à propos de FLORIE...

Florie, acrobate du langage...

"Florie, acrobate du langage, aérienne, nous invite, au gré de ses mots et de sa voix, dans son univers personnel. Au cours de ses performances et improvisations, elle nous entraîne dans un labyrinthe dont nous croyons saisir le sens, a priori… mais très vite, notre réalité nous échappe.

Les mots de Florie prennent chair au fil des pages de ses carnets suaves, sensuels et parfumés qu'elle distribue ça et là. Parfois, un dessin à peine esquissé, une arabesque, comme un motif dessiné par des volutes de fumée, accompagne les mots dans un mystérieux voyage.

Les mots de Florie deviennent aussi espaces sonores, au milieu de formations instrumentales, jazz ou baroque, dans une transe collective qui évolue crescendo.

Voyager avec Florie, c'est faire exploser nos propres repères pour nous plonger dans des contrées imaginaires et sauvages dont nous ressortons, la plupart du temps transfigurés."

Agnès Cognée

Florie, le corps, l'esprit, l'esprit qui s'imprime sur le corps...

Je pourrais vous brosser un portrait balzacien d'elle, le corps, l'esprit, l'esprit qui s'imprime sur le corps, puis ce qu'elle entreprend dans la société. Mais Florie est invitation au voyage et ne peut se laisser enfermer dans un discours rationnel.

Elle est oiseau gracile en équilibre sur les mots séduisant son regard de nymphe vénitienne et s'envolant à la rencontre de femmes plumes. Elle est légèreté traversant de noir et de vert les pages qu'elle tend à chacun. Chamane, elle explore les venelles de ses plaisirs, amante de papier au souffle infime où les corps se crucifient dans une quête universelle. Elle est pulsation de la vie s'échappant dans un désordre jubilatoire du cadre d'où l'on ne peut la retenir. Oiseau au souffle de parole, elle ensemence le ciel et ses rêves dessinent les nuages de son désir. Oiseau rare, elle inspire la vie, sa musique encercle de lumière les paysages grisonnants et ouvre les portes de l'inconnu qui se drape en nous.

Brigitte Charnier

Florie : la déambulation poétique telle une ivresse...

"Les questions du contemporain et du partage sont éminemment présentes dans les différents projets de Florie. La déambulation poétique telle une ivresse, une addiction à la découverte du monde et à la vie, voilà ce qui la caractérise.

Nous avons été invités nombreux à participer à une soirée musicale le 28 Novembre 2015 autour de la Vanité. Son installation présentée pour une soirée seulement prés de l'Isère à Grenoble était une fête de lumière. Nous étions plongés dans un univers capiteux et sonore propice à la voie secrète de l'émancipation et au rituel initiatique. Des bougies et des grigri emplissaient l'espace pour offrir une bulle artistique et esthétique.Un dernier refuge? Notre hôtesse donne plus qu'elle ne reçoit et ça fait du bien!

Dans la joie nous avons été préparés à la montée des eaux pour Venise en Février 2016 lors d'une séance de brainstorming poétique au cinéma Le Club. Avec une force déconcertante, une réceptivité étonnante Florie mettait en forme nos petits mots en odes pour les conduire vers son prochain ancrage: le Carnaval de Venise. Tel un capitaine elle nous entraîne à jeter l'ancre.

Dès son retour nous sommes conviés au cinéma Le Club à Grenoble pour partager son film sur Venise. Laisser l'empreinte de son pied dans la lagune au cimetière San Michele sous une pluie battante, voici l'idée majeure: déposer une trace de pas. Le temps du Carnaval à Venise se fige dans un état suspendu à la charnière entre tradition et changement inévitable de notre société. Florie par une suite de vedutte choisies sur sur une carte mystérieuse et secrète s'inscrit dans la cité. Son film nous confronte aux multiples embranchements de l'espace et du temps. On ne sait pas où l'on va, on se promène, la magie opère. Sur une veine autobiographique, nous percevons des palpitations, des battements de cœur, une disponibilité à comprendre le schéma des êtres et des sentiments.

Florie nous apparait en Pierrot, hommage à Watteau? Nous sommes envoûtés par la lumière vacillante des jours laiteux, par des intérieurs le soir venu où les reflets jouent avec les miroirs et les êtres.

Le passage du photogramme renvoie à la mélancolie profonde du temps. Un montage différentiel, d'une image à l'autre, permet de ressentir ce que nous avons perdu sans sentimentalité grossière.

Le travail de Florie se caractérise par sa grande souplesse et par une vision singulière et intime. Sa narration n'est pas directe mais magique. L'arbre qui pousse est tendre et souple, cette faiblesse est sa force même."

Dominique Raude

Florie, la Dorothy du magicien d OZ...

"J ai attendu... j ai attendu que chantent les gouttes d'eau du crépuscule pour fermer les yeux, clin d’œil, les rouvrir... tout a disparu et puis, petit à petit, s'est installé un univers... non pas celui du rêve, j'en avais l'habitude, mais, parce que j'avais croisé Florie, celui du conte.

Et me voila tombé dans le terrier du lapin, emporté dans la maison volante de la Dorothy du magicien d OZ...

Le langage de Florie on l'accepte comme on accepte que, dans le noir, la queue d un chat aux yeux d émeraude vous frôle, vous laissant l'impression qu'est passé un fantôme... Florie ou le sourire de qui a dérobé des fleurs magiques dans le jardin de la reine de cœur... un peu de saugrenu pour voiler la tendresse à moins que ce ne soit le contraire...

Florie comme une bateleuse arpentant les greniers pour y dénicher les fringues vintage dont elle croira se déguiser à moins qu elle ne soit pas dupe...

Velours et dentelles planquées dans une malle aux trésors dont un vers d'un de ses poèmes serait le sésame... poèmes au gout de bonbons acidulés parce que la poésie se goûte se boit se picore et se lape.

Déguisée en Pierrot, la voila qui grimpe vers la lune gravissant les portées musicales qui s échelonnent dans le ciel, essayant de n'en pas déloger les oiseaux...

Florie ouvrant la main sur l'arc en ciel dont chaque couleur est art : poésie peinture dessin musique pour laquelle il faudrait inventer une nouvelle clé, celle du conte... comme il faudrait de nouveaux mots pour l'érotisme diffusé au gré des textes, la perversion légère empreinte d'une vraie délicatesse...

Florie dont le travail secret serait de refaçonner un cœur... qui sait si les fées, celles qui donnent naissance au rêve, sont plus heureuses en amour?

L'enchantement, le conte... la douceur du chat et puis son coup de griffe, un petit Atémi d'affection...

Florie, si j ai pu m'égarer en te disant, je finirai avec cette phrase de Cocteau : puisque ces mystères nous échappent, feignons d'en être l'organisateur. Mais quand tu organises, toi, tu cesses de feindre..."

Jacques Ducret - écrivain public