Joseph CAPRIO

"Silences..."

photographies

exposition du 1er au 25 novembre du mercredi au dimanche de 15h à 19h

vernissage le jeudi 1er novembre à 18h

présence de l’artiste tous les samedis et dimanches sauf les 10 et 11 novembre

Atelier d'écriture en écho avec l'exposition le mardi 20 novembre à 18h

atelier animé par Elisabeth Chabuel (participation aux frais de 10 euros; inscription par courriel)

« Toute photographie est un certificat de présence. » Roland Barthes La chambre claire

Silences… ou les chatoiements de la lumière

"Joseph Caprio expose à Alter-Art en ce début novembre une série de photographies réalisées dans un cimetière alors que les plaques et autres bouquets de porcelaine avaient été protégés sous plastique pendant des travaux de ravalement. Mais c'est essentiellement à une fête de la lumière et de la couleur que nous invite l'auteur photographe.

Cadrés au plus près, les éléments photographiés se reconnaissent à peine et deviennent autres sous le voile de l'emballage qui filtre la lumière et sculpte le relief ; plis, drapés subliment le plastique qui se moire, s'irise, se ride, coule comme de l'eau. Des ors, des argents, des touches de bleu, de rose....

En coloriste le photographe nous révèle la somptuosité du détail que l'on n'aurait su voir sans lui et qui nous touche à cœur : une expérience esthétique, intime d’une beauté poétique, dans un lieu improbable ; des fleurs baroques du souvenir, signes d’une permanence, métamorphoses singulières. Comme si quelque chose d'un être disparu, une part de son humanité, de sa fragilité, de son charme intrinsèque, lui était rendu par la grâce d'une image : l'imparfait de nos vies, la tristesse de nos sépultures, ainsi magnifiés dans les chatoiements de la lumière, avant que tout soit silence."

Janine Lautier Desmazières (octobre 2018)

"Lorsque le plastique se fait parure du commun, le photographe Joseph Caprio saisit l'instant, le jeu de rôle des matières dont on ne sait laquelle métamorphose l'autre, celle qui enveloppe ou celle enveloppée. La banalité de chacune se pare d'éclats de mystères, l'accessible rendu inaccessible murmure les secrets d'une transcendance. Chaque photographie est l'évocation d'une forme précieuse et éphémère, un poème de couleurs et de rythmes, un lieu de bruissements où les substances se lient, s'épousent en frôlements ténus, un lieu de suggestions nostalgiques et sensuelles entrelacées. Ces photographies recèlent le souffle des passages du temps, tout à la fois dans l'effacement et le surgissement, pour que l'affect s'y déploie."

Jean-Luc Didier - 1er novembre 2018

"Un cimetière. Un jour de septembre. Des tombes. Toutes recouvertes d’un épais film plastique. Pour les protéger. Sentiment étrange. Les protéger de quoi? Ceux qui reposent là-dessous ne sont-ils pas déjà protégés par le marbre, la pierre? Pourquoi ce besoin de surprotection? Cette impression de vouloir protéger les objets de leur propre mort me laisse songeur. Recueillement devant ce spectacle étrange et imposant. Le silence du lieu, le respect dû à ses habitants provoquent en moi beaucoup de questions sur la vie, la mort, et la cruelle disparition de mes êtres chers… Attiré par cette ambiance étrange qui m’attire et me désoriente, je suis retourné plusieurs fois sur ce lieu ainsi paré, qui m’invite à toutes sortes de réflexions, de questionnements sur le devenir des gens et des choses. Et je médite. Sur l’inutilité de ces ornements qui finiront bien par disparaître quand même, eux aussi, malgré les soins qui leurs sont prodigués. Peut-être aussi sur l’inutilité de la vie, malgré cette vision d’une troublante poésie, pleine de tendresse qui m’invite à mille pensées. De la nostalgie aussi, qui sait, devant ces ornements dissimulés, protégés…"

Joseph Caprio

A propos de l'exposition :

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© Joseph Caprio

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