Philippe Clerc

Un jardin

photographies

du 2 juin au 3 juillet 2022 du jeudi au dimanche de 15h à 19h

présence de l'artiste tous les samedis et dimanches

© Philippe Clerc


© Philippe Clerc


© Philippe Clerc


© Philippe Clerc

"COVID-19. 17 mars-11 mai 2020. 55 jours de confinement.

Comment s'occuper lorsqu'il n'est plus possible de sortir de 1000 mètres carrés de terrain?

Cultiver son jardin ou peut-être le photographier...

« une photographie ne se prépare pas, elle se fait cueillir. » Elliott Erwitt

Ces 55 jours singuliers sont à l’origine de cette exposition dont les photographies ont été cueillies dans mon jardin.


Vivant en milieu rural, mon projet photographique prospecte mon environnement et aborde essentiellement les formes de la nature. Afin que le sujet prime sur l'auteur je m'efforce de photographier simplement des choses simples. J'affectionne particulièrement la photographie en noir et blanc et la rigueur du format carré. Une rigueur photographique qui peut évoquer le silence, la méditation."

Philippe Clerc


Un jardin, le sien. Philippe Clerc l'a parcouru durant le confinement, muni d'un boitier hybride Olympus équipé d'un petit zoom. Loin d'une énumération botanique ses photographies de format carré, en noir et blanc, sont une pérégrination au plus près, centrée sur les textures végétales afin d'en révéler l'essence.

Le noir et blanc, est-ce éteindre la couleur? Bien sûr que non, Philippe Clerc en fait l'éclatante démonstration. Le noir et blanc, ce n'est ni ajouter, ni retrancher, c'est une mise en perspective qui privilégie le contraste, ses valeurs, mais aussi la puissance, la profondeur des formes, avec élégance et rigueur. Le regard se pose sur l'éclat de la ligne, de la courbe, des plans et des espaces, s'éloignant du connu pour saisir d'autres résonances qui, si elles semblent plus abstraites, n'en sont que plus sensibles. Il ne s'agit plus là d'identifier le sujet, ceci est une pivoine, ceci est une tulipe, mais de pénétrer avec le photographe dans l'intime du végétal, l'enjeu n'est pas la reconnaissance du sujet mais la découverte de son intériorité, sa palpitation.

Regarder les photographies de Philippe Clerc est une expérience tactile, l'œil s'immisce parmi les textures. Ses images sont le réceptacle de l'harmonie et de l'architecture végétale, de l'éphémère en suspens. Il saisit l'anatomie du réel, l'élancé, le recroquevillé, le plissé, le fléchi, l'enroulé, le moussu. Le moment de la prise de vue n'est pas identifiable, jour naissant ou finissant, peu importe, l'instant choisi par Philippe Clerc est celui d'une clarté particulière sur le sujet, éclatante, timide, caressante, audacieuse, dans la mouvance de l'infinité de ses nuances, un instant pour fixer un noir et blanc somptueux.

« Un jardin » est l'allégorie du déploiement, des croissances, des épanouissements, des flétrissements, une fenêtre ouverte sur un mystère, le vivant. Bien que sa modestie puisse en souffrir Philippe Clerc est un photographe rare.

Jean-Luc Didier


Liens