles.

Il a le don de la perception, son œil voit tout, il est devenu une sorte d’archiviste visuel avec des images qui concilient expérience et idées.

Les photographies de Julius Shulman ne montrent pas les maisons, mais les promesses faites pour ces maisons. Il parvient à mettre en évidence toute la mythologie qui a fait le succès du modernisme, l’architecture de la fin des années 1940 aux années 1960. Ces maisons ont des murs de verre, un garage ouvert, une cheminé design et une piscine. Julius rend un hommage aux rêves de conquête spatiale de l’ère lunaire. Ces maisons parfois suspendues, accrochées sur une colline ont vu le jour à Los Angeles en même temps que les films de cow boys, elles instaurent le mythe de la conquête de l’Ouest, invoquant un passé plus aventureux, plus ouvert, tout comme la fait le cinéma.

Schulman a réaliser le rêve de tout photographe, créer des images de références, inscrire une œuvre au patrimoine visuel de l’humanité. Grâce à son objectif, il a révélé au monde entier l’architecture moderniste. Ses clichés expriment la vision et les espoirs d’une époque, l’empreinte de l’homme au milieu de la nature. De nos jours, bien des édifices qu’il a saisis n’existent plus ou ont subi des transformations, son travail de les avoir enregistré reste un témoignage précieux, une mémoire vivante.

« Case Study House 22 », œuvre de l'architecte Pierre Koenig, où deux jeunes femmes dans une villa qui semble comme suspendue, observent les collines de Hollywood, cette photographie est considérée aujourd’hui comme une icône de la photographie d’architecture.

« La grandeur de l’humanité se reflète dans les arts plastiques et l’architecture. » Julius Schulman

Chuey House, Los Angeles, 1958

Richard Neutra 1956