Survie des alevins

Si l'incubation buccale existe chez la plupart des cichlidés, c'est une adaptation à la survie. Les petits peuvent dès leur libération de la bouche maternelle se cacher pour échapper aux prédateurs. Les chances de survie s'accroissent si un ou deux parents surveillent leur progéniture.

En aquarium communautaire, la survie des alevins dépend largement des conditions de maintenance et les facteurs suivants vont rentrer en jeu:

LA TAILLE DU BAC

Plus il y a d'espace, plus les chances de survie sont importantes

LE NOMBRE DE CACHETTES

Elles doivent être de tailles différentes pour cacher aussi bien des nouveaux-nés que des alevins plus grands, mais les adultes ne doivent pas pouvoir y accéder.

Exemple en VIDEO : un Ps.saulosi nouveau né attend que le protomelas qui le guette s'éloigne pour sortir de sa cachette. On voit bien la différence de taille entre les deux poissons (rapport de 1 à 20)

L'ESPECE A LAQUELLE APPARTIENT L'ALEVIN

Certaines espèces sont plus adaptées à la survie que d'autres. En règle générale, les Mbunas sont plus débrouillards que les utakas, mais au sein même des mbunas, les Labidochromis caeruleus sont particulièrement résistants. C'est remarquable particulièrement quand on sait que le Labidochromis caeruleus a été reproduit de nombreuses fois à partir de quelques souches de parents sauvages seulement. Leur patrimoine génétique semble très stable et très bien adapté à la survie.

Ps. saulosi de quelques jours se protégeant au milieu d'un grand aquarium.

Le ventre creux, il essaie par tous les moyens de trouver de la nourriture.

Cynotilapia axelrodi de quelques jours dans un 1000 litres.

Il n'a pas survécu 15 jours.

Très jeune Protomelas taeniolatus Namalenje (taille réelle 1,5 cm) dans un bac de 1000 litres. Affolé, il s'est réfugié entre la vitre de l'aquarium et un caillou.

LA PROTECTION MATERNELLE ET/OU PATERNELLE

Beaucoup de femelles relâchent leurs petits à l'abri et ne s'en occupent plus.

Quelques unes n'ont pas le temps de les relacher à l'abri car elles sont pressées par d'autres adultes qui vont dévorer les alevins dès la sortie de la bouche maternelle

D'autres espèces comme les Steatocranus casuarius vont assurer pendant plusieurs semaines la protection des petits. Mâle et femelle vont maintenir à distance les autres poissons. Dans cette espèce, sur une ponte moyenne de cinquante oeufs arrivés à maturité, deux ou trois alevins arriveront à taille adulte. C'est un beau score dans un bac communautaire.

LES AUTRES ESPECES MAINTENUES

Classiquement, les prédateurs comme les sc.fryeri vont faire des ravages parmi les alevins.

Mais en aquarium toutes les espèces se feront un plaisir de manger les petits.

LA DENSITE DE POPULATION

Moins il y a de poissons adultes et plus il y aura de survie chez les petits

Labidochromis caeruleus: une espèce très robuste et une progéniture très débrouillarde.

EXPERIENCE PERSONNELLE EN BAC COMMUNAUTAIRE

De toutes les espèces que je possède dans un bac de 1 000 litres, et qui ont eu des alevins, les jeunes caeruleus sont ceux qui ont le mieux survécu. Les cachettes y sont pourtant très nombreuses.

Pour l'instant et sur deux ans, les espèces suivantes ont eu des petits :

Aulonocara hansbaenshi : pas de survivant

Aulonocara maleri: un survivant

Labidochromis caeruleus : une dizaine de survivants

Maylandia livingstoni : un survivant

Maylandia msobo Lundo : pas de survivant

Protomelas similis : deux survivants

Protomelas taeniolatus Namalenje : un survivant

Pseudotropheus. sp."acei"Msuli : pas de survivant

Pseudotropheus saulosi : pas de survivant

Steatocranus casuarius : deux à trois survivants par ponte car les parents sont de remarquables protecteurs

L'avantage du bac communautaire est de sélectionner les alevins les plus débrouillards, un peu comme une sélection dans la nature. Mais leur alimentation est des plus aléatoires et leur croissance très lente. Arrivés à l'âge adulte, ils auront peut-être eu des carences. J'ai l'exemple d'une femelle Ps. elongatus Mpanga née en bac communautaire qui est restée petite, ce qui ne l'a pas empêchée pas de mener une vie de femelle toute à fait normale avec plusieurs pontes à son actif.

Mais, si on veut élever correctement des alevins, il est préférable de les placer dans un bac à part.

Tout le problème au départ est de les récupérer.