peer 'Beurré de Nivelles'

“Dans la séance du Cerele pour le progrès rle l arboriculture tenue à Tournai le 12 septembre dernier M de Canna rt d Hamale qui présidait alors l assemblée exprima à propos de synonymie le vœu de voir notre Association rceliercher si le Beurré de Xivellcs ne portait pas avant cette dénomination celle de Beurré Parmentier afin que le cas échéant l on rendit le nom de l obtenteur à cette variété de poire Voici ce que je connais sur ce fruit Ayant été en relation suivie avec feu François Parmentier avocat grand amateur de floriculture et de pomologie et fondateur de la Société d Horticulture de Nivelles je vais traduire mes souvenirs Cet amateur distingué avait obtenu d un semis de Passe Colmar hybridé probablement de la Bergamotle Crassane un poirier à bois très épineux à écorec blanchâtre qui eut beaucoup de peine à fructifier En 1837 cependant après 12 ans il donnait ses premiers fruits que son obtenteur trouva de médioere qualité Cinq ans plus tard vers la fin de décembre alors que des infirmités l aecablaient déjà l ancien président me fit appeler pour déguster le fruit en question en m assurant qu il ne reconnaissait plus le produit de 1837 Ayant coupé une de ces poires par le milieu j en vis s échapper une eau abondante et fis remarquer à mon ami que c était de bon augure Nous dégustâmes ensemble plusieurs fois ce fruit venu en plein vent et reconnûmes sa supériorité tant sous le rapport du fondant que sous celui de son goût fin et relevé et de sa chair parfumée Nous estimâmes donc que cette poire vu ses qualités exceptionnelles méritait d être propagée t Pour faire cela me dit alors Parmentier il faudrait la baptiser et j ai pensé qu on pourrait la nommer Bcurré des Agons nom des gëants que l on promenait ici autrefois dans les fêtes publiques comme le dragon de Si Georges à Mons Il m en donna des greffes ainsi qu à M Théodore Dept son beau frère qui la communiqua à notre pépiniériste Félicien Detournay Ayant un jour vanté ce fruit à Royer de regrettée mémoire qui venait de fonder la Société Van Mons dans le but de vulgariser les meilleures variétés de fruits il m en demanda des rameaux pour le propager dans ses jardins de Namur et comme il désirait savoir le nom de cette poire je lui dis que je l appelais depuis longtemps Beurré de Nivelles Parmentier non d après Parmentier d Enghien le célèbre amateur de plantes mais d après l avocat Parmentier de Nivelles son heureux ob tenteur Des fruits provenant d une forte pyramide cultivée rue des Lombards à Namur ayant subi une dégustation d amateurs cette nouvelle poire mérita d être admise quelques années plus lard par la Société Van Mons au nombre des meilleurs fruits La dénomination de Beurré Parmentier ne fut communiquée par le pépiniériste Detournay aux acheteurs de ce nouveau poirier que vers 1853 ou 18b 4 alors que beaucoup connaissaient déjà ce fruit sous le nom de Beurré de Nivelles Voilà la vérité sur la poire dont il s agit Maintenant s il ya un coupable c est moi et je l aurai été à mon insu car si après la mort de mon ami Parmentier j ai rejeté le nom de Beurré des Agons donné par l obtenteur t est à cause de sa trivialité et si d autre part j ai préféré donner le nom de Beurré de Nivelles ville natale de l heureux semeur c est seulement afin qu on ne confondit pas le nouveau gain avec ceux obtenus par son homonyme Parmentier d En gliien dont la famille revendiqua abusivement dans le temps le gain de l abbé Desehamps connu sous le nom d Orpheline d’Enghien ou Beurré d Aremberg Pour me résumer je dirai qu il serait inutile de restituer au Beurré de Nivelles le nom primitif de Beurré des Agons donné par l avocat Parmentier mais qu il serait convenable comme plusieurs pépiniéristes l ont jugé depuis de lui conserver la dénomination de Beurré de Nivelles F Pariuctitier Cette appellation indique le nom de l obtenteur et celui de la ville où se fit le semis Un mot en finissant la variété en question se soude mal lorsqu elle est greffée directement sur coignassier il est donc préférable de la regreffer sur un autre d abord enté sur coignassier A l exposition du midi c est un fruit supérieur qui cueilli dans les derniers jours d octobre se conserve excellent jusqu au commencement de février Obtenue sur pyramide cette poire a un goût de foin assez prononcé qui la fait rejeter des amateurs difficiles Elle ne convient point pour la grande culture vu le peu d adbérence du pédoncule.” (Bulletins d'arboriculture, de culture portagère et de floriculture, 1870)