ARDITO

REGARD BLANC

Une nuit : un rêve, des taches blanches arrivent, grossissent puis disparaissent. Quelques restes, des signes ou des traces de cette civilisation se montrent pendant quelques secondes.

Un moment dans une minute.

Une ombre trouble se couche en trahissant sa forme, un indice de ce monde d’humains.

Une trêve est permise quand le blanc s’arrête sur l’image; inutile de courir, la lumière flashe, brûle.

Le regard brillant se pose, un signal de luminance indique l’instant, tout s’arrête : une course vers la disparition est commencée.

Le soleil brille, brille, brille… Momento solare!

ARDITO

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En préambule à l'acte de peindre, le choix du format de la toile importe à ARDITO, il sous-tend l'envergure, la force d'expression de l'œuvre future.

Sur sa surface, ARDITO procède à un exigeant travail formel.

Il place tout d'abord le motif qu'il a saisi dans son environnement, des visions où se sont révélés une harmonie de plans, de lignes, un contraste.

Pour peindre ces instants uniques, ARDITO étend les couleurs sans épaisseur, déforme, recompose, atténue ou efface, rééquilibre formes et coloris, une lente maturation où le blanc déploiera in fine toute sa luminosité, son immatérialité.

La figure corporelle y perd sa structure, se dilue en une succession de halos qui s'interpénètrent. Quelque chose se joue là, dans la dissolution de la chair, la substitution du corps par une forme galbée, nimbée de lumière dont on ne voit pas la source comme après un éblouissement.

L'anecdote initiale, absorbée par la création mouvante, devient atemporelle et se métamorphose en souvenir commun.

L'ensemble de ces peintures d'instants en suspens, comme irradiés, ARDITO le nomme «momento solare».

Jean-Luc Didier (septembre 2023)