Etienne Eymard Duvernay

Sous influence

techniques mixtes

du 5 janvier au 5 février 2023 du jeudi au dimanche de 15h à 19h

Inauguration le samedi 7 janvier de 15h à 19h

présence de l’artiste tous les samedis et dimanches

Animal transitionnel: 50x70 cm, papier, encres, crayon graphite


Bründe à lames: 70x110 cm, papier, encres, crayons de couleurs


Torquine: 50x70 cm, papier, encres, crayons couleurs,et graphite

« Il nous reste le matériau brut de nos existences pour produire notre art » Anna Halprin.


Je vais être honnête: initialement, seul le désir d’expérience graphique, le plaisir des sensations causées par un nouveau médium, a été à l’origine de ces images, et rien de plus. Mais dès le début, ce que je voulais être de l’abstraction pure a complètement laissé la place à la représentation de formes vivantes, autonomes, ayant leurs existences propres. A partir de ce moment, je me suis posé une des question récurrente dans le domaine de la création : d’où cela vient-il ?

Je me suis alors souvenu d’un article sur l’être humain en tant qu’écosystème complexe, doté d’un microbiote extrêmement riche dans lequel il n’est pas facile de démêler la part de l’humain et celle du non humain. Notre corps est une composition de ces multiples organismes, et notre «individualité» en fait partie (homo microbicus).

Si je ne suis pas une unique entité, mais une somme de vies, alors, mes actes et aussi donc ce que je crée dans l’atelier, sont des co-créations. Ceci est une leçon d’humilité, mon égo devra se dissoudre dans ce travail toujours collectif. Au moins, je ne suis plus seul dans l’atelier.

Malgré tout, l’individu que je suis, hôte de ce corps, fabricant de ces images, sent une petite inquiétude poindre: quelle influence réelle sur «mon» travail artistique ont mes copropriétaires corporel, mes 39 000 milliards de bactéries ?

Etienne Eymard Duvernay, 18 octobre 2022


De l’art de changer d’échelle

Inspiré par le peintre Gerhard Richter, qui se libéra de tous les diktats et écoles, Étienne expérimente toutes sortes de médiums, sans avoir à trancher entre figuration et abstraction, réalisme et minimalisme...

À l’ère de l’anthropocène, cet amoureux de la nature invite à réfléchir sur le sentiment de propriété hérité des philosophes des Lumières, « pour qui les êtres conscients d’eux-mêmes ont des droits sur ceux qui n’en ont pas conscience. » ...

« Artefacts du vivant », sa série en cours, lui a ainsi été inspirée par la pochette d’un album de Led Zeppelin assidument écouté dans son adolescence, « Présence » : on y voit un énigmatique monolithe noir trônant au milieu de la table familiale et dans d’autres situations de la vie courante. Cet objet, devenu culte, évoque ces forces et présences invisibles qui agissent sur nous à notre insu. Animales, végétales ou minérales, les drôles de créatures constituant le bestiaire d’Étienne Eymard Duvernay ont le même pouvoir d’étonnement. « J’ai acheté une boîte d’aquarelles au camping l’été dernier, pendant les vacances et je me suis mis à peindre sur la plage ou assis dans l’herbe des formes organiques, asymétriques, non répertoriées. Les dessins sont dépouillés, à la manière des planches naturalistes des encyclopédies. Chaque artefact se verra accoler une autre image qui sera elle totalement libre, et représentera son espace de vie. Le format, le sujet, tout est encore en gestation… » Cette part que l’humain ne maîtrise pas, l’imaginaire de l’artiste s’en saisit..

Caroline Méricour (extraits de Rencontre à l’atelier – Beaux Quartiers n° 50)

Liens