Evelyne Postic

encres

du 6 au 30 novembre 2013 du mercredi au samedi de 15h à 19h

Vernissage le jeudi 7 novembre à 18h

présence de l'artiste les 7, 8, 9 et 30 novembre

L'oreille de la sagesse - encre sur papier kraft 21x15cm © E. Postic

les fleurs de velours - encre sur papier kraft - 21x15cm -© E. Postic

Fantasmes noirs © E. Postic

Alter-Art vous propose de découvrir le monde d'Evelyne Postic :

"J'ai inventé un monde, où les humains s'identifient dans la forme au monde végétal et animal, tout en gardant leur intégrité d'humain. Ce sont des mondes imaginaires que je dessine, peins et sculpte avec l'espoir que la vie peut exister ailleurs et répondre à cette question angoissante, pourquoi suis-je sur cette planète?".

Evelyne Postic a vécu de nombreuses années à Grenoble, avant de retourner à Lyon ville de sa naissance. Malgré une vie difficile, elle a créé une œuvre originale et forte qui est largement reconnue. Elle a exposé à la Halle saint Pierre à Paris, ainsi que dans de nombreuses galeries dans le monde entier (galerie Dettinger-Mayer à Lyon, galerie Bourbon-Lally à New-York, galerie Conil et Artingis à Tanger, galerie Miyawaki à Tokyo, etc.). Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées (Musée de la Création Franche à Bègles, Collection Cérès Franco à Lagrasse, Musée de l’Art en marche à Lapalisse, etc.). Alter-Art est heureux de pouvoir lui consacrer une exposition personnelle à Grenoble.

"Postic, créatrice d’univers"

"On croit voir deux sacs pulmonaires. Et cette outre molle : un cœur attendant de se remettre à battre ? Un foie gagné par une putréfaction insidieuse qui le corrompt cellule par cellule ? Des nœuds de viscères se contorsionnent, comme s’ils refusaient la dissolution, l’anéantissement. La mort en marche, alors, dans son travail opiniâtre ? Peut-être. Mais on sait aussi que de la mort renait la vie, que, de la pourriture organique des efflorescences peuvent jaillir, proliférer en massifs floraux arborescents, toutes tiges dressées vers le ciel, toutes feuilles à l’écoute du vent, toutes graines prêtent à éclore, pour continuer le cycle. Car à bien y regarder... Cet opercule ogivale, là, en bas d’une masse organique prête à frémir, n’est-ce pas un sexe de femme en attente d’ensemencement ? Et ce crâne ironiquement couronné, ne nous ricane-t-il pas « mort, où est ta victoire » puisque le corps écorché qu’il surmonte bouillonne déjà de sucs en effervescence ? Là encore, dans les contorsions de ce mandala sauvage, deux bébés, une fille, un garçon se cachent, encore mal dégrossis, non libérés, mais qu’on devine prêt à déchirer la membrane placentaire pour se lancer à l’assaut d’un monde renaissant. Quand à cette créature crocodilienne qui pourrait tout aussi bien être une buche abandonnée aux éléments, un rocher rugueux craché par un volcan, que porte-elle drapé sur ses reins ? Une nuée d’étoiles ! – portes ouvertes sur l’infini du cosmos. Ainsi chez Postic, est-il vain de vouloir sérier, classifier, étiqueter : l’humain, l’animal, le végétal, le minéral sont tout un, le microcosme rejoint le macrocosme, l’inanimé fermente pour recracher du vivant. Dans ces tracés sibyllins aux courbes qui se mordent, ces fines nervures gravées par le stylet d’un généticien fou, ce crépi maniaque tavelant toute chose, tout être, et qu’on croit volontiers issu des coups de pioche d’un paysan sur une terre fertile d’où tout va croître, un monde naît. Mieux : un univers. C’est cette architecture en Genèse permanente qui caractérise le travail opiniâtre de Postic, créatrice d’univers.

Jean-Pierre Andrevon - 2012