Histoire pour les enfants

"Cichlid", le petit saulosi

Une histoire qui montre aux enfants comment un oeuf se transforme en petit poisson

et comment ce petit poisson survit dans un aquarium

Je ne suis qu'une petite boule au milieu d'autres boules. Au 5° jour je pointe un oeil hors de l'oeuf et au 6° jour je deviens un embryon.

La boule qui contenait mes réserves de nourriture se résorbe progressivement à mesure que mes organes se forment: la tête, la queue, les nageoires. Au bout de trois semaines environ, je suis un petit poisson tout neuf, en compagnie d'une vingtaine de frères et soeurs.

De la bouche maternelle protectrice nous apercevons une ouverture vers l'extérieur. Il nous tarde de sortir pour nous lancer à l'aventure.

Notre mère a bien senti que nous étions prêts. Mais, plus ou moins harcelée par d'autres poissons gourmands d'alevins, elle retarde notre sortie. Finalement, elle se réfugie entre des cailloux et nous expulse.

D'instinct nous allons nous réfugier à l'abri . Mais on nous guettait car plusieurs d'entre nous viennent de se faire manger. De gros poissons essaient de nous gober en creusant le sable sous les roches. Il faut s'enfoncer encore plus loin à l'abri. Au bout d'un moment l'agitation se calme.

Mais les pertes sont déjà importantes. Il ne reste plus que quelques survivants. Nous sommes à présent dispersés, obligés de vivre cachés.

Les jours et les semaines passent avec deux obsessions : manger et ne pas être mangé. La faim me pousse sans arrêt à prendre des risques. Il y a plein de débris qui flottent près de moi. J'essaie de les attraper d'un bref aller-retour hors de mon abri VIDEO. Mais peu sont mangeables. J'ai dû changer de cachette pour échapper à un gros poisson qui m'avait repéré. Avec le temps, je deviens à la fois plus rusée et plus hardie. Au bout de quelques mois je suis devenue suffisamment grande pour ne plus être la convoitise des autres poissons.

A présent que ma survie est presque assurée, je dois encore me faire une place parmi les autres. Nous sommes nombreux dans cet aquarium.

Des poissons de toutes formes, de toutes tailles, de toutes les couleurs. Beaucoup ont un aspect et un comportement pacifique.

D'autres m'impressionnent quand ils ouvrent bien grandes leurs nageoires.

Certains dansent de façon très élégante VIDEO

Quelques mâles d'une autre espèce se sont délimité un territoire. Ils me tolèrent jusqu'à un certain point. VIDEO.

Ici, c'est la loi du plus fort. La hiérarchie détermine la place de chacun. Les intimidations VIDEO puis les prises de gueule VIDEO sont fréquentes, brèves et remettent vite chacun à sa place.

Je passe mon temps à visiter l'environnement, chercher de la nourriture, encore et toujours. Lorsqu'il y en a , tout le monde s'y précipite. VIDEO.

Là aussi il faut se bousculer pour attraper des morceaux. Si je n'ai rien eu , je patiente : les goinfres à la bouche pleine ne peuvent pas tout avaler d'un coup et au bout d'un moment ils recrachent. C'est à mon tour de me servir.

Parmi les autres femelles de mon espèces, il y a quelquefois de la bagarre. Certaines veulent prendre de l'ascendant. Elles m'intimident en écartant leurs nageoires et en tournant autour de moi. Je fais de même mais au bout d'un moment, l'une d'entre nous finit par se sauver, honteuse.

Un jeune mâle, noir et bleu tourne autour de toutes les femelles. il est vraiment beau, mais quel fanfaron ! Et que je te montre mes belles nageoires, et que je frétille pour attirer le regard. Vraiment ridicule ! VIDEO

D'ailleurs, un autre mâle, jaloux de son harem, se précipite sur le jeune impertinent. C'est de suite la bagarre. Ils essaient de se mordre, tournent l'un autour de l'autre, étalent les nageoires pour en imposer. La scène dure quelques secondes. Puis c'est la débandade. Le jeune prétendant s'enfuie, penaud, poursuivi par l'autre qui revient ensuite triomphant.

Il m'est arrivée plusieurs fois de me ballader un moment avec le jeune mâle qui se pavanait auprès des autres femelles. (VIDEO)

Et puis un beau jour, à mon tour je suis devenue une maman. Pour protéger mes oeufs des autres poissons, je les ai pris dans ma bouche pendant trois semaines. Je me suis cachée dans des feuillages pour me protéger, sans pouvoir manger. Je les ai ensuite relâchés à l'abri.