Jean-Pierre ANGEI

L'envol

photographies

du 2 au 27 mars 2016 du mercredi au dimanche de 15h à 19h

vernissage le jeudi 3 mars à 18h

présence de l'artiste tous les samedis et dimanches

Atelier d'écriture en écho avec l'exposition le jeudi 17 mars de 18h30 à 20h30

atelier animé par Elisabeth Chabuel (participation aux frais de 10 euros; inscription par courriel)

Rencontre "poésies imprévues" le jeudi 24 mars à 19h

rencontre lecture avec Elisabeth Chabuel - "éditions-imprévues" (poésies albanaise, corse, estonienne et française).

© Jean-Pierre Angei

© Jean-Pierre Angei

Le corps du tissu

"Madame Grès disait : « Je voulais être sculpteur. Pour moi, c’est la même chose de travailler le tissu ou la pierre ».

Catherine Valentin, styliste modéliste installée au numéro 46 de la rue Saint Laurent, est elle aussi passionnée par la matière du tissu dont elle explore l’élasticité, le tombé, à la recherche de la forme épurée qui va naître. Plein biais (à la manière de Madeleine Vionnet), diagonales ou lignes droites sculptent avec élégance le vêtement, «comme un prolongement de la personne», dit la créatrice ; le modèle devient vivant.

Ses vêtements ont inspiré à Jean Pierre Angei les photographies de cette exposition qu’il a intitulé Envol. Une fois terminée, l’œuvre échappe et vit sa vie, explique-t-il. Les créations de Catherine Valentin sont photographiées sur les tissus qui les ont fait naître. On ne sait parfois où commence où se termine le vêtement qui se fond dans l’arrière-plan. L’aspect ton sur ton aiguise le regard, l’oblige à chercher formes et nuances. Une dialectique subtile s’installe, entre volume et aplat, par le jeu des ombres et lumières. Ainsi le photographe joue avec les fluidités diverses des vêtements, décline leurs présences, à la fois vulnérables et intemporelles. Parfois un triptyque nous propose ses variations sur les corps du tissu, du simple mouvement à l’apparition du vêtement.

Les photographies sont tirées sur papier calque : papier du dessin, des patrons ; comme une trame, il dialogue avec la transparence des mises en scène. Une œuvre, tirée sur verre grand format (souvenir du daguerréotype ?), se transforme selon la lumière et chatoie tel un paysage au gré du jour.

Il ne s’agit plus de représenter le vêtement mais d’aller vagabonder vers une émotion voire une abstraction, face aux volumes, plissés, qui se dessinent. "Quand il y a pli, il y a mystère", dit le photographe John Stewart. Des rides de la peau aux drapés, le pli inscrit dans l’image le temps fragile et le mouvement de notre vie en clair obscur ; histoire de l’art et histoire de la mode en témoignent.

C’est la palette de la photographie et de ses techniques que Jean Pierre Angei utilise, afin de créer des esquisses qui modifient notre perception. Pour introduire, sur le site du photographe, la série Entre-deux, Magali Mougel évoque « ce moment où nous faisons le choix d’apprendre à notre regard une autre façon d’être ». Envol décale aussi notre regard : aplats, creux, reliefs …c’est un voyage intime, en toute beauté, au fil des métamorphoses de la matière."

Janine Desmazières Février 2016

A propos de l'exposition :