Agathe MARTINOD

Hors saison

photographies

du 6 janvier au 6 février 2022 du jeudi au dimanche de 15h à 19h

présence de l’artiste tous les samedis et dimanches


© Agathe Martiinod


© Agathe Martiinod


© Agathe Martiinod


© Agathe Martiinod



Agathe Martinod présente à Alter-Art sous le titre "Hors saison" deux séries de photographies. résulte d’une année d’immersion dans la ville du Havre. De la tentative de rendre compte de l’ambiance particulière de ce non lieu qu’est la plage du Havre, en hiver. Une plage immense où se côtoient divers éléments: promeneurs, chiens, poussettes, cabanes dépliées, cabanes repliées, bateaux, mouettes. Une plage. Dans la ville. Dont la vocation estivale est mise entre parenthèses. Les traces de l’été subsistent et rappellent l’époque révolue... Au delà de considérations géographiques, ces images interrogent le rapport poétique des corps à l’espace. Ces corps minuscules de promeneurs sur la grève, déposés dans un décor mi-urbain mi-liquide, semblent mis en scène. Marchent-ils sur le ciel ou sur un grand miroir ? Ils sont comme des fourmis. Noires dans un océan de gris. Le gris de la mer, comme celui de la ville de béton du Havre. Si les corps sont parfois absents du paysage, ce sont les objets de la plage qui jouent alors les vedettes. Poubelles, lattes de bois, lampadaires. Objets familiers mis en valeur par l’absence de corps humains. Ils forment des compositions étranges. Il n’en fallait pas moins pour se sentir invité à arpenter inlassablement la plage.

La deuxième série intitulée « Campings » nous plonge dans une atmosphère plus intime et nostalgique. Telles des photos-souvenirs de vacances, les images de cette série donnent à voir des emplacements délaissés, des sanitaires témoins de l’âge d’or des campings municipaux, des caravanes inoccupées en attente du retour estival de leur propriétaire et plus rarement quelques courageux qui s’adonnent encore aux joies du camping.


« Les compositions harmonieuses et rigoureuses, associées à la palette subtile des cieux nuageux séduisent et émeuvent. On peut y retrouver les atmosphères particulières et romantiques du peintre Eugène Boudin, tandis que la sobriété des cadrages pourrait faire penser aux images modestes, simples d’apparence mais fortes en émotions, d’un Raymond Depardon, photographe particulièrement important pour Agathe Martinod.

On est ici loin des tirages géants et tape-à-l’œil de certains artistes contemporains. Au contraire, les petits formats qu’Agathe Martinod présente, apportent un supplément d’intimité et amènent le spectateur à plonger plus encore son regard pour pénétrer et se pénétrer de l’univers poétique de l’artiste. Bien que fondée sur la réalité de la prise de vue, la composition des images leur confère une dimension presque abstraite qui accentue le sentiment d’être devant un décor propice à la méditation. »

Bertrand Priour