Sandrine CERDAN

Peintures et lithographies

du 25 avril au 19 mai du mercredi au samedi de 15h à 19h sauf le jeudi 17 mai

vernissage le jeudi 26 avril à 18h

© Sandrine Cerdan

Il neige © Sandrine Cerdan

© Sandrine Cerdan

Sandrine Cerdan s'inspire essentiellement du monde urbain : scènes de rue, mouvements incessants, lieux publics, personnages, objets, couleurs. Pourtant, il lui est bien égal de copier la réalité. Elle ajoute aux scènes une part de rêves. Couleurs, formes et matières s'assemblent pour créer l'émotion. Il y a aussi les mots, leur sens et leur graphisme qui viennent parfois sur les toiles comme les autres éléments.

"ce qui m'intéresse, ce n'est pas de dessiner correctement, mais d'exprimer une idée, que mon travail soit équilibré, que je le trouve beau, et qu'une fois terminé il m'étonne."

Sandrine Cerdan

"Est-ce parce que son amour de la peinture remonte à son plus jeune âge, que Sandrine Cerdan peint des personnages parfois pictographiques, à tout le moins simplifiés comme ceux d’un enfant; laissant penser que, malgré le passage du temps, cette enfance en elle, est toujours omniprésente ? Est-ce parce qu’elle a toujours vécu en ville qu’elle propose des grouillements de populations sans définition temporelle, sociale, géographique, ou ethnique? Des mondes chaotiques. Des lieux (villages, arches de ponts, tentes de guingois en des proximités grégaires…) ayant l’air de se catapulter, se chevaucher, s’enjamber, s’appuyer les uns aux autres… Avec, parfois des espaces « vides», comme pour créer, tout de même, une respiration."

Le premier paradoxe de cette démarche si particulière, tient à ce que, face au melting-pot dépourvu de perspective et totalement déraisonnable qu’elle a longuement élaboré, vient un moment où l’artiste estime la scène «équilibrée» et, étonnée et satisfaite, arrête enfin son pinceau ! L’équilibre né du déséquilibre, en somme!

Une fois résolu ce problème formel, le second paradoxe tient au «dit» de Sandrine Cerdan. Car la riche matière et les couleurs vives qui donnent consistance et vie aux personnages, suggèrent la gaieté, la joie de vivre. Mais les titres, les baluchons entassés, les corps allongés, les têtes de noyés roulant dans le fleuve… parlent de cataclysmes, guerres, exodes, donc de pauvreté, souffrance, déracinement. Ce qui génère un côté militant, inattendu dans cette œuvre de prime abord insouciante.

Ainsi, de son sens de l’harmonie trouvé dans les tumultes de la toile : de sa folie du chaos à sa dénonciation de la détresse humaine ; de l’éclat des couleurs et l’abondance de la matière au primitivisme des graphismes ; par l’ambiguïté entre l’apparence et « sa » réalité, Sandrine Cerdan est-elle la créatrice d’une œuvre généreuse, singulière, éminemment personnelle"

"Rires ou drames dans l'oeuvre de Sandrine Cerdan" Jeanine Rivais