Edito du maire de Frontinhan (septembre 2016)

Notre culture est populaire

De l'anniversaire des 70 ans des Mouettes, colonie de vacances créée pour les enfants de familles victimes de la Seconde Guerre mondiale devenue centre de loisirs municipal dédié à l’épanouissement des enfants de la Ville, à la célébration des 80 ans de l’appellation Muscat de Frontignan, occasion de fêter les 80 ans des congés payés, en passant par les spectacles de notre festival ensoleillé A la rencontre des Suds, par notre Festival international du roman noir (FIRN) avec ses écrivains, cinéastes et auteurs de bandes-dessinées venus du monde entier, ou même par la victoire du co-président de la société des jouteurs Frontignanais, Sylvio Cuciniello, vainqueur de la Saint-Louis, qu’avons-nous célébré cet été si ce n’est la culture populaire qui nous unit depuis toujours ?

La culture a toujours été la fille des loisirs, pour paraphraser Paul Valéry, mais avec l’essor de la société des loisirs, liée à ces fameux congés payés, à l’amélioration de notre confort domestique et à celle des techniques qui ont imposé les médias dans nos vies quotidiennes, la culture de masse de nos sociétés de consommation, aliénante et à laquelle aucun d’entre-nous n’échappe, a en réalité élargi le fossé qui existe entre celles et ceux qui croient savoir et celles et ceux qui appartiennent à l’élite dirigeante, toujours bercée de culture dite classique.

Entre culture de masse et culture classique, il existe heureusement une culture populaire, qui repose sur nos savoirs partagés, sur notre histoire et nos traditions, sur notre capacité et notre envie d’évoluer personnellement mais tous ensemble, simplement pour vivre mieux, pour assister avec d’autres à un spectacle qui éveille nos sens, du simple plaisir partagé au questionnement individuel, pour célébrer la victoire de l’un des nôtres sur une tintaine, ou pour déguster un divin breuvage qui nous rend tous fiers de notre cité, même lorsque nous n’en sommes pas originaires. Frontignanais de souche ou nouveaux habitants de la commune, quelles que soient nos racines, nous sommes toutes et tous les fruits de l’arbre de la connaissance et, que l’on soit pauvre ou riche, d’origine modeste ou de haute extraction sociale, à Frontignan la Peyrade, notre culture est celle du partage des savoirs et des connaissances.

Alors que les grands festivals de l’été, festifs et culturels, sont derrière nous et que se profile une rentrée dite sociale, calquée sur celle de nos enfants dans nos écoles, qu’il me soit permis de remercier les enseignants, mais aussi les animateurs de la Ville et les nombreux bénévoles des associations impliqués dans la vie scolaire et dans la vie culturelle de notre ville, pour le formidable travail qu’ils accomplissent au quotidien et durant toute l’année, afin de nous donner à toutes et à tous le goût et la passion de cette culture partagée.

Dans le contexte sécuritaire actuel, qu’imposent dans notre pays comme partout dans le monde les terribles attentats perpétrés par une poignée d’illuminés à l’échelle planétaire, n’oublions pas que le glaive n’est rien sans la toge, que nous protéger et répondre à toute forme d’agression est une nécessité, mais que c’est du savoir que naît la sagesse qui nous permet de vivre ensemble. Et s’il existe une culture supérieure, celle-ci, contrairement aux idées bornées des extrémistes de tous bords, ne peut être que populaire, c’est-à-dire œcuménique, intergénérationnelle, ouverte à toutes et à tous, universelle. En un mot : humaniste !