1011

« Regarde de tous tes yeux, regarde »

Broderie sur photographie, photographies et installation

du 2 au 19 novembre 2011 du mercredi au samedi de 15h à 19h

Vernissage le jeudi 3 novembre à 18h

Rencontres-vidéos (projection de vidéos réalisées par le Studio 1011):

le jeudi 10 novembre à 19h: Malevitch 0.10 (12 min) & Vivre bien vivre (13 min)

le jeudi 17 novembre à 19h: Mona Lisa (25min) & Yonki time (clip de 1,58 min)

S4 © 1011

S4 © 1011

Trahison des images © 1011

"Le rôle de l'artiste est de guider, d'ouvrir les yeux les plus rebelles, d'enseigner à voir comme on enseigne à lire et de montrer le chemin de la lettre à l'esprit […] Tous ceux qui ont essayé de transposer littérairement leur émotion devant une œuvre d'art sont eux aussi des frères voyants […] Ils ont le mérite de traiter d'un sujet qui tient à l'homme comme sa propre peau." Paul Eluard

De même que Nietzsche invitait ses lecteurs à « philosopher à coups de marteau », la plasticienne 1011 nous convoque à une sorte de déambulation philosophique en images, dont l’intention est très clairement de bousculer les convictions toutes faites et de provoquer en nous l’émergence d’une représentation lucide du monde dans lequel nous vivons, « ici et maintenant ». ...

Depuis une dizaine d’années, 1011 a planté en permanence un appareil photo devant sa télévision ; et elle appuie sur le déclencheur, lorsque les images défilant sur l’écran la bouleversent ou, du moins, la questionnent. A partir de ce matériau, 1011 construit des polyptiques photographiques, rapprochements de messages de natures contradictoires. Le choc engendré par ces assemblages se trouve modulé par une phrase, un dessin brodé à l’aiguille ! sur le montage.

Les séries présentées sont autant de rappels d’une réalité que nous ne pouvons ignorer. « S4 » aborde la question du rapport de l’islam au corps féminin, exclu par son indignité supposée. La série « La trahison des images » reprend les évènements de 1945 lorsque les filles-à-boches étaient désignées à la vindicte populaire.

Agressives, dérangeantes, obsessionnelles, ces œuvres cherchent moins à susciter des réponses qu’à générer des questions. Elles interrogent la nature humaine, interpellent le monde et nous laissent dans l’incertitude. Le flottement de sens est d’autant plus fort, que 1011 marie les images télévisuelles de qualité grossière avec le labeur méticuleux et précis de la broderie : la lenteur d’un geste féminin ancestral face à l’immédiateté du flot médiatique. Du coup, ces polyptiques constituent aussi une réflexion sur notre rapport au temps.