Cecile Beaupère

Figures libres

dessins

du 7 septembre au 8 octobre 2023 du jeudi au dimanche de 15h à 19h

à partir de 14h le samedi 16 septembre  et de 13h le dimanche 17 septembre à l'occasion de la biennale Saint-Laurent 2023

Inauguration le samedi 9 septembre de 15h à 19h

présence de l'artiste  tous les samedis et dimanches sauf les 23 et 24 septembre

© Cécile Beaupère


© Cécile Beaupère - © photo Didier Gourbin  


© Cécile Beaupère - © photo Didier Gourbin

Figures libres

ou l’éclosion d’une œuvre en mouvement

« La vie est le déséquilibre rattrapé d’un point fixe en perpétuel mouvement. »

Jacques Lecoq


Cécile Beaupère présente à Alter Art une quarantaine de dessins, peintures ou monotypes découpés et contrecollés sur différents supports (papiers, cartons, radiographies..) ; suspendus au plafond de la galerie, mobiles au gré du souffle et de la déambulation des spectateurs, les modules jouent avec la lumière, parfois la transparence ; ils se transforment selon l’angle où on les regarde. Le fil noir d’accroche souligne une forme, la couture participant au dessin comme un coup de crayon.

Ces figures ont été réalisées devant personnage, certaines depuis des années, d’autres récemment. Cécile Beaupère les a détournées de leur support d’origine, découpées, ajourées voire déchirées ; retravaillées, elles s’installent dans un espace à géométrie variable, se cachent, se découvrent et s’animent avec leurs ombres comme avec celles des spectateurs. Parfois une laque rouge vient saisir l’arrondi d’un visage ou l’allongement d’un bras. Une ligature noire rattrape un découpage intempestif.

Comme lorsqu’elle dessine face à un modèle en mouvement, l’artiste lâche son geste et fait avec ce qui advient sur le sujet en métamorphose. Formes, contre-formes, vides et pleins se déploient selon les modules, sans aucun système installé. Cette disparité, c’est elle qui fait la composition selon Calder (1), et non la symétrie ou l’ordre.

Chaque dessin infuse ainsi sa propre technique. Les figures dessinent des images dans l’espace, comme une pantomime. L’important n’est pas la technique, mais le jeu avec l’existant qu’elle permet, du côté du vivant.

A la fin de ses études aux Beaux Arts, l’artiste a participé au Laboratoire d’étude du Mouvement, école de Jacques Lecoq qui, dit-elle, « a ouvert son horizon sensible ». Pour ce pédagogue, le corps était «une expérience humaine et artistique porteuse d’une poésie encore non écrite» (2), l’essentiel étant la présence.

L’éclosion est un élément fondamental de cet apprentissage : éclosion de l’œuvre entre les mains de l’artiste, éclosion de l’œuvre dans notre regard en mouvement. Des êtres naissent, mi-humains, mi- animaux, archétypes issus du rêve ou des récits d’enfances. Des corps se lèvent, se couchent, se courbent, crient, se touchent, s’évitent ou s’évident dans l’ondulation lente d’un point fixe en perpétuel mouvement. Ils nous invitent à une déambulation poétique dans le parcours d’une création libre.


Janine Lautier-Desmazières (juin 2023)


1  La petite histoire de mon cirque, Alexander Calder

2   Lettre à mes élèves, Jacques Lecoq


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