Sonia SERRANO

Étoffer le paysage

peintures et installation

Vernissage le jeudi 31 mai à 18h

Exposition du 30 mai au 24 juin 2018 du mercredi au dimanche de 15h à 19h

Atelier d'écriture en écho avec l'exposition le mardi 19 juin à 18h

atelier animé par Elisabeth Chabuel (participation aux frais de 10 euros; inscription par courriel)

Le piège à rêveurs - huile et technique mixte sur toile

92x73 cm © Sonia Serrano

Mur végétal - huile et technique mixte sur toile

92x73 cm © Sonia Serrano

"Le vert apparaîtra, le vert germé du feuillage et de la mousse inerte,

la verdure, le frais repos, le refuge de la forêt.

(…)

Sur la pointe du crayon se reflète la peau de l’univers."

Guiseppe Penone (Respirer l’ombre)

Étoffer le paysage

"Sonia Serrano nous fait entrer dans un paysage qu’elle métamorphose; les plissés de toile évoquent des rochers, un tissu tombe en cascade; éléments végétaux, traces de dentelles se mêlent. On ne sait si on regarde de près le détail d’une nature morte, un coin de table par exemple, ou si, de loin, on observe un paysage. Le dedans dialogue avec le dehors, le détail avec le plan d’ensemble.

C’est une peinture métaphorique qui sature la toile par ajouts successifs en mouvements organiques. Les motifs, précisément dessinés, chatoient d’une palette vibrant de couleurs, s’accumulent en courbes, arabesques, volutes; elles prolifèrent et tissent un paysage qui nous entoure, nous submerge; le lierre – signe dionysiaque- envahit un polyptyque : un mur végétal, branches et feuilles-dentelles mêlées; au sommet, ligne d’horizon, le mur s’arrête et le ciel s’ouvre, où viennent frissonner quelques feuilles.

L’artiste installe également des grappes de rhizomes en raphia ainsi que des arbres : sur un socle cérusé cuivré, s’élancent des branches creuses et translucides, habillée de dentelles gris bleu, qui, nouées ensemble à leur cime, se courbent vers la terre; espace clos où la lumière glisse, mouvant, fragile et pourtant, comme le roseau de la fable ou comme le désir, tenace.

Sonia Serrano puise avec exubérance dans ses origines sévillanes, son architecture aux ornements baroques ou arabo-andalous, ses dentelles chantournées; par la couleur, le trait et la matière, elle tisse les trames d’un voyage initiatique, à la fois poétique et sensuel, dans la nature (ce «nœud d’une habitation» selon Bachelard).

C’est à la jubilation de cette métamorphose qu’elle nous invite, ainsi qu’à la célébration du plaisir de créer, pour la joie de notre regard."

Janine Desmazières (mai 2018)

A propos de l'exposition

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