Bon déroulement du postdoc

Préparer sa carrière de chercheur aux USA (on ne sait jamais!)

Même si vous ne savez pas encore si vous voulez rester ou non, il est important de mettre toutes les chances de votre côté au cas où vous voudriez rester aux US par la suite. Nous sommes nombreux à être arrivés ici en pensant rentrer en France, puis à avoir changé nos plans pour essayer de rester.

Voici quelques conseils pour ne vous fermer aucune porte pour une carrière aux USA, mais la liste est loin d'être exhaustive

1- Adapter ses projets au temps prévu ici. Si vous voulez rester plus de 2 ans, voire même plus de 5 ans, les choses se préparent longtemps en amont. Commencez à vous construire un bon dossier dès votre arrivée (demande de grant, workshop...)! 

2- Un grand nombre de cours sont proposés au NIH, il faut en suivre 1 ou 2 par an, ainsi que les workshops proposés par le NIH: ce sera regardé lors des demandes de renouvellement de 6ème année (extension du visa J-1 au-delà de la 5eme année), et par les recruteurs par la suite. Toutes ces formations sont proposées par l'OITE (Office of Intramural Training and Education) voir ici. NE PASSEZ PAS A COTE DE l'OITE: ils ont énormément d'aide, de formation, de workshop, de support, bref presque tout .... à offrir.

3- Selon votre projet, dès la 2ème année de postdoc, il est important de se lancer dans la demande de grant, car ce sera peut être déjà trop tard en 3ème année. Le plus connu est le K99/R00 ("Pathway to independence award" – informations ici). Il est important de savoir que si vous souhaitez être chercheur aux USA, on regardera non seulement vos publications, mais aussi si vous apportez votre propre financement.

4- La demande de 6ème année exceptionnelle de visa J-1 (appelée extension G7) se prepare au moins 6 mois en avance. La demande de H-1B se prépare un an avant (ou plus, mais certainement pas moins). Le H-1B est le visa nécessaire pour pouvoir continuer à travailler aux USA (et qui peut ensuite déboucher sur une carte verte). Pour plus de renseignement sur les démarches à effectuer poru obenir un visa H1B1, et en particulier l'obtention du waiver, voir ici 

5- et plus d'information sur les diverses aides proposées par le NIH pour les postdocs ici

La vie au labo

Et de manière plus générale, votre comportement dans votre labo est capital, car vous dépendez énormément de votre bonne entente - scientifique ET humaine - avec votre chef. Le networking est un réel moyen d'obtenir un poste aux USA, et les PI (=principal investigators = chefs d'équipe) s'en servent énormément, pour vous aider à trouver un poste, comme pour vous recruter. 

1- Les relations avec les "staff scientists" peuvent parfois être difficile à gérer. En fonction du labo, ils sont considérés comme CR ou IR (et donc comme votre supérieur hiérarchique ou votre égal). Malgré leur poste permanent, ils sont jugés tous les 4 ans sur leur travaux scientifiques.... Nombreux sont les postdoc qui se plaignent de la compétition existant avec eux, alors qu'ils étaient au départ sensés les aider ou les superviser. 

ATTENTION, si vous travaillez sur le meme projet d'un staff scientist, il est possible qu'il prenne la premiere place sur votre papier (puisque c'est le PI qui prend la dernière). Certains l'ont appris à leur dépend à la fin, d'autres ont demandé à clarifier les choses avant de commencer et se sont entendu dire "sous un impact factor 10, tu (le postdoc) restes premier auteur, au dessus, je (le staff scientist) prends la 1ere place"... Oui, vous lisez bien. Et sachez que le PI a tendance à soutenir son staff scientist (qui est son permanent et sa personne de confiance) plutôt que vous (qui, malgré votre brillance et votre envie de travailler dur, allez partir un jour ou l'autre). Bon,tous les labos ne sont pas comme ça bien sur, mais n'hésitez pas à clarifier les choses assez rapidement pour éviter les déceptions par la suite.

2- Attention, on se fait tous avoir. Un "great job" de votre chef ne signifie pas que vous avez fait la manipe de votre vie, c'est notre équivalent de "vu" dans une marge de copie. A contrario, prenez des pincettes pour critiquer scientifiquement un travail. La manière de communiquer est beaucoup plus "douce" aux USA (ils arrondissent énormément les angles). N'hésitez pas à commencer vos critiques constructives par " great job, but...." ou abstenez vous de tout commentaire qui pourrait être mal perçu.

3- Contrairement aux laboratoires des universités américaines, les laboratoires du NIH ont déjà un budget alloué à l'année, et n'ont pas systématiquement besoin de faire des applications pour des grants. De ce fait, la politique de publication est différente en fonction du laboratoire. Certains chefs préfèrent publier un nombre important de publications dans des journaux à impact factors plus faibles, alors que d'autres veulent uniquement des grosses publications. Si vous tombez dans un laboratoire de la 1ère catégorie, il est important de communiquer avec votre chef sur sa politique de publication et vos projets de carrière: ils ne vont pas toujours dans le meme sens.

4- Le NIH possède énormément de ressources (bioinformatique, plateaux techniques, appareil a louer, etc...) mises a disposition mais il est parfois complexe de trouver les informations sur les immenses possibilités offertes (votre labo n'est peut être pas utilisateur, mais ca existe!). N'hésitez pas à demander autour de vous, à envoyer des mails sur les listes (fellow list, fr@nih list) pour demander des conseils ou des renseignements!