Le loup et l'agneau

- Tiens, en parlant de femelle prête à pondre, on va aller voir Gertrude. Hans l'éclair et Mandela se dirigent alors vers une femelle Tropheus duboisi en train de brouter sur des feuiles d' Echinodorus.

- Gertrude, voici Mandela, un nouveau venu du Malawi. Il fait connaissance avec toutes les écailles ici. Tu peux lui raconter ton histoire ?

- Y'a pas grand chose à grailler ici. Les Aufwuchs sont quasi inexistants et les feuilles pas très goûteuses. Il va encore falloir attendre Arthur et sa distribution quotidienne.

- EH, GERTRUDE, JE TE PRESENTE MANDELA !!!

- Ne crie pas si fort, je suis dure de la feuille mais quand même. Salut Mandela ! Alors, tu es nouveau ici?

- Oui, je suis arrivé récemment.

- Tu as un drôle d'accent. Enfin, ça ne fait rien. Ici je ne m'étonne plus de rien. Arthur nous a fait un cocktail africain: Malawi, Tanganyika, fluviatiles et Victoria. Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les couleurs. Rien de cohérent. Je suis bien d'accord avec Cerise: c'est n'importe quoi. Pose toi là, je vais te raconter mon parcours. Tu sais, quand j'étais en transit, Arthur cherchait un nouveau petit-monde. Il se pointe un beau jour au transit-store et là il voit un 500 litres en promo, tout compris: petit-monde, décor, écailles, machinerie... Ni une ni deux, il l'achète et c'est comme ça que je me suis trouvée ici pendant quelques lunes dans le même petit-monde qu'au transit-store, avec les mêmes écailles et dans le même décor. Il n'y avait que le monde- sec qui avait changé autour. C'est drôle, non ?

Gertrude

- Bof, raconte nous plutôt tes histoires de gosses.

- Ouai, tu as raison. Bon, dans le transit-store j'étais célibataire. Je me suis retrouvée chez Arthur encore célibataire. Ca n'empêchait pas que régulièrement mon ventre grossissait et que j'avais des oeufs à sortir. Bref, je me débrouillais seule et régulièrement Hans était là pour me les piquer avant que je les récupère. Un beau jour Arthur a voulu me faire une surprise. Ce n'était pas mon anniversaire, mais il a quand même voulu m'offrir un mâle. Un beau mâle avec tout ce qu'il faut : de belles nageoires, une robe bien noire, une belle prestance, et tout et tout... Mais moi je n'avais rien demandé et Arthur me colle cet énergumène sur mon territoire. J'ai voulu voir s'il avait du caractère. Chez nous, c'est le plus fort qui gagne. Eh bé que dalle !!! Il n'avait aucune tenue. Dès que je le poursuivais, il se débinait. Ca n'a pas duré. Je te l'ai fait déguerpir de chez moi à vitesse grand V. Au bout de trois jours il avait les nageoires en lambeaux. Il s'est mis à déprimer, à se planquer et il a fini par mourir. Le lâche, même pas le courage d'affronter la vie !!! Après cet épisode ridicule, je suis restée quelques lunes tranquille à brouter ce que je trouvais. Personne ne m'embêtais jusqu'à ce qu'un beau jour où j'étais prête à pondre j'ai vu débarquer un mâle T. Braushi qui m'a fait la cour. Oui messieurs, un mâle Braushi !!!!!

Olivier

On n'est pas du même patelin, mais lui au moins il avait du caractère. Entreprenant comme pas un, un festival de couleur: rouge, vert, noir, mauve. Un feu d'artifice, quoi !!! Bref, je me suis laissée éblouir. Olivier, c'est son petit nom, veillait au grain ou plutôt aux oeufs et Hans l'éclair n'a pas pu s'approcher. Pendant trois pontes, je n'ai pas gardé les oeufs plus de quelques jours. Manque d'expérience, je n'avais pas l'instinct très développé. Mais avec le temps, je comprenais qu'il me fallait incuber les oeufs pondus. Je me rappelerai toujours de la tête d'Arthur qui a vu que j'incubais depuis plus d'une lune et le jour où j'ai lâché mes six bébés. Il n'en revenait pas. Par cusiosité, il a voulu garder mes petits. C'est sûr ils vont pas monter sur le podium de la plus belle écaille. Mais ce sont mes petits et je les aime bien.

Et à propos de petits, en voilà une qui ne va pas tarder à en avoir..."

un des bébés de Gertrude et d'Olivier

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