Marie BOITON

"La chute d'Alice"

dessins

Vernissage le jeudi 1er juin à 18h

Exposition du 31 mai au 25 juin du mercredi au dimanche de 15h à 19h

présence de l’artiste tous les samedis et dimanches

Atelier d'écriture en écho avec l'exposition le mardi 20 juin à 18h

atelier animé par Elisabeth Chabuel (participation aux frais de 10 euros; inscription par courriel)

La chute d'Alice © Marie Boiton

La chute d'Alice © Marie Boiton

« La chute d’Alice » est une installation de dessins pour une narration dessinée dont je tire le fil peu à peu.

L’histoire et le contexte d’écriture d’ Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll annoncent le départ.

La question du territoire de l’enfance est posée.

La partie de cache - cache dans le noir est commencée.

Le dé-conte des souvenirs aussi.

La lecture en femme de cette histoire réveille les traces d’une enfance inquiète.

Les questions des réponses aux questions s’emmêlent, les images explosent si nettes.

Mes dessins dénouent, interrogent les épreuves de chute, le choix de vie ou de mort, les expériences de fusion et de désirs, la folie, les horreurs comme les beautés .

L’absurde est raisonnable.

Comment définir pour soi, ce qui est permis de ce qui ne l’est pas.

Comment Être au monde et jongler à l’endroit comme à l’envers.

Les parfums de la sieste d’ Alice enivrent et l’aventure est sérieuse.

Le grand filet de l’avant, du maintenant, de l’après se tisse de petites mains bleues.

Alors en attendant le lapin, tout est brique dans ma maison.

Mais sans attendre le lapin, chacun tombe un jour dans le sombre terrier de l’arbre au fond du jardin.

Marie Boiton - mai 2017

"(...) Tombe, tombe, tombe ! « Cette chute n’en finira donc pas ! Je suis curieuse de savoir combien de milles j’ai déjà faits, » dit-elle tout haut. «Je dois être bien près du centre de la terre. Voyons donc, cela serait à quatre mille milles de profondeur, il me semble.» (Comme vous voyez, Alice avait appris pas mal de choses dans ses leçons ; et bien que ce ne fût pas là une très-bonne occasion de faire parade de son savoir, vu qu’il n’y avait point d’auditeur, cependant c’était un bon exercice que de répéter sa leçon.) «Oui, c’est bien à peu près cela ; mais alors à quel degré de latitude ou de longitude est-ce que je me trouve ?» (Alice n’avait pas la moindre idée de ce que voulait dire latitude ou longitude, mais ces grands mots lui paraissaient beaux et sonores.)

Bientôt elle reprit : «Si j’allais traverser complétement la terre ? Comme ça serait drôle de se trouver au milieu de gens qui marchent la tête en bas. Aux Antipathies, je crois.» (Elle n’était pas fâchée cette fois qu’il n’y eût personne là pour l’entendre, car ce mot ne lui faisait pas l’effet d’être bien juste.) «Eh mais, j’aurai à leur demander le nom du pays. — Pardon, Madame, est-ce ici la Nouvelle-Zemble ou l’Australie ?» — En même temps elle essaya de faire la révérence. (Quelle idée ! Faire la révérence en l’air ! Dites-moi un peu, comment vous y prendriez-vous ?) «Quelle petite ignorante ! pensera la dame quand je lui ferai cette question. Non, il ne faut pas demander cela ; peut-être le verrai-je écrit quelque part.»

Tombe, tombe, tombe ! (...) "

extrait de "Alice au pays des merveilles" de Lewis Carroll

Traduction par Henri Bué - Illustrations par Sir John Tenniel

Macmillan, 1869

A propos de l'exposition :

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