CO2

Labyrinthes

dessins

du 9 février au 12 mars 2023

Inauguration le samedi 11 février  de 15h à 19h

présence de l'artiste tous les samedis et dimanches

Forget  (A5) © Corentin Rougé


Zèbre#2 (A5) © Corentin Rougé


IUCN oryx (A4)  © Corentin Rougé

Start – End

Deux mots et un monde entre les deux : le travail de Corentin Rougé, aka CO². On pourrait dire qu'il s'agit d'une histoire de rencontres. Celle, première, d'un cerveau scientifique et d'un élan artistique. Ou l'inverse.

Celle aussi d'un jeu pour enfant venant percuter l'adulte : le labyrinthe. Car oui, Corentin crée des labyrinthes. Certains se prennent dans les cheveux, d'autres se perdent dans des villes. D'autres encore ondulent entre les arbres, les mosquées et les oiseaux.

Mais revenons au début. 

Start.

Corentin Rougé est ingénieur de formation.

Et ce sont les questions soulevées par ce milieu, qui vont petit à petit le pousser à créer des labyrinthes. Réponse à ses propres interrogations? Complexité de la réflexion? Stéganographie onirique? C'est certainement tout cela qui s'exprime. Mais aussi la volonté d'une interaction, pleine de tact et de finesse, entre l’œuvre et celui qui l'observe.

Les sujets sont multiples et le jeu toujours au rendez-vous. Car même si l'on peut considérer chacun de ses dessins comme une œuvre d'art originale, il est difficile de résister au plaisir de résoudre l'énigme présentée. Ainsi, d'une première appréciation des traits et des couleurs, nous sommes emmenés dans un voyage sinueux mais toujours réjouissant, au gré des rouages artistico-mathématiques de CO².

End.

Mélisande Pommier-Ferri 


"On me demande souvent comment j'en suis arrivé à créer des labyrinthes... Mais on me demande rarement pourquoi je continue à en créer. Il s'avère que ces deux questions admettent des réponses communes. Tout a commencé par un intérêt pour les rendus esthétiques des motifs labyrinthiques. Intérêt confirmé par les possibilités visuelles ouvertes par les projets qui ont suivis cette première étincelle.

La symbolique qui se cache derrière le concept de labyrinthe a rapidement pris de l'importance. Elle est d'ailleurs une partie inconsciente de la genèse de mon activité. J'utilise aujourd'hui crayons et pinceaux pour exprimer des pensées labyrinthiques, pour imager des liens. Nous évoluons dans une époque complexe et déroutante pour quelqu'un de curieux et sensible. Mon cursus d'ingénieur m'a permis de découvrir le monde industriel et technologique de l'intérieur. Celui-là même qui soutient une croyance commune et admise dans la croissance et dans la consommation. Je suis de cette génération tourmentée, consciente du péril écologique depuis l'enfance. Génération à qui l'on a tout de même appris à souffler du plastique, à optimiser des semi-conducteurs, à ne pas trop regarder la provenance d'une matière première ou d'un sous-traitant si l'on peut rentrer dans un budget... J'ai passé mes années d'études à confirmer des constats qui m’effrayaient, à consolider ma compréhension de ce capitalisme, de cette société et de ce monde. Fin 2016, je suis fraîchement diplômé et décide de m’intéresser à la philosophie des sciences, à l'objectivité scientifique, à l'éthique de la recherche... J'en profite pour me remettre plus sérieusement à l'art, et je commence à exprimer mes propres impasses en construisant des labyrinthes complets à portée esthétique. 


Depuis, je n'ai pas arrêté de concevoir des labyrinthes. J'ai compris que ma capacité à faire des liens entre les sujets était une force. Que mes labyrinthes me permettent d'exprimer ces liens. Mon art sous sa forme la plus instinctive me permet de créer des passerelles entre les thèmes et d'imager directement la complexité..."

CO² (Corentin Rougé)

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