CHIENS DE LA CASSE

Jean-Manuel Simoes

CHIENS DE LA CASSE

C’est le nom que se donnent entre eux les jeunes des quartiers, ces cités mal famées situées à la périphérie des villes. 

Clichy-sous-Bois, le 27 octobre 2005, Zyed 14 ans et Bouna 16 ans, meurent électrocutés dans un transformateur EDF en voulant échapper à une patrouille de police.

Villiers-le-Bel à quelques kilomètres de là, le 25 novembre 2007, Larami 15 ans et Moushin 16 ans meurent dans un accident avec une voiture de police. 

Des faits différents, mais de nombreuses similarités quant aux victimes, aux lieux et aux conséquences.

L’impression générale, donc extérieure, est un profond sentiment de désespoir parmi cette « population-génération ». On connaît les conséquences, quelles peuvent-en être les causes ? 

Sur fond de crise nationale d’abord économique, puis financière pour finalement redevenir économique, mais mondiale cette fois, le quotidien ne change pas beaucoup dans les quartiers. C’est là que le « Sheitan » a « pissé », et ici que la finance ne passe jamais. L’économie, elle est partie depuis longtemps. 

Le quotidien est fait de peu de moyens. Faiblesse des infrastructures publiques, faillites successives des politiques de la ville, sociale, d’immigration. C’est là que la population française est la plus jeune, la plus dynamique, la moins encadrée, la moins formée. 

Y aller, c’est voir des murs gris, des sols peu nettoyés, des moyens d’accès aléatoires. Un monde différent fait d’un mélange d’énergie, de combines, de violence. L’accueil peut sembler froid, mais ce sont seulement les codes qui diffèrent. Passage initiatique nécessaire pour avancer, car ici l’appareil même simplement photographique n’est pas bienvenu.

Pas d’espoir amène fatalement au désespoir.

Jean-Manuel Simoes

Banlieues et médias, représentations et réalités

L’exposition Chiens de la casse présente un visage à la fois frontal et dur ainsi que doux et nuancé des zones urbaines sensibles et de leurs habitants. C’est cette dualité ‒ qui interroge, surprend tant le grand écart visuel pratiqué semble irréel ‒ qui sera débattue lors de cette table ronde. Les intervenants, travaillant sur ces territoires et dans les champs médiatiques s’interrogeront sur cette dualité ainsi que sur les codes qui régissent ces 2 mondes que tout semble opposer : banlieues et médias.

13H30-14H : visite de l’exposition Chien de la casse avec le photographe Jean-Manuel Simoes

14H-16H : table ronde «Banlieues et médias, représentations et réalités», avec Jérôme Berthaut (sociologue, auteur du livre La banlieue du "20 heures"), Nathalie Perrier (journaliste - Le Parisien), Jean-Manuel Simoes (photographe), animée par Didier de Faÿs (directeur de publication - Photographie.com)