Sylvie MILLOT

En chemin

dessins et gravures

Exposition du 4 février au 1er mars 2015 du mercredi au dimanche de 15h à 19h

Vernissage le jeudi 5 février à 18h

carnets © Sylvie Millot

La rose © Sylvie Millot

Le chemin des pommiers © Sylvie Millot

recueillement © Sylvie Millot

Sylvie Millot dessine au jour le jour son "chemin" dans des petits carnets japonais qui se déplient "en accordéon". Elle reprend ensuite certains de ses dessins sous forme de gravures. Ses dessins racontent son parcours, et celui de personnes qu'elle a rencontrées.

En savoir plus : présentation de l'exposition par Sylvie Millot...

"Je dessine ce que voient mes yeux, mon esprit, mon coeur.

Je dessine pour contempler le monde, la vie... être l'écho de son absolue beauté, de son absolue horreur.

Je dessine directement à l'encre de chine, sans possibilité de gommer, de retour en arrière... comme dans la vie on avance avec ses erreurs et on s'en arrange.

De mes dessins, je fais parfois des gravures, des eaux fortes que je rehausse parfois à l'encre de chine, à partir des primaires et d'or, d'argent et de cuivre."

Sylvie Millot

"Le dessin fait partie de la vie de Sylvie Millot dès son enfance. Depuis de nombreuses années, elle tient des carnets, journaux au quotidien : «ce que je vois et ce qui est dans ma tête» dit-elle. Au fil du pinceau elle trace jour après jour les visages des rencontres qui la touchent. Elle reprend certaines images pour ses gravures sur cuivre, à l’eau forte, qu’il lui arrive de rehausser par des primaires ou des pigments or, argent, cuivre.

Sans brouillon ni modification, le trait avance à l’encre noire, intégrant dans son parcours les aléas du mouvement. Carnet en accordéon, rouleau japonais, le support relie les images les unes aux autres; des scènes de la vie se déroulent ainsi devant nos yeux : ramassage des pommes, départ, mère tenant son enfant dans les bras…Le dessin va à l’essentiel ; parfois très dépouillé, parfois très orné il renvoie à un univers familier et lointain à la fois (Pologne de ses origines familiales, Algérie de son compagnon et de sa belle famille) : le personnage s’inscrit dans la continuité du paysage, de l’intérieur représenté, dans le chemin de sa vie, de la nôtre aussi par tout ce que le dessin suggère.

Des motifs reviennent, comme la grammaire d’un langage visuel, manière d’écrire ce qui ne peut se dire, signe de réconciliation. Rien de décoratif, chaque élément renvoie à une symbolique. Malgré la séparation ou l’exil ou les violences de l’histoire, c’est un univers du lien, de la tendresse humaine et de la bienveillance (particulièrement dans toutes les figures de mère à l’enfant) ; il se colore parfois d’encres vives ; l’artiste cherche à multiplier la possibilité des nuances en créant ses couleurs, à l’image de la diversité de la vie.

On se souvient d’une pensée de Deleuze, dans son Abécédaire : «parce que l’homme n’a cessé d’emprisonner la vie, l’artiste ne cesse de libérer la vie. Écrire, c’est libérer la vie des prisons que l’homme a construites, c’est résister. Il n’y a pas d’art de la mort.» Sylvie Millot, par ses traits de plume, résiste, et nous convie, avec simplicité et chaleur humaine, à cheminer à ses côtés."

Janine Desmazières (décembre 2014)