Tatiana SAMOÏLOVA

« Le théâtre de la vie »

dessins et peintures

Exposition du 26 septembre au 20 octobre 2019 du mercredi au dimanche de 15h à 19h.

Vernissage le jeudi 26 septembre à 18h.

présence de l’artiste tous les samedis et dimanches.

Exposition dans le cadre de la 8BHN

Rencontre lecture et chansons avec Jean-Pierre Andrevon accompagné de Florie le jeudi 17 octobre à 18h30 (entrée libre)

à l'occasion de l'édition de son recueil de poèmes "La fille de l'été" aux éditions Voix d'Encre

en présence de Alain Blanc qui présentera les éditions Voix d'encre dont c'est le trentième anniversaire cette année

Absence © Tatiana Samoïlova

Rêve © Tatiana Samoïlova

Eté (détail) © Tatiana Samoïlova

Alter-Art présente, dans le cadre de la 8ème Biennale Hors Normes de Lyon, une exposition de Tatiana Samoïlova.

"Poupées sans cire ni tabou"

par Jean-Paul Gavard-Perret

"Les poupées de Tatiana Samoïlova appartiennent au champ de figurines qui rappellent sa ville de naissance : Saint-Pétersbourg. Mais la néo Grenobloise qui s’exprime dans le graphisme et les techniques de collage, sort néanmoins de la tradition. Entre fantaisie et bravoure elle soulève de nombreuses questions au sujet de la féminité, de la maternité, de l’innocence, de l’enfance, de la religion.

Nul folklore en cet arsenal. Surgissent d’étranges icônes de notre civilisation occidentale. Fondées sur l’insolite chacune pièce permet d’entrer dans le domaine de l’insondable. Le monde originaire russe devient plus général. Dès lors ces figurations complexes et composites appartiennent moins à la tradition qu’à l’aventure plastique postmoderne.

S’y conjuguent diverses combinaisons et agglomérats de signes et d’objets pour souligner le mariage de l’innocence et de la violence. Populaires et enfantines, contemporaines et savantes de telles œuvres en leurs juxtapositions insolites mettent au défi les attentes visuelles. S’y mêlent des éléments sombres et menaçants et d’autres plus en clarté et en charme. L’ensemble communique un sens perturbant. Surgissent le silence de l’âme, le bruit de l’inconscient. Celui-ci trouve enfin, plus que ses chuintements, ses propres images."

"Tatiana Samoïlova, Magicienne de l’art"

par Christian Noorbergen

"Tatiana Samoïlova invente de subtils dessins d’âme, déliés, aventureux, et sans patrie, sinon celle, infinie, de l’histoire intensément vécue des âmes. Méticuleuses scénographies d’intériorité retrouvée, dans la jubilation des grands formats. Traversées en liberté de toutes les formes incarnées, quand chaque dessin, d’une minutie ne cesse d’émerveiller. Il n’y a pas chocs de savoirs, mais rencontres d’ici et d’ailleurs. Les frontières n’existent pas dans ce pays de légendes et de signes… Art de grande dignité chromatique, quand le rouge et le noir des profondeurs corporelles creusent sans fin leur abîme.

Tatiana Samoilova vagabonde dans les chemins du temps, quand la création délivre la chair du poids lourd des identités fabriquées. Et le corps sécrète à vif ses paysages, dans l’approche indéfinie du désir et de la peau. On dirait parfois, sous des allures de féerie sensible et sensuelle, qu’elle s’attaque au destin. Quelque chose d’interdit couve sous la séduction des apparences, et la cruauté, parfois, rôde et chasse. Des êtres de fabuleuse mémoire, à la fois victimes et bourreaux, hantent des territoires d’inquiétude. Mais si elle paraît illustrer les affres à merveilles de tout passé, Tatiana Samoïlova est rivée à l’approche intime de son terroir. Comme dans les images rares et condensées d’une implacable rêverie. La base de chaque œuvre naît d’un graphisme aérien, fluide et vibrant, et d’un pourpre saisissant de pure jouissance, quand le sang des nuits éclaire les jours. Les rouges aigus de Tatiana Samoïlova sont foudroyants et savoureux. Ils

occupent le devant de la scène et les lointains de l’étendue. Tatiana Samoïlova dédaigne la modernité, lui préférant les sous-bois de sa clairière mentale, ses terres anciennes et ses mythes rustiques, loin

des blocages douloureux de l’époque soviétique.

Tatiana Samoïlova revient sans cesse aux commencements sacralisés des corps, aux creux souterrains de l’éternelle étreinte. La chair, chez elle, est plus transparente et plus fine qu’un regard. Et l’âme du monde, en graphiques poussières mentales, flotte dans l’espace."

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